Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
18 juin 2007

l'argent

A CASA NOSTRA
de Francesca Comencini

Un film pluriel, rayonnant autour d'une femme-flic (la toujours craquante Valeria Golino), avec tellement de voix qu'au début on se dit que ça ne va pas être choral mais plutôt cacophonique. Et bien pas du tout, la réalisatrice nous emballe tout ça, mine de rien, hop, hop, embarquez c'est pesé, ficelé, bouclé!
C'est... très rital : il y a Milan, il y a des bellâtres noirs de poil, des expressi stressi, des pâtes, de l'opéra (Verdi), des politiques corrompus (mais là ce n'est plus un sport uniquement national, il y a belle lurette que ça a dépassé les frontières...) C'est très contemporain (et peut-être un peu glouton aussi) aussi, dans les préoccupations : le pouvoir, les magouilles,l'amour, la prostitution, la mondialisation, la violence, la solitude, la maladie, la mort... et le fric, bien sûr, omniprésent, omnipotent, sous toutes ses formes. 
La structure du film serait celle d'une spirale parcourue de l'extérieur vers son centre : au début, on a affaire à plusieurs histoires simultanées mais complètement dissociées (le banquier véreux, la fiancée top model, la femme-flic qui veut un enfant, la pute malheureuse, le repris de justice amoureux, le papi qui revend ses livres, le magazinier qui en a marre d'être pauvre...) jusqu'au dernier plan qui réussit à faire figurer au même moment et au même endroit la quasi totalité du casting, d'où un réseau de croisements et de coîncidences qui se fait de plus en plus serré au fil de la progression de l'intrigue. La réalisatrice en joue aussi d'ailleurs, au montage, qui crée des transitions limite biscornues en faisant se succéder des plans qui jouent sur une similitude visuelle (on passe d'une voiture où monte un personnage à une autre d'ou descend un autre, d'un couple qui s'embrasse à un autre qui baise, d'un agenouillement... profane, au même, très orthodoxe, etc.)
J'avais peur, en arrivant, de devoir me taper une ènième histoire de mafia (et dieu sait si j'ai horreur de ça) mais en fin de compte,  ça n'est pas ça du tout. Honnêtement, on passe un bon moment face à ce cinéma-là, que je ne sais pas exactement où situer (moins radical que Bresson, malgré le titre de cette chronique, moins bavard et racoleur que Tarentino -je ne suis  pas encore remis du dernier-, moins démonstratif que  Costa-Gavras, moins bucolique mal rasé que Taviani... et je pourrais comme ça en aligner d'autres...), qui entrelace dénonciation et romance, politique et mélo, (me taxera-t-on de sexiste si je le qualifie d'ouvrage de dame) et dont la multiplicité des histoires fait que chaque spectateur en trouvera au moins une à son goût, même si on peut penser qu'elles n'étaient peut-être pas toutes indispensables (d'ailleurs elles ne sont pas toutes traitées également) et que certaines péripéties finales (hospitalières notamment) sont presqu'un peu cousues de fil blanc, mais bon, ce soir, je me sentais une grande âme,  d'humeur à être indulgent (mais pour des raisons absolument pas cinématographiques...)
Oui, il semblerait que, ces derniers temps, ça aille plutôt mieux pour le cinéma transalpin, le climat politique délétère (et sa dénonciation) y étant sans doute pour quelque chose. Ca devrait aussi bientôt valoir pour la France, aussi, logiquement, non ???

18754202

Commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 511