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lieux communs (et autres fadaises)
30 novembre 2007

bijouterie

7H58 CE SAMEDI-LA
de Sidney Lumet

Le titre original avait quand même plus d'allure : Avant que le diable sache que tu es mort, non ? Un film malin, justement (trop, peut-être ?) qui commence avec un mec dans un lit et se termine par le même mec dans un autre lit, mais dans une situation sensiblement différente. Entre temps, on aura eu un hold-up (foireux et foiré), une mort à l'hôpital,  des coups de flingue (beaucoup) et des morts violentes (autant), de l'argent, des diamants, un chantage, une vengeance... la routine du polar se dit-on ? Pas exactement. Un engrenage à la Highsmith, où combien un "simple" hold-up peut faire basculer de vies, dans un effet de contamination proprement implacable.
Une construction astucieuse, au départ un peu comme si l'histoire était racontée en 3D, on en voit successivement le même évènement sous différentes facettes, dans une structure en étoile où l'on prend le temps de revenir en arrière pour voir ce qui se passe derrière ou de l'autre côté. Sous toutes les coutures (ou du moins, plusieurs, les angles de prise de vue pour une même scène étant également multiples.)
Le sommet de l'iceberg est donc ce fameux braquage du samedi matin, mais en dessous y a du monde! Une implacable et quasi-racinienne tragédie familiale se noue (ou plutôt se résoud), jusqu'à culminer dans une scène un peu too much à mon goût mais qu'importe. (Albert Finney n'en ferait-il point trop ?)
Philip Seymour Hoffman est, une fois de plus, impeccable (impérial) dans un personnage à facettes (autant que les boules du même nom) complexe comme il semble les affectionner. On lui donnerait le bon dieu sans confession, au début, à ce gros jovial à lunettes et bedon... Et pourtant, et pourtant!
La progression dramatique est inexorable, il serait vraiment question ici d'engrenage (et de la façon dont on peut y laisser les doigts, et la main, et le bras, et tout le reste), chaque action en appelant forcément une autre, en réaction, dans un effet ribambelle ou chute de dominos, au choix. Bon, à la fin, il y en a quand même peut-être un qui s'en sort bien...
Lumet, ce vieux renard, réussit encore une fois à nous happer, avec ce qu'on croit n'être au départ qu'une nième histoire de hold-up de plus ,et à nous (dirait téléramuche) tenir en haleine avec son jeu de massacre en famille jubilatoire.

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28 novembre 2007

micro39

"Seulement 3% de ce qu'on craint qui se produit."

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Si vous voulez bien vous donner la peine...

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Ciné, ciné, ciné... oui, je sais. De toute façon, qu'y aurait-il d'autre à raconter ?

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Il a  plu vraiment toute la journée ; à la longue, c'est lassant.

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Nard, j'aimerais bien avoir de tes nouvelles.

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Au bout d'une semaine, on a oublié 97% d'une lecture donnée.

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"On n'a jamais autant payé que depuis que c'est gratuit."

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LOI DE HADLEY SUR L'ACHAT D'UN VÊTEMENT :

"Si le vêtement te plaît, il n'a pas la bonne taille. Si le vêtement te plaît et qu'il a ta taille, il ne te va pas du tout. Si le vêtement te plaît, qu'il a ta taille et qu'il te va bien, il coûte trop cher. Si le vêtement te plaît, qu'il a ta taille, qu'il te va bien et que tu peux te l'offrir, tu fais une tache dessus la première fois que tu le mets. " (from écholalie)

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J'aime le mardi soir, j'aime le mercredi matin.

