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lieux communs (et autres fadaises)
30 septembre 2006

pouce sain

AGE DIFFICILE OBSCUR
de Mike Mills

Au moment où j'écris ceci (29 septembre) je réalise, via allociné, que le film en question, sorti le 06 septembre (soit, grosso modo depuis 3 semaines) ne passe plus que dans une salle en France, la nôtre. Stupeur et perplexité...

Une histoire de famille, donc (la troisième en très peu de temps, après Little Miss Sunshine et Les Berkman se séparent). Traitée sur le mode d'une chronique... charmante, autour d'un ado qui suce son pouce (d'où le titre original Thumbsucker) au début du film plutôt tristement, et, à la fin, plutôt joyeusement. Entre les deux ? Il a grandi. Et au sein de quelle famille! Entre Maman-Tilda Swinton et Papa-Vincent d'Onofrio, moi je retourne tout de suite au stade d'ado! (Vincent d'Onofrio, pour moi, c'était juste le gros gars qui se flinguait dans les chiottes, la nuit,à mi-chemin de Full Metal Jacket... eh bin il a sacrément bien vieilli le gars en question... Waouh ! j'en veux un tout de suite, un papounet comme ça! (Voilà c'est tout moi ça, je vois un film sur un ado et je craque sur le papa... tss tss!) quand à Tilda Swinton, sa tête me disait vraiment vraiment quelque chose, et quelque chose de bien, jusqu'à ce que je m'aperçoive -encore merci allociné- qu'elle jouait dans Broken Flowers, autre grand plaisir, n'en déplaise à certains...Ici, elle est rien moins que parfaite.)

Un ado qui (se) cherche, qui hésite, qui se construit, qui expérimente, et qui finit (peut-être) par trouver... entre un petit frère qui ne mâche pas ses mots une ex-future petite copine, et quelques autres adultes référents (Vince Vaughn, méconnaissable, en prof de débat, Keanu Reeves, dans le rôle d'un assez improbable orthodontiste hippy) mais l'ultime atout du film c'est bien l'ado en question, joué par un jeune homme au registre assez impressionnant (il a d'ailleurs déjà été récompensé pour son interprétation de ce rôle) : Lou Pucci. (un genre de Steve Buscemi, en plus jeune et plus joli)

Bref, c'est peut-être beaucoup moins drôle que Little Miss Sunshine, mais c'est tout aussi touchant, en tout cas c'est aussi beaucoup moins triste que Les Berkman, juste plus... neutre. Rassurez-vous (?), il y sera aussi question de ritaline, de sexe, d'embrasser avec la langue, de fumer de la dope, de boire de l'alcool, de batailles de polochons en sous-vêtements, d'adultère, de mensonges, d'illusions et de désillusions aussi. La vie, quoi, le bordel... (comme chantait Higelin)

Le film ? Mineur, peut-être, mais bien foutu, et agréable.
Et la musique est bonne... (Elliot Smith).
Et j'étais tout seul dans la salle (si si!), ce soir, à la séance de 18h.

Et j'étais donc le seul en France à voir ce film là à ce moment là...
(yesss!)

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29 septembre 2006

re(qué)quêtes

J'ai une fréquentation irrégulière. (et des mauvaises fréquentations ? tss tss, rien à voir)
Ca ne dépend pas de la quââlité de mes billets, c'est... autre chose. Alors que la courbe idéale devrait être -ainsi l'avais-je rêvée- celle d'une explosion exponentielle (parti du zéro, on croît chaque jour un peu plus vers l'infiniiiiiiiiiii), en réalité, pas du tout, badabam, ça n'a ni forme ni allure. Ca se maintient, cahin-caha, autour du noyau dur (très petit, mais très dur) de mes lecteurs/trices chéris chéris habituels, avec de temps en temps, un accident, une embardée de la courbe, un genre de pic, comme un cou de girafe éberluée perçant la canopée (tu me lis, Christian ?), lorsque débarque  à grand fracas, via trans-gougueul-express un car de suisses-allemands -ou autres, d'ailleurs!- bruyants et braillards qui gueulent qu'ils veulent voir des gr*sses t*ubs, ou bien des c*uilles r*sées (beurk quelle horreur ndc) voire des r*gbymen à p*il sous la d*uche.
Non mais, je vous demande un peu. Mais quidonc ohmondieu quidonc leur a donné cette adresse ?

