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lieux communs (et autres fadaises)
31 mai 2007

aime-moi moins mais aime-moi longtemps

LES CHANSONS D'AMOUR (2)
de Christophe Honoré

J'y suis retourné. Retour au(x) bien-aimé(s)... , juste pour vérifier deux ou trois petites choses :
- c'est bien ce que supputais, dans le bôôô cinéma, il y a un problème d'objectif ou de format : on ne voit pas en entier les noms écrits en haut de l'écran au générique de début.
- il ya également un problème de copie : une scène abruptement shuntée (dans le bôô cinéma). La première fois qu'Ismael va dormir chez Erwan, à la fin de la scène, Ismael est sur le lit et Erwan, debout près de la fenêtre, dit "Si tu veux, je peux dormir sur le canapé", et Ismael répond "Tu fais comme tu veux, tu es chez toi", et hop on passe ensuite à la scène du repas de famille. Dans le bôôô cinéma ça donne "Si tu veux je peux... / et crac scène du repas. Agaçant.
- une atmosphère (urbaine et nocturne) qui revient et me ravit spécialement : les reflets de néons sur les trottoirs mouillés
- la voix de Grégoire Leprince-Ringuet (quand il chante) me touche particulièrement (j'ai vérifié en écoutant le disque de la BO, que je viens de recevoir).
- la deuxième fois, le film passe trop vite : jamais je n'avais éprouvé un tel sentiment de "Quoi, c'est déjà la fin ?"
- je ne comprends toujours pas comment je peux tant aimer ce film tout en ne supportant pas ceux de Jacques Demy
- j'adore le "C'est dégueulassse de me faire jouer le rôle de la conne" de Chiara Mastroianni (qui a comment dirait-on... mûri ? Pris de l'épaisseur ? de la densité ?)
- le plan furtif sur les fesses (velues pour son âge!) de Grégoire Leprince-Ringuet est très... touchant. Le côté à la fois ado/adulte peut-être ?
- le regret que certains personnages soient un peu passés à l'as : la jeune soeur, par exemple...

31 mai 2007

petit jeu

Mon amie Elisabeth m'a offert ceci (en avance) pour mon anniversaire :

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Notre grand jeu-concours de la semaine :
Devinez donc ce que c'est (ou bien à quoi ça sert, c'est la même chose)
Jeu gratuit et sans obligation d'achat, ouvert à tous, sauf aux familles Ducos, Mélac, Cachot, Ruffalo, Garrel...

A la demande de Deloin, voici une photo à l'échelle, avec une pièce de 1€ pour comparer : comme quoi la théorie "décorative" ne tient pas!

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Et voilà la soluce (c'est Snivel qui a trouvé!)

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(c'est mimi, non ?)