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"Je connais le truc pour faire taire les gens inconsciemment (ne pas sourire, regarder dans les yeux, gravement, et faire oui de la tête) mais ca ne marche pas toujours. "

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27 novembre 2007

rapports

LA QUESTION HUMAINE
de Nicolas Klotz

Désemparé. Voici un film qui m'a laissé complètement désemparé. J'en suis sorti sonné (la dernière scène est tétanisante dans son absolu -et nécessaire- minimalisme), c'est la seule certitude.
Avant ? Je me souviens d'avoir été mal à l'aise, d'avoir gigoté dans mon fauteuil, mal aux jambes, changer de position, inconfortable, pas vraiment dedans, parfois. Le film nous dépeint le parcours d'un psychologue (Mathieu Amalric), rattaché au département des ressources humaines d'une multinationale (au nom allemand, le détail a son importance) et chargé par un sous-chef (Kalfon) d'espionner un chef-chef (Lonsdale) qui semble ne pas aller très bien dans sa tête, aux dires de sa fidèle secrétaire. Il va donc avancer masqué et s'en rapprocher, avec maintes précautions et milles paires de gants, pour découvrir ce qui cloche et pourquoi, va donc fouiller dans les archives, et finir par exhumer un passé nauséabond en mettant au jour un rapport d'ingénieur pondu dans les années 40, concernant l'optimisation du gazage des juifs dans les camions prévus à cet effet.
Le film progresse suivant deux, (voire même trois) axes parallèles mais entrecroisés (ce qui, géométriquement, je le sais, est une absurdité) : la "face visible" du personnage d'Amalric, avec d'une part son "travail", ses entretiens d'embauches, et d'autre part ses manoeuvres de "recherche", ses relations avec les divers protagonistes de l'histoire (le plus souvent relations de travail, en tout cas relations sociales) et la face cachée (ou nocturne) du même personnage, qui semble mener la nuit une vie apparemment inconciliable avec ses journées de travail quotidien.
Vie agitée, étrange, musicale, avec sa copine (chanteuse ?), sa bande, des raves plutôt mystérieuses dans des clairières, des abus de boissons et de substances prohibées, des situations, des rencontres, des comportements, bizarres, à moins que ce ne soient des rêves... Comme si, paradoxalement, au fur et à mesure que la première ligne de récit s'élabore, progresse, l'autre au contraire dérivait, se fragmentait, se désagrégeait. D'autant plus que le film est long (trop), et que j'ai eu, à plusieurs reprises, le sentiment que le réalisateur faisait durer chaque plan juste un peu plus longtemps qu'il n'aurait dû.
Le monde de l'entreprise est traité, dès le début (des mecs en costume sombre dans des toilettes immaculées) comme un objet de fascination et de répulsion (de sidération pour utiliser un terme en vogue), par définition inhumain et dégueulasse. Un monde très froid traité de façon très froide, normal qu'on finisse par claquer des dents. la qualité de l'interprétation n'y est pour rien. Oui, tout ça m'a glacé.