(Chez Chori, maison honnête)

Je croyais que c'était plutôt clean, par ici. Ou du moins que ça en avait l'air. En apparence, oui, avec les cochonneries balayées en hâte avant que les invités n'arrivent, et cachées en vitesse sous le tapis hop ni vu ni connu. Eh bien pas du tout du tout... Le sale fouineur de moteur de recherche,  il sait même regarder tout au fond sous le tapis, et passer le doigt en gant blanc au-dessus des plinthes, et fouiller -toujours en gants blancs- dans la poubelle au secours pour ressortir des vieux trucs que vous pensiez y avoir balancé(s ? ) depuis des lustres (avec des toiles d'araignée par-dessus), que ça fait tellement longtemps que même votre arrière-arrière-grand mère elle était pas encore née alors hein bon quand même faudrait voir à pas ebza ecsa ezgagérer quand même hein (et quand on apprend de plus que ce même moteur de recherches se serait servi - hu hu uniquement à titre d'expérience bien sûr- du micro intégré à votre pc joli pour vous épier, oui oui, & en savoir encore plus sur vos, vos petites manies, alors comme ça on  écoute H*ng up de M*donna comme bande-son sur des films g*y lat*nos, hein, coquinou ? , les plus paranoïaques d'entre vous (et même les moins, d'ailleurs) apprécieront...)

Bon dieumerci y a quand même -heureusement- des gens qui arrivent ici en tapant poussepied, foire aux livres, duane michals ou paroles de ta kathy t'a quitté. Ouf ! Sauvé par les apparences de respectabilité (j'ai du mal avec les mots de plus de douze lettres) que donne le vernis culturel dont j'orne les doigts de pieds de mon blog. Comme un coup de ripolin pour cacher la misère (oui oui je sais... la politesse du désespoir.) Mais bon, finalement, ici, ça me ressemble, je m'y reconnais, j'assume. Totally. Grave. (sauf que je ne me mets jamais de vernis sur les doigts de pied).

La Cultura, c'est plus fort que moi. Petit c'était les bouquins, plus grand ça a été le cinéma. Addict. Yes, je fais partie sans doute de ceux qui rêvent leur vie (en ce moment le pourcentage fiction/réalité est en train de comme qui dirait basculer) et si je vous raconte des films, c'est p'têtre bien parce que j'ai rien de mieux (d'avouable, en tout cas) à vous raconter, hein? Car le reste aussi, c'est plus fort que moi ne nous voilons point la face (je ne parle pas de la partie -Tura, pour ceux qui suivent).

Oui, deux faces. Janus bifrons. (J'ai déjà du l'écrire, tout au début, mais j'aime vraiment cette expression, alors ne nous privons pas, hein ?) Bon ça démarrait bien et ça finit un peu en c*uille je trouve...

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(ps : ce post était le 500 ème de ce blogchounet! Comme quoi...)

28 septembre 2006

jour de grève

Eh oui! Je fais partie du pas beaucoup de gens qui ont fait grève aujourd'hui, comme ils ont dit à la radio c'est de plus en plus difficle de mobiliser le monde enseignant (quand on voit ce qu'on s'est pris dans les dents -et je suis poli- avec les retraites, c'est sûr, on hésite...) Pour vous dire, d'habitude, on ferme l'école, et là, y a avait que moi tout seul, mes deux collègues chéries sont allées bosser, bravement. Et je dois vous avouer aussi que j'ai lu un peu distraitement la (longue) liste des revendications, car j'avais depuis le début décidé de la faire, cette grève,  pour une (bonne ?) raison : ne pas être dans ma classe ce jour-là, simplement. Oui, juste ça. Souffler. C'est dire.