30 mai 2007

matière à réflexion

LE GRAND SILENCE
de Philip Gröning

Les films se suivent et ne se ressemblent pas. Ca fait un moment que j'entendais parler de celui-ci et que je n'arrivais pas à me décider : presque 3 heures de documentaire sur des moines silencieux, on a déjà vu plus rock'n'roll comme accroche... Et l'engouement-surprise dont il semble faire l'objet de la part du public tient-il plus à ses réelles qualités qu'à la propagande religionnationnelle qu'il pourrait (sournoisement) distiller ?
C'est vrai que le genre documentaire semble avoir ces derniers temps retrouvé ses lettres de noblesse (qui seraient plutôt ici lettres de de clergé hihihi), qu'il soit revenu, oserons-nous dire, en odeur de sainteté. Et ce film en est la preuve, la justification. L'auteur avait sollicité en 1984 la communauté des Chartreux pour avoir l'autorisation de les filmer, autorisation qu'il n'a reçue qu'en 2000. Il nous livre donc un document à l'image exacte de son sujet, silencieux et méditatif. La vie au quotidien de cet "ordre austère" (c'est dit dans le film) nous est restituée en images superbes (un très beau grain - qui en apporte à moudre au moulin de nos interrogations - des gros plans simples et élégants comme des natures mortes, des gestes de chaque jour répétés, une grande importance accordée aux variations de la lumière, au rythme des saisons, et tout ça sans musique et quasiment sans paroles.
Tandis qu'apparaissent régulièrement à l'écran, tels des intertitres cloisonnant le récit des lignes extraites de la Bible et répétées ad libitum, (mais était-ce bien nécessaire ? de même que le laïus du moine aveugle, à la fin, mais bon c'est mon côté mécréant qui ressort sans doute)
Tout ça fait du bien, tout ça nous lave les yeux et la tête. Tout ça nous donne à penser. Un genre de retraite spirituelle cinématographique. Sans qu'il soit ici question de foi (il y a bien longtemps que j'ai perdu la mienne et je le revendique) on ne peut s'empêcher de les admirer, de les envier, ces moines, heureux moines, sans TF1, sans M6, sans Starac, sans téléphone portable, sans pub, sans radio, sans Bouygues, sans compte-rendu quotidien du jogging présidentiel, sans tiers provisionnel, sans gendarmes, sans radars automatiques, sans gouvernement Fillon, sans temps de cerveau disponible à vendre, sans législatives, sans voiture, sans carte bleue, sans CAC 40, sans EADS, sans DRH, sans mépris, sans haine raciale, sans disputes, sans colères... Oui, bienheureux...
Il y avait beaucoup de monde dans la salle (pour un film de cette durée et de cette intensité), principalement des couples d'un certain âge. Qui sont sortis dignement en silence à la fin du générique silencieux. Ite missa est ? La seule chose qui me gêne là-dedans, c'est la place de la religion (c'est quand même l'essentiel de la chose, non ? diront certains). La facture du film est indéniablement de haut vol (le décor et l'environnement s'y prêtent). Le silence se suffisait à lui-même. Sans qu'on ait besoin d'y ajouter un sous-texte catholico-redondant.
Bref, comme aurait pu écrire il ya quelques années la Centrale Catholique (justement) : Pour adultes, avec des réserves. ("Je ne fais pourtant de tort à personne en suivant des ch'mins  qui n'mènent pas à Rome...")

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(ceci dit, je trouve l'affiche splendide...)

28 mai 2007

ou bien... / ou bien...

Ah la la quelle rigolade que ce fameux lundi de pentecôtelette (d'agneau) : alors, travaille-t-y-t-on ou bien travaille-t-y-t-on pas ? En gros, une chance sur deux, quoi (ou bien on travaille ou bien on ne travaille pas) mais non les statistiques sont plus compliquées puisqu'on annonçait à la radio à peu près 40% de gens qui travaillent.
A défaut d'alternance, ce lundi est celui de l'alternative : le fameux "ou bien / ou bien"
Ce matin, par exemple : ou bien me la jouer frivole et irresponsable ou bien aller travailler ? J'ai transigé :  inaction baillative aux corneilles le matin et je vais aux bozarts l'après-midi (parce que j'ai des trucs à massicoter chez Pierre.)
Arrivé là-bas, sur le parking trois voitures qui se battent en duel (pourtant on a écrit au tableau que les cours étaient assurés) ou bien mais les transports en commun ne le sont pas. Les z'étudiants sont donc restés au chaud dans leur lit.
Ou bien l'imprimerie est ouverte ou bien pas. Je descend. Et bien c'est pas. Je reste comme un con avec mon carton à dessin sous le bras. Qu'à cela ne tienne je vais descendre en ville pour aller au cinéma, histoire de ne pas avoir fait 50 bornes en vain. Tiens je pourrais même aller revoir Les chansons d'amour, j'ai envie (ou bien autre chose ?). Il est 15h15.
Ou bien il y a une séance qui va démarrer à 16h, ou bien pas. Je prends le programme du cinoche : il y avait une séance à 13h50 et la prochaine est à 18h. Raté. Non je n'irai pas voir autre chose...
Je profite que je suis en ville pour pousser jusqu'à ma librairie chérie des Sandales pour trouver des cadeaux d'anniversaire pour Z. et P. Ou bien ils sont ouverts ou bien non. (Je commence à rire jaune).
Je le sentais. Sur la porte c'est bien précisé qu'ils sont ouverts le lundi après-midi de 14h à 18h (on est pourtant pile poil dans le créneau) mais à l'intérieur c'est tout noir fermé closed. Tant pis!
En repartant à la voiture j'avise une autre librairie qui, elle, est ouverte, mais où je passe un grand moment en vain (ou bien je trouve ces cadeux ou bien pas, mais d'abord, qu'est ce que je cherche exactement ?)
Je repars vers le parking payant où j'ai garé mon véhicule : ou bien c'est le tarif habituel, et je vais raquer grave ma race, ou bien c'est le tarif dimanche et jours férié qui sera appliqué avec mansuétude, et ça ne me coûtera qu'un seul et unique euro. Bingo! c'est dimanche! c'est férié! c'est solidarité! alleluïa! c'est miracle! un eurooooooooo!
En repartant, (ou bien j'ai le feu vert ou bien... mais non c'est tous au rouge  rouge rouge que je les ai) je me dis que je vais passer devant le magasin qui vend des madeleines, j'ai justement un petit creux (pas trop mangé à midi) et je bave en pensant aux madeleines (ou bien au chocolat ou bien nature? non non, là, je prendrai les deux!) dont je vais m'empiffrer : ou bien ils sont ouverts, ou bien pas. Et plaf! remballe tes gaules, le rideau de fer est tiré.