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26 novembre 2007

english breakfast

A VERY BRITISH GANGSTER
de Donal McIntyre

Où "la réalité dépasse la fiction". Vraiment (et ce n'est pas un effet de style). Voici Dominic Noonan, un vrai caïd du vrai Manchester de la vraie Angleterre, sa vraie famille, sa vraie vie (ou ce qu'il veut bien en dire.) Au début le film amuse, c'est monté speed, il y a de la bonne musique, et ce bon gros chauve à lunettes plutôt souriant avec ze big gourmette, bagouzes aux pouces blingbling, portable en sautoir, paraît juste trop gentil pour être honnête. Il fait la loi (gentiment) dans son quartier, où il remplace la police, règle les querelles familiales ou de voisinage, etc. Pour un peu, il ferait traverser les petites vieilles...
On sourit déjà un peu moins lorsque le portrait devient plus précis (réaliste ?) : le business, le fric, la "famille", les procès dont il sort toujours innocent et blanchi comme l'agneau qui vient de naître, la taule, la religion (!) et jusqu'à ses préférences sexuelles (il se revendique désormais comme gay -tiens, pour une fois qu'il y en a un qui ose le reconnaître...-, car, comme le souligne délicatement l'interviewer "il préfère la banane à la figue".)
On a sans cesse l'impression qu'on assiste à une fiction plutôt bien goupillée, qu'une armada de scénaristes a peaufiné ce portrait plus vrai que nature, les réactions, les rebondissements, les interviews, et pourtant il semblerait bien que tout cela soit réel, de a jusqu'à z (je pense qu'il faudrait un deuxième alphabet complet pour inclure ce qui a été "omis".) Et ça fait un peu gloups! dans la gorge.
Ce qui fout encore plus les jetons, ce sont les autres membres (mâles) de la famille, notamment son frère Desmond, "exécuteur" addict au crack (la scène où il est interviewé est à la fois drôle et glaçante),  qui finira d'ailleurs au cimetière lors d'une grandiose scène en grande pompe pince moi je rêve c'est Le Parrain ou quoi ? Mais, plus, encore, c'est la jeune génération : les jeunes lieutenants embauchés par Noonan comme garde rapprochée (en tant que bras droit, bras gauche et bras du milieu) qui avouent sans ambages que "les anciens (gangsters) tuaient et détroussaient pour (sur)vivre, se défendre, tandis que eux le font pour l'adrénaline, pour le fun, parce qu'ils kiffent ça...", et, de la même façon les gamins de la vraie famille : le plus jeune fils de Noonan "sur la photo il a l'air d'un ange, mais c'est un sacré petit salopard" (Noonan himself), les cousins, filleuls, tous semblent vivre dans un autre monde que celui des braves gens. Ailleurs, années-lumières. Et semblent trouver ça agréable et plutôt normal.
Comme disait Zabetta en sortant, on se croirait dans du Ken Loach... Mais là c'est du vrai. La Grande-Bretagne des petites gens est sinistrée (Merci Maggie!), la démerde (et donc la violence, ou l'illégalité) sont devenues la norme, question de survie.
Le film a obtenu le Grand prix au Festival du Film policier de Cognac. C'est la première fois qu'un doc l'obtient, mais c'est indiscutablement mérité.

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25 novembre 2007

Ste catherine

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(merci Zabetta)

25 novembre 2007

trucs de turcs

Ah que parfois la vie est dure!
(non non j'exagère, juste une petite déconvenue, et encore, est-ce vraiment ça ??) Bon en ce moment et ce depuis un certain temps, j'ai, disons... un faible pour les habitants de ce pays (et spécifiquement les spécimens mâles) et donc que je suis assez perpétuellement aux aguets, comme un chien de chasse soudain à l'arrêt la truffe frémissante et la patte levée dès qu'il y en a un qui passe...
Et donc, ce spécimen en question, repéré depuis quelques temps au FJT (où je mange de plus en plus souvent avec mes copines nombreuses et variées) un vrai de vrai, noir d'yeux, noir de poil, barbe hérisson, pantalon de maçon et grosses pompes idem, toujours en paire avec son acolyte français beaucoup moins stimulant visuellement. La première fois, c'était pour boire le café, le hasard, vrai de vrai, on s'est assis à la table voisine de la sienne, et je ne pouvais m'empêcher de le mater (et de baver un peu), on a même plaisanté ensemble sur le rire bête de la demoiselle qui le servait (le café), et d'ailleurs moi aussi j'ai dû sourire bêtement, puisque je n'entendais pas vraiment ce qu'il disait, à cause du bruit ambiant, et j'ai dû aussi faire hin hin. Je lui (leur) ai même dit au revoir en partant, d'un signe de tête.
Et depuis, chaque fois  que j'y vais manger, il est là, toujours avec le même collègue. Et je le regarde de loin, et des fois lui aussi, de loin, aussi, mais quand je croise ses yeux il les baisse ou regarde ailleurs. Les fois suivantes, oui, c'est encore plus net, j'ai le sentiment qu'il regarde ailleurs exprès. Le gêne-je ? Moi je continue de le mater de plus ou moins loin, en coin. Il n'est pas très beau, il n'est pas très jeune, il y a juste quelque chose de troublant qui émane de lui... Mon copain du FJT.
Et ce soir, je décide de passer en vitesse au Souperr-Ou pour acheter du pain, et en sortant de la bagnole qui vois-je se dirigeant vers la porte du magasin ? Mon copain noir de poil. J'ai l'impression assez nette qu'il m'a vu aussi et a détourné vite le regard. Je rentre dans le magasin, lui aussi, sur mes talons... Je me promène dans les rayons, histoire de voir un peu ce qu'il fait, lorsque je croise soudain, apparition céleste , accroupi au rayon ampoules et vérifiant je ne sais quoi, une autre beauté turque qui il ya quelques années me chavira idem : le papa de M. Bien rasé (les papas turcs sont souvent bien rasés le week-end.)
Je continue ma route dans le magasin me disant que ça commence à bien faire, cette concentration moyen-orientale, non ? (Encore un et je risque l'infarctus.) Je retrouve, "comme par hasard",  mon copain du FJT (je remarque que lui aussi, pour la première fois, est rasé de frais) je vais chercher mon pain,puis je fais la queue aux caisses (il y a beaucoup de monde). Tout en parlant avec une ancienne maman d'élèves, je vois passer derrière moi mon copain noiraud et farouche, qui va faire la queue un peu plus loin... Je le zyeute mais il regarde obstinément ailleurs. Et qui va-t-il rejoindre, à l'autre caisse, je vous le donne en mille ? Le fameux papa de M., bien sûr! Je ne sais pas si c'est par commodité, mais les voilà tous les deux qui discutent. Je les regarde, eux pas. Pour quitter le magasin, je dois passer devant eux, ils sont en train de terminer et de ranger les trucs dans des sacs, me tournant le dos. Vont-ils faire la fête ensemble ? Se sont-ils mis en ménage ? Mon ami du vendredi serait-il un tonton de M.?
Je regrette juste de ne pas avoir un peu d'odorat au moment où je passe à leur hauteur, je suis sûr que ça doit sentir le sent-bon de papa rasé de frais...

