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lieux communs (et autres fadaises)
15 mai 2006

expresso

FRERES D'EXIL
d'Yilmaz Arslan

Tout faux. Au début du film, (oui oui je peux faire plusieurs choses en même temps : regarder un film et penser à ce que je pourrais  écrire dessus) je me disais que j'allais commencer ce billet (ouah fastoche) par un truc du style "Comme le café turc, blabla fort et noir blabla à boire avec précaution, etc... avec peut-être un jeu de mots sur fort comme un turc et basta..."
Sauf que le film est moins turc que kurde.
(Et je ne m'y connais pas assez en café pour m'étendre sur le café kurde...)

Un jeune kurde, Azad,  part en Allemagne rejoindre son frère grâce à l'argent que celui-ci a envoyé à la famille. Or il s'avère que ledit frère en question est un sacré salopard de proxénète veule, violent, cynique, beurk quoi. Azad (celui-là même, donc, le jeune frère) rame, dort en foyer, (où il fait la connaissance d'Ibo, un autre (très jeune) kurde) exerce au black dans les toilettes son métier de barbier pour quelques clopinettes, bref tente de survivre pour le mieux. Manque de bol, il va croiser le chemin de deux frérots turcs un peu agités du bocal, et le drame de chez drame va pouvoir se mettre en branle...

C'est noir, très noir, très très noir. (Trop ?) Opaque pourrait-on dire, presque. La narration est nerveuse, heurtée, pleine d'ellipses (ce qui ne la rend que plus efficace), excessive (dans son propos plus que dans sa forme). Un pitbull hargneux, un méchant éviscéré, un gamin violé, des tripes dévidées, voire même bouffées toutes cru par le susdit pitbull, quelques tabassages en règle, une oreille tranchée, un autre méchant égorgé, bref ça charcle et ça gicle un peu à tout va.

Les méchants frangins sont très affreux, ils ont des lunettes noires des cranes rasés tribaux et des flingues gros comme des paquebots (qu'ils rangent négligemment dans leur pantalon à l'arrière et qui font un beau bruit de flingue quand ils tirent avec). En plus ils fument dans le métro et ne supportent pas qu'on les appelle "mon frère"... Et font le désespoir de leurs parents.

Mi-docu, mi-polar, mi-film à thèse (mais mais ça fait déjà plus de trois moitiés...) FRERES D'EXIL, en l'état, pourrait souffrir de la comparaison avec d'autre oeuvres similaires (HEAD ON de Fatih Akin, par exemple) plus... (solides ? abouties ??) mais, tel quel, emporte globalement le morceau (de bidoche) par l'honnêteté du regard.
On lui pardonnera ses maladresses et ses excès un peu gore en arguant que s'il a raflé le Léopard d'Argent à Locarno 2005, si le réalisateur a dédié son film à Pasolini (excusez du peu!) il doit certainement y avoir de bonnes raisons.
Beaucoup de colère, trop de rage, un peu d'amour (heureusement) : comme la vie, hélas ?

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