Donc il semblerait que tout ce qu'on aimerait qui soit ouvert ne l'est hélas pas, et vice-versa.

Pour vérifier mon hypothèse, je fais le tour du bâtiment, derrière, il y a une F*irf*uille où je n'ai aucun besoin d'aller, et qui donc logiquement devrait donc être ouverte, puisque ça ne m'intéresse pas. Ou bien c'est fermé et je perds la face (et la justesse de mon raisonnement) ou bien c'est ouvert et... Gagné! non seulement c'est ouvert, mais il semblerait que des centaines de quidams ont eu la même idée que moi... J'entre quand même (soyons beau joueur) j'achète du papier photo pour imprimante (ou bien 180g ou bien 230g ? ahah tu sais très bien que le 230g il reste coincé dans l'imprimante : ici donc, pas d'alternative) et une tablette de chocolat (hmmm là par contre : praliné ou lait-céréales ? là j'ai hésité et j'avais raison. Quand on a faim, lait-céréales c'est mieux (sans se demander si les céréales sont ou bien transgéniques ou bien pas. Ventre affamé...)
Et je rentre à la maison tranquillement (moult appels de phares pour signaler des gendarmes z'embusqués - ou bien pour les excès de vitesse réprimander ou bien pour offrir aux conducteurs respectueux des couronnes de pâquerettes qu'ils auront eux-même -les gendarmes, ou bien les conducteurs, vous suivez ? - tressés de leurs petits doigts dans les sous bois) me demandant ou bien si je m'arrête pour photographier les coquelicots ou bien si je verrai ça demain... oui, oui, demain, c'est mieux, finalement)
Evidemment, sur le dernier parking où je m'arrête (pour faire pipi), il y a justement un gendarme solitaire, penché derrière ses saloperies de jumelles  qui disent quand on va trop vite : ou bien je le prends en photo ou bien non ? allez, soyons fous, j'ose, ça finira grandiosement la journée!

27 mai 2007

ti amo...

LES CHANSONS D'AMOUR
de Christophe Honoré

Halte! Ne bougez plus! Reculez, s'il vous plaît, oui oui circulez, ceci est MON film, mon film à moi, rien qu'à moi... Dire que j'ai hésité l'autre soir, entre APRES LUI et LES CHANSONS D'AMOUR (sot que j'étais, mais je ne savais pas, alors...) Les films de Christophe Honoré sont pour moi comme un ascenseur : il y a Louis Garrel presqu'à chaque étage, et, à chaque fois on monte un peu plus  haut que la fois précédente. Là, en ce qui me concerne, j'ai le sentiment que le sommet est atteint. Oui oui je sais c'est vachement prétentieux et tout et tout mais c'est vraiment comme si il avait réalisé ce film-là rien que  pour moi.