Je me suis donc offert un jour pour moi. A soixante-quinze euros, ça doit faire le prix d'une séance de psy, non ? (je n'ai aucune notion des tarifs). Donc, autant en profiter. Coup de bol, il faisait soleil, et j'ai donc entrepris, après une matinée juste un peu studieuse, de partir faire ce que j'avais envie de faire.

Photocopies des deux prochains numéros des Lieux Communs (85 : ne rien faire, et 86 : les t-shirts) puis parti lire le Libé du jour au grand air, histoire de faire quelques photos et pourquoi pas aussi quelques rencontres plus ou moins champêtres et bucoliques (...) Ensuite direction Besac pour quelques emplettes et éventuellement un ciné, arrêté en route pour manger sur une aire de repos très ensoleillée un repas extrudé arrosé de soda sans sucre soi-disant aux extraits naturels, avec en décor quelques camions dont les chauffeurs faisaient eux aussi leur pause-repas, en tout bien tout honneur!

Arrivé en ville, trouvé une place de parking (yess!) , payé pour deux heures (re!), puis déniché à la librairie le livre exact que je voulais offrir à la personne exacte pour son anniversaire de bientôt (plus un autre pour moi -une dame finlandaise- très énergiquement recommandé par la libraire), juste avant failli acheter des baskets bleu fluo mais non finalement, puis cinéma comme prévu (Les amitiés maléfiques, j'y reviens), et hop  18h déjà, revenu jusqu'au parking (pas de pv!), en passant devant le nouvel appart de *** (même pas mal!) et retour chez moi, en m'arrêtant au magasin de sacs à dos (juste à côté du magasin à madeleines), même que j'ai respecté les limitations de vitesse!

Changeant de sac à dos (le précédent fut bien déniapé cet été en Bretagne), retrouvé aussi mon petit carnet clairefontaine qui était presque terminé, et le plaisir d'écrire dedans idem.

Voilà, c'était juste un beau jour de grève, pas de stress, pas de manif', pas de soucis...

Et en plus, ce soir, sur arte, ils passent Urga...

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28 septembre 2006

piège

HARD CANDY
de David Slade

Beurk!

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(Ma plus courte critique cinématographique!
Dispensez-vous du film : regardez juste l'affiche, ou la bande-annonce...)

27 septembre 2006

rémi et colette

Parmi les gens que j'aime beaucoup et dont je vous ai déjà parlé, après Laurie Anderson, Philippe Fretun, Rick Moody, Duane Michals, Jorn Riel, voici une nouvelle roue au carosse de mon admiration, qui a pour nom René Bresson.

(silence dans l'auditoire)

Ce nom ne vous dit sans doute rien, mais la fascination que j'éprouve pour cet homme a ses racines très très loin dans le passé... Si je vous montre quelques images, ça vous évoquera peut-être quelque chose (je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans...)

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Oui, René Bresson est un illustrateur (et illustre inconnu aussi, à voir vos mines perplexes) qui a beaucoup oeuvré, dans les années cinquante/soixante et dans les manuels pédagogiques. On trouve beaucoup de ses images dans les manuels d'apprentissage de la lecture, mais aussi dans les bouqins d'histoire, de géo, de science... il a tout fait, le bonhomme. Et, je ne sais pas pourquoi, mais je suis vraiment passionné, (ému, aussi sans doute) par son travail.

C'est grâce à Pita et à son blog Agence eureka (ainsi que sa succursale Grenouille Plus) que j'ai re-découvert mon ami René B. (Pita aussi l'aime beaucoup). Allez vous balader    et , ça mérite le détour (enfin, moi , je m'y régale!)

