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lieux communs (et autres fadaises)
5 décembre 2006

(p)références

SHORTBUS
de James Cameron Mitchell

Pour faire le lien avec ma chronique ciné précédente, disons que ce film serait pour moi une version plus (dé)culottée de Coeurs. Si si! Il vous montre tout ce que le film de Resnais n'envisage même pas de vous suggérer.

Pour des raisons d'embouteillage sur le calendrier et de pas sûrage que ça passe encore la semaine prochaine, j'y suis allé hier soir  (à Besac!) à la séance de 22h (je ne vous raconte pas l'heure du coucher...) C'était un peu surréaliste en sortant du ciné vers minuit, pas un chat dans les rues, un silence quasi parfait avec juste mes chaussures qui faisaient tip tap tip tap. et j'ai réalisé que c'était peut-être la première fois que je faisais 100 bornes aller/retour pour aller voir un film à la séance de 22h un lundi soir (alors que je bosse le lendemain).

Comme dans Coeurs, on a affaire à des couples (deux mecs, un roudoudou et l'autre un peu suicidaire, qui cherchent un troisième pour épicer leurs rapports ; une sexologue que son mari pourtant habile tacticien n'a jamais pu gratifier d'un orgasme), et des célibataires (une dominatrice mi mélancolique mi lesbienne, un voyeur comme dans Fenêtre sur co(e)ur, un travesti propriétaire de la boîte de nuit où tous ces gens vont notamment se croiser et qui donne son nom au film, le ShortBus.)

Dans la catégorie des FAQV, le film remporte haut la main la médaille d'or pour cette année (et pour les précédentes, aussi. Le nombre de kikis aperçus est assez impressionnant, et attention, ce n'est pas du kiki furtif rabougri honteux fugitivement entr'aperçu dans un coin de plan, non non, c'est du kiki en plan rapproché, du kiki qui assume, qui prend son temps, du kiki jovial, du kiki la tête haute, du kiki qui fait coucou à ses copains aussi des fois. Non, décidément, rien à redire de ce côté là.

On a également un éventail assez varié de différentes pratiques sexuelles, qu'elles soient solitaires (masturbation -basique ou assistée-, auto-fellation (ah le rêve viril de l'autogestion parfaite, du circuit fermé, du vase clos) plutôt acrobatique), à deux (rapports variés -traditionnels ou plus acrobatiques-, toutes combinaisons de sexes envisageables) ou à bien plus (sérénade à trois sur canapé ou joyeux ébats pluriels où l'on peine à dénombrer exactement les participants, et où on ne comprend pas toujours au premier regard que c'est le truc de machin qui s'emboîte dans le bidule de chose.)

Bon mais y a pas que le cul dans la vie, c'est bien connu, donc il arrive aussi que les personnages parlent, puisqu'ils se rencontrent. Et des fois ils parlent beaucoup. Chacun ses petits problèmes, ses tics, ses obsessions, ses hobbies. Qui déteignent un peu sur la forme du film, sa pose arty, son côté mais oui on est tous créateurs (un tel bidouille un film sur son ordi, une telle des polaroïds, un autre des photos volées) rend en définitive tout ça plutôt  plaisant. J'aime bien aussi la maquette avec tous ses petits immeubles en carton (et il y en a vraiment beaucoup) et ses petites fenêtres qui s"allument et s'éteignent pour représenter New-York (d'ailleurs le réalisateur aussi, puisqu'il l'utilisera à plusieurs reprises) qui en rajoute encore dans le bricolé trois fois rien bouts de ficelle et matos de récup' qui donne son unité au film.

Ne serait-ce pas là un authentique film queer ? Sous-texte genre "homo, hétéro, homme, femme, autre, bourge soumis, lesbienne camionneur, pédé travesti, ancien maire de N-Y, bourgeoise bècebège, on est tous pareils, on cherche tous la même chose,allez..." Surtout que, à la différence de Coeurs, chacun à la fin ne repart pas avec son coeur sous le bras ou bien dans le caniveau cassé en mille morceaux (le coeur...) Le réalisateur fait ce qu'il a prévu de faire : il montre. Le sexe n'est un lien social parmi les autres. La façon dont il le fait n'est pas vraiment le problème le plus crucial qu'il se pose. Tout ça est, je l'ai dit, fort plaisant.

Il manque, pourtant, je ne sais pas quoi, peut-être trois fois rien, le petit coup de rein de Monsieur Plus (vous vous rappelez de la pub de B*hlsen...), -ou peut-être au contraire Monsieur Moins ?-,  pour transformer cette entreprise souriante, sympathique, salutaire, attachante, en vrai grand bon film-culte, pur et dur et tutti et quanti...

"Tel qu'il est il me plaît il me fait de l'effet et je l'aiaiaiaiaiame..."

18673129 18682195

(pour le même prix, vous avez les deux affiches!)

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