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lieux communs (et autres fadaises)
5 janvier 2007

ailes

SONGE D'UNE NUIT D'HIVER
de Goran Pascaljevic

Commencer l'année en évoquant un film serbe, je sais qu'il y en a certains que ça va faire ricaner... On aurait dû le passer il ya un mois déjà, mais la copie nous a fait défaut alors, heureusement la voilà. enfin.  Comme vous pouvez imaginer, ce n'est pas à se taper les cuisses de rire (mais le cinéma est-il vraiment fait pour ça ? ), je dirais même que c'est des films les plus tristes que j'ai vu, mais, bon , finalement, c'est peut-être mieux de démarrer l'année comme ça, non ? Après ça ne peut que s'arranger!

Lazar rentre chez lui après dix ans de prison. il trouve sa maison occupée par une femme, Jasna, et sa fille Jovana, une jeune autiste (qui est d'ailleurs jouée par une vraie jeune autiste qui se prénomme Jovana, d'ailleurs chacun des trois acteurs principaux a donné à son personnage son vrai prénom ). Après des hésitations réciproques, ils vont tenter de cohabiter tous les trois. Un pays en ruines, des paysages urbains dévastés, des personnages cabossés, et la violence partout encore qui rôde qui traîne qui rampe ; dur dur il s'agit de vivre, de réapprendre à vivre, après la prison, après le meurtre, après la culpabilité, après la guerre. Mais le présent est-il vraiment enviable ? Lazar essaie de protéger cette femme et sa fille, il voudrait absolument "guérir" Jovana, mais, comme le répète sa mère, "c'est sans espoir". Comme cette histoire, d'ailleurs, au final parfaitement "sans espoir", même si la scène (très belle) est filmée au milieu des arbres fruitiers en fleurs.

L'acteur est extraordinaire : massif, borné, mutique, cherchant dans chacune de ses cigarettes comme une respiration, mais capable de s'illuminer comme de l'intérieur dès qu'il sourit. La reconstitution de son histoire personnelle se fait par le biais d'un genre d'état des lieux, parfois strictement documentaire, parfois à peine scénarisé, parfois peut-être un peu trop insistant. Le film commence avec un bus rouge qui sinue dans un paysage enneigé et se termine sur une voiture immobile dans la blancheur fleurie d'un verger. Preuve que même l'hiver, avec un peu d'espoir, même en Serbie, on pourrait en venir à bout. Mais à quel prix ?

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