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lieux communs (et autres fadaises)
1 janvier 2007

sur le toit

LIBERO
de Kim Rossi STUART

Le dernier film de l'année... En général j'ai pour lui une certaine tendresse (l'an dernier c'était le très beau BE WITH ME d'Eric Khoo), mais celui-ci n'est pas en reste, surtout que je l'attendais depuis un certain temps (depuis qu'à Paris, avec Malou, on avait eu tous les deux les larmes aux yeux dès la fin de la bande-annonce...)

Histoire d'une famille ban(c)ale : Papa, une fille, et un garçon (plus jeune). Mamma ? E partita, comme on l'apprendra assez vite (enfin, surtout au moment où on la verra revenir!) Famille, prise dès le matin, au réveil, au tout début du film, donc, avec sa vie de, ses petites histoires, ses engueulades, ses réconciliations, ses jeux et ses rites. C'est très vrai, très juste, très réel : le quotidien, les détails,  la clé de la porte d'entrée qu'on cache dans le pot de fleurs, le boulot pour l'adulte, l'école pour les enfants... Cahin-caha hauts et bas mais surtout le ciment de l'affect pour maintenir debout cet édifice parfois un peu vacillant. Dans cette famille, le garçon s'appelle Tommy. Et le film va s'attacher un peu plus précisément à lui. On suit la vie au jour le jour, et au plus près, de ce gamin comme les autres mais pourtant singulier (le jeune Alessandro Moracce compose un personnage inoubliable), jusqu'au jour où...
Jusqu'au jour où la maman, blonde, en larmes, suppliante, revient, et veut reprendre sa place. On comprend, à l'attitude de chacun, que ce n'est pas la première fois, qu'il faut composer avec ce genre d'évènement, et, comme dit le gamin "de toute façon, elle va repartir..." La famille se "recompose" provisoirement, les choses ne sont pas faciles, de part et d'autre. Il s'agit de refaire fonctionner le mécanisme, il y a des doutes, des hésitations, des appréhensions, des refus, des fragilités, des colères. Jusqu'au jour où...


Kim Rossi Stuart a mis en scène et interprété (il joue -très fort- le rôle du père) cette histoire ordinaire, de gens ordinaires, mais qui jusqu'au bout vous tient dans votre fauteuil, entre le sourire, les larmes, l'angoisse même parfois, avec une minutie, une force, une justesse, peu communes. Le retour de la mère n'est pas le ressort unique de cette histoire, c'est juste l'un de ses éléments, tout comme la relation du fils avec sa mère ne constitue pas forcément le plus important des problèmes que celui-ci doit affronter. Il s'agit pour chacun de tenir sa juste place. Pour l'adulte, être père (à défaut d'être mari), avec toute la difficulté qu'il y a à être un père jeune, à trouver un juste milieu entre les rigolades et les chatouilles copain-copain et les coups de gueule et de désespoir c'est moi qui commande et c'est difficile. Pour l'enfant, il s'agit à la fois d'être fils de, mais aussi, simplement, enfant.Il y a des moments, touchants, où on ne sait plus quel est l'adulte et quel est l'enfant, entre les deux...
Et l'enfance c'est tout ça aussi, grimper sur le toit en cachette, mettre un billet dans le cahier d'une fille pour lui dire qu'on l'aime, être fasciné par un camarade sourd, tirer la tronche quand on est obligé de manger de la langue, prendre part à une compétition de natation contre son gré, avoir envie d'aller aux sports d'hiver avec le fils des voisins, pleurer dans le bus en lisant une lettre de sa mère...
Un beau film.

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