Je partais quand même avec un sentiment mitigé (une certaine méfiance vis à vis des films chantés, mais contrebalancée quelques mots encourageants de Malou - genre ça devrait te plaire, mais on en reparlera... -) d'autant plus que nous n'étions que trois dans la salle à la séance de 16 heures (grmblll ville de bourrins mais non mais non c'est peut-être l'orage qui les a dissuadés), mais dès le tout début vraiment j'étais plouf! dedans, et si bien dedans qu'il m'a été un peu difficile à la fin de le quitter (et surtout avec les yeux secs! si j'avais été une fille, j'aurais eu les joues toutes barbouillées de rimmel... ah bon ? maintenant c'est waterproof ?)

Un générique nocturne et tout en noms communs (pfff il faut qu'il fasse son malin cet Honoré, c'est plus fort que lui, hein ?) et hop c'est parti. Première surprise : tiens mais ils parlent! Je pensais qu'il n'aurait pas fait les choses à demy, et que ça chanterait tout le temps... Mais non, au début, ils parlent, comme vous et moi. Et quand les chansons arrivent, c'est tout naturellement, sans hiatus. Et je dois dire que j'ai été bluffé par la qualité desdites chansons, et ce dès la première (j'ai commandé la BO aussitôt dès qu'en sortant, vive le ouaibe!) C'est  pop ? rock? Plutôt ligne claire, en tout cas, ça sonne très juste, naturel. Je le redis (faudrait-il que je vous le chante ?) je n'avais encore jamais entendu de chansons aussi bien intégrées dans un film...

Et de quoi que ça cause, à part ça ? Et bien ça parle des relations entre les gens d'une façon générale et d'amour en particulier. D'amour boum quand votre coeur fait boum et de sexualité il faut bien que le corps exulte aussi. Mais d'une (bi)sexualité comment dirais-je... adolescente, angélique et... rêveuse (?) J'emploie à dessein le mot adolescent, non pour le côté acnéique et mal dans sa peau, mais plutôt pour son approche ludique, funambule, désinvolte... Décomplexée. Insoutenable légèreté et tout ça... Pourquoi rêveuse ? Euh juste parce que je trouvais que "angélique et rêveuse" ça sonnait bien...

Un ménage à trois, une famille, des collègues de travail, un voisin de concert, un couple hétéro, un couple homo... tout ça, ce sont juste des manières différentes d'être ensemble. Des regroupement affectifs. Pour ne pas vivre seul... Sans qu'il soit fait vraiment de hiérarchie morale sur ce qui est bien ou ce qui est mieux. Juste un besoin vital, quoi. Au début, Ismael (Louis Garrel, ce gars-là est énervant tellement il est bien) partage son lit (et sa vie) avec Julie (Ludivine Sagnier) et Alice (Clotilde Hesme). Et c'est assez joyeux, (et joyeusement filmé aussi) d'ailleurs. Première partie : on s'ébat.
Puis quelqu'un va mourir (tiens, encore un film où il est question de cimetière) et la donne affective est donc modifiée, l'équilibre (précaire) chamboulé. Séisme dans le couple, dans la famille, flottements... Deuxième partie : on se débat.
Le temps, justement, de réussir à  faire son deuil, de se reconstituer, d'accepter de (re)prendre position (et figure humaine), et d'être capable d'aimer à nouveau, grâce à (oui c'est bien le mot) un genre de séraphin breton. Troisième partie : on combat ?

Ca a l'air théorique et chiant, dit comme ça, mais ça ne l'est pas du tout du tout. La pose dramatique est  éludée (on y pleure très peu, finalement), le pathos n'est jamais lourdement surligné, bref sans cesse le film chantonne sussurre fredonne (même quand les acteurs ne font que parler), avec peut-être ce genre de légèreté apparente, d'insouciance, qu'affectent les équilibristes. Qui sifflotent, mine de rien. Et se produit ainsi pour le spectateur une osmose empathique, une contamination positive. On m'a parlé de drame musical, de solitude glacée, désolé quand à moi je n'ai vu / entendu qu'une mélodie complice, un gazouillis (oui, parce que gay comme un pinson ?) une ritournelle de galopin dont le dernier couplet se terminerait par les histoires d'amour finissent mal en général mais ici pas vraiment. Et toc!