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26 septembre 2006

sauterelles

CITIZEN DOG
de  Wisit Sasanatieng

Vu le lendemain de Flandres dont c'est l'antithèse (l'antipode ? ) parfaite. Film thaï (de guêpe ? ), barjo, frappé, secoué, zinzin, drelin drelin et compagnie...

Ca pourrait être un  pop-hop, un de ces livres animés de mon enfance, où, quand on ouvrait les pages, hop! surgissait et se dépliait entre elles un élément, comme jailli en relief. Sauf que là, le texte de l'album (qui bénéficie même d'un narrateur en voix off ) serait écrit en thaï (langue écrite assez jolie à regarder, avec des bitonios qui se tortillent au-dessus des lettres) que chaque image a l'air d'avoir été coloriée à la main tellement ça paraît somptueusement chromatique et merveilleusement artificiel, et que l'histoire est suffisamment... inhabituelle pour avoir des airs de conte des mille et une nuits sous acide.

Ca pourrait être une sorte d'abécédaire déjanté : D comme doigt dans une boîte de sardines,  G comme grand-mère réincarnée en gecko, M comme montagne de bouteilles en plastique, N comme nounours qui clope, P comme pluie de casques de moto, Q comme queue (celle qui vous pousse au derrière si vous allez dans la capitale...), S comme sauterelles sautées (à la poêle),T comme taxi-moto serviable (mais un peu zombie)... A chaque lettre sa surprise, et hop on tourne la page et ça continue, que va-t-on découvrir ?

Ca pourrait raconter l'histoire de Pott le jeune héros, qui quitte sa province natale pour "monter" à Bangkok, malgré la menace de sa grand-mère s'il réalise son projet (voir à la lettre Q)... Il y perdra un doigt dans une conserverie de sardines, en retrouvera un autre aussi sec, mais surtout rencontrera l'amouuuuur en la personne de Jin, une demoiselle rencontrée dans l'ascenseur, toujours plongée dans la "lecture" d'un livre blanc qu'elle ne comprend pas (et pour cause, il est écrit en italien!)...

Ca pourrait être aussi un genre de catalogue, de fourre-tout cinématographique, de bazar à la Méliès, où l'on expérimente/inventorie les différents  effets, techniques, de style, de caméra, de narration, de lumière, en les illustrant à chaque fois , mais sans volonté didactique lourde, juste comme ça, pour voir, pour  le plaisir...

Ca pourrait donc être un petit film charmant, naïf, plein de trouvailles, de n'importe quoi(s) ravissants, drôles, attendrissants. Avec juste une petite réserve : la musique (car c'est aussi parfois une comédie musicale!) un peu  trop proliférante à mon goût avec les choeurs chabadadada mais bon dans toute chanson, aussi thaï et fine qu'elle soit, il faut bien aussi des bémols de temps en temps... Hard candide ?

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25 septembre 2006

animal on est mal

FLANDRES
de Bruno Dumont

Autant dire que j'y allais un peu à reculons... Parce que je n'avais pas aimé L'Humanité (je me souviens d'avoir passé le film à me tortiller sur mon siège en me demandant si j'allais sortir de la salle ou rester là) et parce que les amis qui l'ont vu me parlaient de "film dur", "très dur", "très très dur", "à voir un jour où t'es en pleine forme..."

DONC, dimanche, seize heures, il pleut à seaux, et hop, tiens, si j'allais voir Flandres ?
Effectivement c'est dur. Mais pas tant que ça ; comme diraient les "jeunes" de Claude W. " Ca finit quasiment bien, à la fin, y a comme une lueur d'espoir, non ? ". Oui, je l'ai un peu reçu comme ça. (Et aussi -ouch!- comme on reçoit un direct.)  Pourtant, tandis que le générique de fin se déroule, dans un silence complet, chacun des spectateurs surprend (suspend) sa propre respiration, s'y réhabitue. Revient à la réalité.

