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lieux communs (et autres fadaises)
11 janvier 2007

what's on tv

RED ROAD
d'Andrea Arnold

Déjà vu en prévisionnement, mais j'avais envie de vérifier si ça tenait aussi bien la route que la première fois : yess! (je suis encore sorti avec les yeux rouges, on continue à commencer 2007 avec des films youp la la youp la boum sortez les chapeaux pointus et les langues de belle-mère : pour la déconne, les écossais n'ont visiblement rien à envier aux serbes!)
Ce film est le premier du projet Advance Party,  proposé par Lars Von Trier : la règle du jeu est de proposer à trois réalisateurs différents de mettre en scène le même groupe de neuf personnages (qui seront joués de la même façon par les mêmes acteurs, si j'ai bien compris) mais pourront être scénarisés de façon différente. Voici donc le "premier volet", les suivants seront réalisés par Lone Scherfig (Open Hearts,d'émouvante mémoire) et Anders Thomas Jensen (Adam's apples, qui fut également fort aimé par ici).Let's wait and see.
On connaissait l'Ecosse de Ken Loach, on n'en est pas ici très loin. Le constat de la désagrégation sociale, de la misère humaine, du délabrement urbain, nous est retransmis au début du film à travers les caméras de vidéo-surveillance devant lesquelles travaille Jackie, une brunette un peu tristoune avec des airs de Maryline Canto, dont on va suivre pendant quelques temps le quotidien pas très emballant. La réalisatrice a l'habileté de nous fournir au départ beaucoup d'éléments, de (fausses) pistes, parmi lesquels il va falloir faire le tri pour parvenir à reconstituer l'histoire de cette jeune femme, le pourquoi de ses agissements envers Clyde, cet homme qu'elle a repéré un soir, sur un de ces écrans, et qui fait, semble-t-il, douloureusement partie de son passé.
Mais tout n'est pas blanc, tout n'est pas noir. Red Road traite des apparences et de comment aller au-delà. Derrière ses écrans, Jackie est comme l'Alice de ce Pays pas des merveilles du tout, où elle va tomber, en courant à la poursuite de ce lapin roux qui boit du whisky. Red Road traite du deuil, et des différentes façons de le gérer. Red Road parle de l'amour, du chagrin, de la violence, à travers des personnages forts parce pas faits d'une pièce, mais au coeur desquels coexistent au contraire les sentiments les plus paradoxaux. et les comédiens sont pour beaucoup dans la force de leurs personnages.
A la fin, les choses ont été dites, de part et d'autre. Toute la dernière partie est extraordinaire par sa construction, par l'intelligence de sa progression dramatique, et l'émotion enfin libérée permet au spectateur de respirer -en pleurant un peu, mais en pleurant doucement, à l'image de la chanson du générique de fin, une reprise très apaisée, très douce, du sombre Love will tear us apart de Joy Division.

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