Oui, je le redis, cette chanson de gestes (et de mémoire aussi) fait un bien fou, peut-être parce que, comme dans les "vraies" chansons d'amour, on s'y retrouve on s'y reconnaît, on y entend des mots faciles des mots fragiles qui font écho, et surtout parce qu'elle est sans cesse tirée vers le positif, du côté de la lumière (alors que c'est un film plutôt nocturne), du côté de l'espoir. Oui, Ismael a beau zébulonner, faire le clown, le marionnettiste, sauver la face, il n'en est pas moins malheureux perdu pendant un certain temps. Parce que ça n'est jamais forcément facile de se donner les moyens d'être heureux. Je n'ai parlé jusqu'ici que de Louis Garrel mais ne vous y méprenez pas, tous les autres autour sont au diapason, à l'unisson (pour rester dans les métaphores choralesques) et tous chantent avec leur vraie voix et on a vraiment envie d'applaudir toutes ces belles âmes qui papillonnent de concert. Ludivine Sagnier, hyper parapluies de cherbouresque, Chiara Mastroianni  retrouvée avec un immense plaisir, impériale, et le tit mimi Grégoire Leprince-Ringuet (le séraphin que j'évoquais plus haut), celui par qui l'amour (qui est un enfant de bohème) arrive (sur la pointe des pieds, la première fois on ne verra de lui que ses mollets velus) et qui va en faire fondre plus d'un(e).

Car ça faisait longtemps que je n'avais pas vu ainsi représentée une relation entre deux mecs (donc homosexuelle) vécue aussi simplement, égalitairement, tendrement. Normalement devrais-je dire (devrait-on TOUJOURS dire). Et ce final de comédie musicale avec son duo d'amour sur le balcon me terrasse (!) complètement. "Il va falloir dire je t'aime..." . Et ce qui n'était qu'une scène banale (quoi de plus normal que deux mecs qui se chantent qu'ils s'aiment sur un rebord de fenêtre ?) se transfigure, grâce à un travelling arrière et le rond de lumière d'un coup de projo hollywoodien, en sublime moment de cinéma. Je vous jure, j'ai failli rester assis pour assister à la séance suivante. Je sais bien pourquoi Malou m'a dit que ça devrait me plaire...

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27 mai 2007

(b)rêves de comptoir ?