Le film pourrait être sous-titré Du désespoir comme carburant, en temps de paix comme en temps de guerre. Trois parties : la première est verte et humide, paysages glacés, le ciel est livide, la terre, glèbe glaise, labours, colle aux bottes avec des bruits mouillés. C'est le monde de Demester, un jeune paysan. Demester au travail dans sa ferme, Demester au bistrot avec ses copains, Demester et Barbe. Barbe qu'il aime, (peut-être, à la façon dont il la caresse du regard) mais avec qui les échanges sont réduits au minimum vital. Barbe qui joue et batifole (!) entre Demester et Blondel, un autre. Des plans longs, lents, pour un monde bas, plat, étroit, où le quotidien est aussi rugueux que les mots y sont rares. Puis Demester, apprend,  en même temps que ses copains, qu'il doit partir à la guerre. La guerre ? Une guerre, n'importe quelle guerre, et le film change de couleur.

La seconde partie est beige et sèche. On y suit le quotidien des recrues, Demester et les autres qu'on a vu grimper avec lui au petit matin dans ce camion militaire, quotidien entre empoignades et embuscades, opérations de commando et représailles, viol et assassinat, dans un pays à mi-chemin entre l'Algérie et L'Irak (oui, n'importe quelle guerre...). Une idée de guerre, une épure de guerre. Pas de volonté de réalisme, juste l'illustration d'un état. Demester a laissé le bonnet de laine noire qui lui descendait bas sur le front pour le crane rasé des militaires. La poussière, l'air sec, l'ont transformé aussi, physiquement. Endurci, blindé. De boeuf placide en temps de paix le voilà transfiguré en animal, terrible, tellurique, et filmé en tant que tel par le réalisateur. Et dans le même temps parfois si faible, si pitoyable. Taureau lourd, brutal, aux pulsions primales. La saillie, le sang,  la peur, la fuite...

La troisième partie alterne le vert et le beige, le mouillé et le sec, va et vient entre les séquences ici/là-bas, (c'est l'hiver en Flandres, Barbe est enceinte, mais de Blondel, ne sait pas si elle va garder l'enfant, a des problèmes...), à la neige répond le sable, à la violence des exécutions répond celle de la dépression, de la folie peut-être. Puis nous laisse  enfin voir Démester de retour. Seul. Le paysage  qu'il avait quitté en automne, il le retrouve en été. Barbe aussi. Barbe qui réussira in extremis à extirper de lui un double aveu, celui de sa lâcheté d'abord, puis, l'ultime, et plus difficile encore... In extremis

Une évidence : Flandres est un grand film. Le choix d'acteurs non professionnels (avec évidemment une mention toute particulière pour Samuel Boidin et Adélaïde Leroux) le parti-pris de quasi-mutisme, l'ampleur des plans, l'absence de musique, la sècheresse de l'argument, autant d'éléments qui  concourent à en faire  tout sauf un film facile (comme on parlerait d'une fille facile.) On peut -légitimement- ne pas accepter les choix du réalisateur, au risque d'en faire une lecture faussée voire un contresens. Bruno Dumont cherche, visiblement, à ne pas être aimable, délibérément. La pose (la posture) auteuriste peut paraître incommode, voire insupportable, mais elle est tout sauf complaisante. Pas de concessions, et ce souci l'honore.

Et c'est dommage que, malgré un nombre de salles plutôt conséquent, le film n'ait réussi à toucher que si peu de monde. Ah, c'est sûr, on n'est ni dans les Bronzés 3 ni même dans Je vous trouve très beau. Peut-être que le miroir ainsi tendu a fait fuir l'assistance...

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24 septembre 2006

mitigeur

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(attention, ça raconte les fins!)

