post partum ?
Tiens tiens oui longtemps que je n'avais pas écrit dans cette rubrique spécifique (bien que ça pourrait aller tout aussi bien dans la rubrique "fadaises"!) Mais aujourd'hui, les événements le méritent bien, à double, voire à triple titre !
Ce matin je partais, guilleret pour suivre, aux bozarts donc, mon cours préféré et pour terminer mon petit livre sur les clopes. En arrivant au café (le premier d'une longue série) je vois débarquer le jeune homme au t-shirt vert, celui qui devait s'occuper de me mettre mes Lieux communs en ligne, que je n'ai pas vu depuis plus d'un mois et dont je supputais qu'il était peut-être mort. Point du tout, il a été malade, et promet juré craché d'honorer sa promesse dès qu'il aura passé son exam (mi-juin, donc). Je suis très content de le voir, je lui offre un café, on papote, il est un peu stressé car il passe son exam blanc cet après-midi... Je lui dis que je viendrai voir. Il acquiesce. Je suis très content de le voir. Vraiment très.
L'après-midi, je continue un peu la manutention des petits bouquins (séparer propremnt au cutter les livrets encollés, ce qui, avec mes deux mains gauches n'est pas gagné!), et puis je vais voir comment ça s'est passé pour le jeune homme au t-shirt vert. Je le croise dans l'escalier. Il a un sourire éloquent, ça s'est super bien passé. Il me montre alors -à ma demande- quelques-unes de ses vidéos, je suis spécialement ému par la dernière, un travail énormément sensible, sur les temps différents, avec une musique d'Arvo Part. Ca me touche beaucoup. (Comme quand je vois, dans un coin, au milieu de ses "livres", le premier volume des Racontars que je lui avais offert l'an dernier.) Lui est content, et je suis content qu'il soit content...
Je retourne à l'imprimerie, on est désormais dans les finitions ; le premier exemplaire terminé est pour le copain de Pierre qui a fourni les boîtes de cigarillos, le numéro deux est pour la secrétaire exquise des bozarts, et le numéro 3 pour, quel hasard, le jeune homme au t-shirt vert (mais juste parce qu'il est cité dans l'opuscule, qu'alliez-vous donc penser...)
Et il est déjà dix-sept heures, il fait très chaud, je rentre à Vesoul, fier comme bar-tabac (c'est le cas de le dire!) j'ai mon exemplaire perso - non numéroté - de partir en fumée (c'est comme ça qu'il s'appelle, le fameux "bouquin") Je suis, pour diverses raisons, plutôt heureux. Mais, en même temps comme chaque fois que je "termine" quelque chose (un bouquin, un agenda...) nimbé d'une petite tristesse inévitable et habituelle, postnatale, en quelque sorte...
Sur la place où je m'arrête pour acheter Libé, des jeunes gens jouent au foot en plein soleil comme des chiens fous, courses, rires, torse nu et calbute qui dépasse, et ce spectacle fugitif (je n'ose pas sortir l'appareil photo pour fixer l'instant) dissipe (me distrait) un peu cette brume de mélancolie. C'est justement comme dans le film du jeune homme au tee-shirt vert, sauf que c'est en vrai...