RECONSTRUCTION
de Christoffer Boe

Voilà, j'avoue : ce film danois, pourtant caméra d'or en 2003, je n'en avais jamais entendu parler. (Smiley aux joues roses de honte). Ayant eu récemment l'occasion de le voir, j'en ai profité. Et bien m'en a pris.
Bien que le réalisateur soit inconnu à mon bataillon (et il me semble d'ailleurs que le nom fourni par allociné point freu ne soit pas le même exactement que celui qui figurait au générique, qui était, me semble-t-il du genre "Boe & Co") son acteur principal ne l'était pas : ce Nikolaj Lie Kaas, je l'ai déjà croisé plusieurs dans mes périples cinématographiques nordiques (Adam's apples, Brothers, Open hearts) et c'est un visage que j'apprécie.
Reconstruction ne ressemble pas à grand-chose de connu : pendant la projection me sont venus successivement en tête les noms de Lars Von Trier (pour le grain de l'image et la caméra à l'épaule), d'Hitchcock (pour la théorie du complot), de  Spike Jonze (pour le scénar barré), de Raul Ruiz (pour l'aspect ludique de la chose), voire de Godard (pour l'adresse au spectateur ) and so on
Cette expérimentation narrative (narration expérimentale ? et même expérimentée ?) c'est un peu comme sauter dans l'eau glacée en sortant du sauna (pour rester dans les métaphores fjordiques) ça vous surprend, ça vous rafraîchit, ça vous tonifie, ça vous fait vous demander où vous êtes... Et quand les lumières se rallument (et que la boucle est bouclée) on reste là assis, surpris, fasciné, ravi...
Reconstruction c'est un peu, à la base, une ligne unique (et bien connue) de scénario: Boy meets girl. Mais le boy en question, qui rencontre la girl au comptoir d'un bar pour l'inviter à partir avec lui pour Rome (alors qu'une voix off nous prévient que ce n'est pas vraiment le début du film et qu'il va falloir revenir en arrière...) l'a peut-être déjà croisée dans le métro, alors qu'il était pourtant avec sa copine (mais qui n'est peut-être pas sa copine) et qu'elle (la girl du comptoir) le connait peut-être déjà, et peut-être qu'ils ont fait l'amour à l'hôtel, et peut-être qu'elle est déjà mariée, peut-être, sans doute, à quelqu'un qui est peut-être le deus in machina qui fabrique peut-être toute cette histoire. Mais peut-être pas.
Les jeux de l'amour et du bizarre, quoi.
Bref, questions neurone(s), ça s'agite. C'est un bonheur que d'avoir à se titiller un peu les méninges, de chercher à emboîter les pièces, d'émettre des hypothèses, devant cette histoire qui n'est pas livrée pré-mâchée (voire pré-digérée). C'est brillant, c'est bluffant, malgré (ou justement grâce à) une économie de moyens certaine. Econome, donc, mais pas avare, non! Au contraire, presque trop généreux, à lancer tant de lièvres sur la piste de course de la narration qu'il a de la peine à les suivre tous.
Film de montage donc (de démontage et de remontage), bref un genre de mécano mental plutôt fascinant. Très recommandé pour l'oxygénation du bulbe si par hasard quelque grosse bouse (genre Prix à payer...) vous a précemment encrassé le neurone.
(Par contre euh je ne suis pas sûr qu'il passe encore dans une autre salle en France que la nôtre... Smiley confus... Mais bon ça doit être encore un coup de l'U*M*P)

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26 mai 2007

micro29

"Il faut assumer ses parenthèses."

*

La solitude de l'asticot de mite alimentaire emprisonné dans un bocal de sucre.

*

Il semblerait que les vrais hommes portent des chaussettes noires.

*

Le sentiment de manque est si prégnant que le besoin de contact devient constant.

*

"Ces trucs-là, ça guérit jamais."

*

"Tout est cinéma. Tout est construction. Et pourtant ça fait mal."

*

"Je les ai tous pas vus."

*

Ressentir le temps qui passe comme une traînée
(de poudre)

*

J'ai su rester à distance respectueuse.

*

Bananes au chocolat en papillotes

*

J'ai peut-être enfin compris que, définitivement, je ne fais pas partie de sa vie.

*

Le mot machicoulis est furieusement moyenâgeux

*

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25 mai 2007

poste it

(les aventures de Chori à la Poste, suite et fin)

Je suis retourné ce matin à la Poste de mon quartier (pour expédier un dvd et rendre compte à la dame du guichet de mon expédition d'hier). Elle m'attendait avec le sourire, et m'a dit "je ne sais pas si c'est une coïncidence, mais j'ai reçu ce matin un papier me précisant les choses par écrit, je vous en ai fait une copie..."
Voilà, j'ai donc servi à quelque chose ici-bas, quelle émotion mon dieuch! pour ceux que ça intéresse (cf Sniv') je vous mets le document en pièce jointe ( résultat des courses : on ne peut plus rien envoyer en lettre, sauf du papier -et encore pas relié!- tout le reste ce sont des marchandises, et donc avec un affranchissement supérieur de 150% minimum... Je suis sûr que c'est encore un coup de l'U*M*P)

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25 mai 2007

poste (et rieur)

