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lieux communs (et autres fadaises)
7 mai 2007

demolition men

STILL LIFE
de Jia Zhan Ke

Le premier des trois films chinois vus dans mon MK2 Beaubourg chéri (oui oui je suis un peu en retard dans mes chroniques, mais j'ai des excuses non ?). Mon ami Hervé m'en avait fait une pub dithyrambique. Et encore une fois il avait raison. Ce film est (plastiquement, et donc cinématographiquement) splendide.
Deux histoires sans aucun rapport (sauf qu'elles se passent dans la même région, et, qu'à un instant, leurs deux protagonistes vont se croiser sur l'écran, mais sans même se remarquer, puisqu'ils ne se connaissent pas!), celle d'un homme, San Ming, qui revient chez lui seize ans plus tard pour tenter de retrouver sa femme et sa fille, et celle d'une femme, Shen Hong, qui cherche à retrouver son mari qui a fui quelques temps auparavant. Tout ça se passe à Fengje, dans la Vallée des Trois Gorges (des trois Georges était tout de même plus rigolo, hein, Malou ?), où la construction du plus grand barrage hydroélectrique du monde a fait déplacer plus d'un million d'habitants dont les maisons ont été détruites puis englouties. (Celle de San Ming, notamment)
Ces derniers vestiges d'un monde disparu (ce qui fut englouti dans la première tranche), ou en train de disparaître (des équipes de démolisseurs sont embauchés pour mettre à bas les bâtiments),  entre métaphore politique (L'ancienne Chine communiste disparaît au profit de la nouvelle Chine capitaliste) et humaine (que reste-t-il de nos amours ?) sont saisis avec une grande élégance visuelle et/ou narrative.
Oui, c'est constamment fascinant, même si (ou justement parce que) le rythme est lent, voire très lent. Beauté des décors (le réalisateur reconnaît n'avoir rien inventé, n'avoir fait que fixer sur l'image une réalité, celle des démolisseurs) et des corps aussi (il fait visiblement toujours très chaud et lourd, là-bas, d'où les torses nus, la sueur, les muscles saisis dans l'effort, je sais je sais je ne suis pas objectif)
La nostalgie, omniprésente, liée à l'acuité du constat social, pourrait devenir oppressante, si elle n'était, à intervalles réguliers, comme cisaillée par des éclats, éclats de rire, de violence, ou même parfois de poésie surréaliste. Comme des aérations dans un vêtement ou des fenêtres ouvertes sur la façade d'un immeuble, ouf on respire mieux.
Une sacrée belle musique mélancolique, en tout cas, qui perdure longtemps après que les lumières de la salle se soient rallumées.

18757117

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