L'IMMEUBLE YACOUBIAN
de Marwan Hamed

Film-fleuve égyptien (Nil, donc ?), adaptation d'un roman idem (Nil 2, le retour ?), qui raconte sur presque trois heures tout un tas de destins entrecroisés (vivant justement dans -ou sur- ce fameux immeuble cairote), avec la volonté de dresser une sorte d'état des lieux de la société égyptienne contemporaine. Ma copine Dominique qui d'habitude "s'ennuie toujours un peu" m'avait dit ne pas y avoir vu le temps passer. Moi si, un peu quand même. Bilan des courses : l'homosexuel cultivé et raffiné (quoi? un cliché ?) qui draguait des militaires finit assassiné, le jeune-qui-n'a pas-pu-devenir-policier-parce-qu'il-est-pauvre-et-est-donc-devenu-intégriste est abattu dans une opération qui tourne mal, l'ex cireur de chaussures devenu politicien corrompu trouve encore plus politicien et corrompu que lui, et la vierge pure finit dans les bras du vieux beau.
Oriental, alangui, véhément. Mélo (pour le plaisir)

TAXIDERMIA
de György Pálfi

Mon ami Hervé m'avait appâté en me le présentant comme un FAQV (film à quéquette visible). Ce qui n'est pas du tout faux dans la première partie, mais bon. Trois parties donc, et trois générations. Ca commence très bien avec le grand-père officier - comme dans le cochon, rien à jeter là-dedans- (comme si le cinéaste y avait vraiment mis tout son coeur) ça se gâte avec le père ( sportif en concours de bouffe et donc de gerbe) et ça se ratatine avec le fils (qui finit par s'empailler lui-même lors d'une looooongue scène finale qui flirte avec la complaisance la plus vomitive. Ce que j'ai failli faire en sortant de la salle. (A ma connaissance, premier film avec une teub qui crache des flammes sur l'affiche.)
Hongrois, viril, furieux. Provoc' (pour le plaisir)

LES BERKMAN SE SEPARENT
de Noah Baumbach

Niklas m'avait fait regretter de l'avoir raté cet été. Petit film (par la durée : 1h20) narrant la séparation d'un couple (le titre original La pieuvre et la Baleine était plus judicieux, vous comprendrez pourquoi à la toute dernière image) et les effets produits sur leurs deux enfants (et, accessoirement, sur leur chat). Bien fait, bien écrit, joué très juste, traitant, comme a dit mon ami Michèle en sortant "tous les aspects du problème". Les hauts et les bas, les colères, les reproches, les souvenirs (et les regrets aussi), les jours de garde alternée, les gamins qui morflent. Et Jeff Daniels très craquant en intello avec sa belle barbe. Pourtant... je suis resté "à distance" pendant toute la projection. Comme quand on se sépare : sans vraiment trouver de reproches à lui faire.
Américain indépendant, mélancolique (pour le plaisir).

23 septembre 2006

caisse

(bout de rêve de l'autre nuit)
Je suis assis vautré dans une pièce assez sombre. Je pense qu'il va bien falloir que je libère le chaton que j'ai emprisonné sous mon pull et qui miaule un peu (je trouve qu'il ne se débat pas beaucoup) , d'ailleurs n'y ai-je pas, aussi, précédemment, caché (sous une autre couche de vêtements) une souris ?
Je tiens donc le chaton à bout de bras, dans le but de m'en débarasser, je passe dans la salle de bains où la bestiole, miaulant plaintivemnt, laisse échapper des gouttes d'un liquide orange marron (du vomi ? du pipi ?). Apitoyé (je ne peux pas le mettre dehors dans cet état) je le pose donc par terre, Il passe sous un meuble, et arrive, dans un coin, sous une table, à un carton où est installé un tissu (comme un "panier" pour un chat que j'aurais eu auparavant ?) il y grimpe, s'y installe en se pelotonnant, et se met à ronronner. Je me dis que je suis obligé de le garder, par la force des choses, et j'ai aussitôt une image mentale très précise de la litière et des crottes qu'il faudra nettoyer, et cette idée me gache un peu mon plaisir...

c'est grave docteur ?