Ubuesque ? Kafkaïen ?
j'avais hier soir dans ma boîte un avis m'informant que j'avais reçu une lettre taxée et que je devais par conséquent blabla demain bureau de poste blalblabla.
Ce matin donc je vais au bureau de poste de mon quartier (l'habituel, quoi, la poste de proximité) pour récupérer la lettre en question. La postière a l'air aussi surprise que moi lorsqu'elle revient avec une enveloppe bulle contenant un DVD, affranchi, comme d'hab à 2,11€, sur laquelle une main rageuse a écrit "ce n'est pas du courrier" (rageuse, car le paraphe qui souligne cette constation se termine par un trou dans le papier) accompagné d'un grand T, et pour laquelle je dois acquitter 3,85€ de taxe.
Je paye, mais interroge la préposée sur ce qu'est donc une "lettre", quelle est la définition exacte du mot "documents", et à qui peux-je faire appel pour me plaindre. Elle m'envoie à la poste principale (au centre-ville) mais "pas au guichets, allez derrière au centre de tri et demandez un responsable, et surtout ramenez-moi sa réponse par écrit, qu'on puisse savoir à quoi s'en tenir..."
Au centre de tri, après un certain temps d'attente, je vois passer un monsieur, à qui j'expose mon cas, il tient la fameuse enveloppe contenant le fameux DVD, avec la fameuse taxe, a l'air aussi perplexe que la postière, me dit "pour moi, c'est une lettre..." et l'emporte pour la montrer à un responsable. Au bout d'un certain temps, je le vois revenir avec une responsable, qui me répond assez sèchement qu'un DVD est une marchandise, comme un CD ou un bouquin, et que donc on ne peut les envoyer par lettre (à 2,11€) mais en paquets, dans les emballages prévus à cet effet (à 5€ minimum).
Pour que ce soit un "document" faut que ce soit du papier imprimé, mais un livre n'est pas un document  (le critère semble être "si on peut plier l'enveloppe en deux", bonjour les dégats) J'explique que ça fait longtemps que j'envoie des CD, DVD, livres, au tarif lettre et que c'est la première fois que j'entends parler de taxe. A-t- on changé le règlement ? Auraient-ils reçu de nouvelles directives ? Que nenni répond la responsable, péremptoire, ça a toujours été comme ça, et puis d'ailleurs ici c'est l'accueil pro, et elle est assez bonne de bien vouloir me recevoir pour répondre à mes conneries interrogations et que d'abord c'est aux guichets de l'agence commerciale que j'aurais dû m'adresser.
Très calme et souriant je lui souhaite une bonne journée et, décidant d'en avoir le coeur net, je vais me présenter aux guichets qu'elle m'a évoqués. Je parle avec une gentille dame, je lui montre mon enveloppe, la taxe, lui demande si elle en saurait plus, si c'est écrit quelque part, noir sur blanc, ce qu'on peut envoyer, dans quoi et à quel prix. Son oeil se dilate un peu d'inquiétude, elle ne sait pas trop, elle en parle à une première collègue, puis à un second, chacun expose son avis, ils ne sont pas d'accord, ils me disent qu'ils vont chercher une responsable (je n'ai pas très envie d'avoir à nouveau affaire à la dame du Tri) non non me rassurent-ils, c'est leur responsable à eux qu'ils vont chercher, qui revient avec mon enveloppe et un air perplexe (elle en aura fait des mains cette enveloppe!). Elle est beaucoup plus aimable (et beaucoup moins stressée), que la précédente, et plus perplexe aussi : elle pensait que... les dvd les bouquins et les cd étaient considérés comme des documents... mais peut-être que... finalement...
Arrive un autre responsable (je ne sais pas quel est son grade) qui prend l'affaire -une fois réexpliquée- en main et finit par appeler un "haut-responsable" qui semble que dire que oui... jusqu'ici... il y avait des tolérances... laxisme... et que dorénavant... contrôles... employés zélés... nicht envoyer forbidden prohibido... police menottes prison amende taxe... maintenant tout va changer et les choses vont être reprises en main (j'essaie de donner un sous-texte politique à cette affaire et aux "changements" y afférant, mais tout le monde n'y voit que du feu...) la responsable est désolée de ne pas pouvoir me rembourser, je lui dis que ce n'est pas une histoire de fric, c'est juste histoire de savoir.
Mais personne ne sait vraiment... Résumons donc : dorénavant n'envoyer au tarif lettre que des enveloppes avec des trucs en papier dedans (mais sauf des livres!) pour le reste, les "marchandises" donc, utiliser soit "les "prêt à poster" de la poste (à partir de 5€...) ou le tarif "marchandises" (idem que précédemment, à partir de 5€, grosso modo) Et il semblerait qu'un texte existe à ce sujet et soit prochainement envoyé aux gens concernés. Bonne nouvelle!
J'en profite pour acheter des jolis timbres, histoire de justifier le fait d'avoir passé plus d'une heure là.
Oui, bougez avec la poste!