22 septembre 2006

bus jaune

LITTLE MISS SUNSHINE
de Jonathan Dayton et Valerie Faris

version courte :
C'est vraiment vraiment vraiment bien, allez-y!

version longue :
Dans la famille "Bus jaune" je voudrais... toute la famille! La fille, Olive, gamine un peu boulotte mais fondante, qui s'exerce devant la télé à reproduire la gestuelle de Miss America, le fils, ado à mèche noire et oeil torve qui pratique la muscu et le voeu de silence à cause de Nietzche, la maman, qui fume en conduisant (et en téléphonant!) et prétend que non non elle n'est pas en train de fumer, le père, gentil looser persuadé d'avoir trouvé la formule imparable pour ne plus looser, et, pour faire bon poids, je rajoute le grand-père, renvoyé de l'hospice pour cause de caractère de chien, et qui se cache dans les toilettes pour se sniffer une petite ligne d'héroïne rapidos, sans oublier  le tonton gay droopyesque, spécialiste numéro un de Proust sur le continent américain,  qui vient pourtant de rater son suicide...

Ce petit film est délicieux, ce petit film est miraculeux. Il devrait devrait être remboursé par la sécu, tellement il est énergisant, euphorisant ( voire anabolisant ?) . Allez le voir un jour où vous vous sentez un peu gris gris ramolli rabougri, vous verrez, ça devrait vous faire de l'effet, genre cigarettes qui font rire, mais en  mieux encore ! Pourtant, c'est filmé à la va comme je te pousse (ou poussé à la va comme je te filme ?), enfin je veux dire rien de particulièrement chiadé au niveau filmage, juste du simple, du basique (comme ce fut le cas, pour Transamerica, il y a quelques temps, autre petit film indie de la même catégorie les buddy road movie-), mais combien plus efficace et touchant que bien des grosses machines prédigérées sans états d'âme mais les deux mains dans le tiroir-caisse comme le cinoche ricain sait nous en pondre -et je suis poli- à la chaîne.

Olive, donc -par un heureux coup de pouce du hasard- peut participer à l'élection de Little Miss Sunshine, et après un conseil de famille aussi dinatoire qu'agité, il est décidé que tous - chacun avec ses raisons (plus ou moins) propres- prendront le (vieux) van familial jaune (et un peu pourri), direction la Californie. Bien entendu, ils n'ont pas beaucoup de temps, et ce périple va devenir de plus en plus une course contre la montre, au fur et à mesure que s'accumulent les pépins et les imprévus (mécaniques, humains, familiaux) inhérents à ce genre de road movie (le film ouvrirait-il la voie à un nouveau genre, le family road movie ?) Enfin, ils vont finir par y arriver, à ce fameux concours, et c'est là que tout va commencer vraiment à péter les plombs sérieux...

Pour moi qui suis un vieil orphelin, en voyant ça j'ai vraiment une envie forte, une soudaine nostalgie de famille. Surtout de celle-là. On s'engueule, on se réconcilie, on se prend le chou, on se met en colère, on se serre les coudes, on s'explique, on se console, on rassure. Bien sûr, ça a quelque chose d'idéal, c'est une famille de cinéma, mais qu'est-ce que c'est bien ! La structure est simple, le film est une succession de chapitres (la présentation / le repas / le conseil de famille/ le départ/ la panne / etc...) les situations sont prévisibles peut-être mais drôlement bien amenées, les personnages existent, énergiquement (aucun ne restera  pétrifié dans le carcan de ses gimmicks), les interactions (orageuses parfois) sont  plutôt bien (d)écrites (question dialogues, ça dépote !) Bref, on voudrait que ça dure, encore et encore! Et le  scénario -malin- alterne astucieusement les émotions, de la tendresse à la tristesse, de l'éclat de rire au coup de blues... Jaune le bus, mais un vrai arc-en-ciel, ce film! Comédie habile, finalement plus acide (au sens de chlorhydrique) qu'acidulée, avec gags qui -comme dirait téléramioche- font mouche (je me suis surpris à maintes reprises à rigoler comme une baleine).
Bref, très chaudement recommandé!

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