enveloppe

24 mai 2007

auprès de mon arbre

APRES LUI
de Gael Morel

Aïe! Je sors de la salle, dubitatif. Pourtant j'avais envie de l'aimer, ce film de Gael Morel. Au nom des Roseaux sauvages, de clic clic entre pédés on est copains, du capital sympathie qu'il génère. Au final, pourtant,  le sentiment d'un certain naufrage.
Point de départ casse-gueule, scénar flottant, dialogues par moments à chier (réussir à faire jouer faux Deneuve, faut le faire quand même!), maladresses narratives, approximations stylistiques... Oui, c'est ça, on est presque toujours dans le "presque". Déjà, le sentiment pénible (est-ce l'effet Deneuve + jeune homme ?) d'être presque dans un film de Téchiné, presque dans une étude de cas, presque dans un film sur le deuil. Comme si, pétrifié d'admiration pour son actrice, Gael Morel avait voulu élaborer un somptueux costume sur mesure tout exprès pour la Reine Catherine et ne lui avait finalement  taillé qu'un petit tailleur étriqué.
C'est l'histoire d'une dame qui, après avoir perdu son fils dans un accident de voiture, se rapproche de (se polarise se focalise sur) son meilleur ami (meilleur ami de son fils) qui est aussi -arghh!- celui qui conduisait la voiture qui percuta l'arbre qui coûta la vie au fils en question. On suit donc plusieurs pistes : le deuil, la douleur, la folie, la reconstruction, l'amour peut-être, (tout en regrettant  -sincérité oblige- que le côté homo soit complètement gommé du récit) dans un élan à la fois fiévreux et, paradoxalement, retenu. Comme si le réalisateur se cantonnait juste à la surface, ne faisait qu'effleurer, survoler, sans vraiment oser s'abîmer corps et âme dans le gouffre noir de la douleur. On a donc une suite de scènes, certaines qui fonctionnent et d'autres moins, certaines qu'on comprend et d'autres moins, certaines qui mettent mal à l'aise (on frôle parfois les limites du grotesque, je pense aux scènes avec l'arbre) et d'autres qui sonnent juste, et, par là même, touchent.
Car il y a des  quelques moments beaux, peut-être justement ceux où Gael Morel bouge à peine le projo qui donne pleins feux sur son héroïne dans tous ses états : Deneuve dans sa librairie, Deneuve à la fac, Deneuve au concert de rock, Deneuve et son arbre, Deneuve et le scooter...) et s'aperçoit alors qu'il y a d'autres personnages autour d'elle, qu'ils existent et qu'ils ont eux aussi le droit de vivre et d'avoir une épaisseur dramatique : le jeune premier Thomas Dumerchez, joli mal rasé tatoué à gueule d'ange, Guy Marchand en ex, Elli Medeiros en frangine, Luis Rego en papa, Elodie Bouchez en fille aînée sont un peu injustement sous-exposés, parfois juste esquissés, et c'est dommage...
Je ressassais tout ça en sortant de la salle, et je suis quand même allé lire sur allociné ce que disaient les critiques... Surprise, c'était plutôt bon, voire très bon, dans l'ensemble. Dithyrambe et ronds-de-jambes. Ah, ciel, deviendrais-je un vieux con insensible et irascible ? Un peu rassuré heureusement sur mon intégrité mentale en lisant la critique de Libé et celle des Cahiais (tiens tiens, pour une fois...), j'ai le sentiment que j'ai vu le même film qu'eux...
Ouf, merci docteur!

18765061

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