24 novembre 2007

instruments de fortune

LA FRANCE
de Serge Bozon

Très, très étrange.
Un fantôme de régiment (un régiment de fantômes) à la dérive, venu d'on ne sait pas trop où (et allant on ne sait pas trop où non plus) est rejoint par une demoiselle (Sylvie Testud, parfaite comme d'hab') habillée en garçon qui veut aller retrouver son mari, quelque part au front (on est en 1917, dans le nord de la France). Dans quel état ils errent, je ne vous le fais pas dire. Elles les colle, ils bougonnent, mais finissent par l'accepter, de plus ou moins bon gré.
Paysages mouillés, branches qui craquent, glaise, bivouacs, sentinelles, feux de camp et baies des bois (pour grignoter). Bandes molletières et capotes. Lumière froide et quasi-hivernale, notre petite troupe vague et divague. Piétine, s'arrête, se cache parfois. Et parfois aussi se met à chanter. (La première fois surprend vraiment.) Les voix sont des vraies voix de vrais gens, pas forcément justes, mais en celà touchantes, et les instruments au diapason (connaissez-vous le choucroutophone ?), pour nous dire à quatre reprises et variantes l'histoire (si j'ai bien compris) d'une jeune fille aveugle qui attendrait son amoureux, chansons qui se terminent par un répétitif "Est-ce qu'il viendrait vers moi", ad libitum. Chanson de gestes peut-être, mais quasiment immobile. Surplace.
La course du lièvre à travers les champs. Quelque chose de furtif, de peureux, d'imprévisible. On avance en zigzags, apparemment au hasard, on s'arrête pour la nuit, on construit un radeau, on affronte une sentinelle. On (se) raconte des histoires, on tourne autour du pot...
Les cadrages sont léchés, les acteurs-soldats sont nickel (un bravo spécial à François Négret, plus guère revu depuis De bruit et de fureur), bref on suit cahin-caha cette odyssée ban(c)ale à volonté d'épure (un genre de minimimalisme sec, de lyrisme riquiqui) où le manque de (la simplicité des) moyens, revendiqué et assumé, serait comme un petit étendard narquois et dérisoire, claquant un peu, moitié gelé, au vent mauvais.
On a le droit de trouver ça un peu longuet (surtout à la fin), n'empêche que voilà un bel objet de cinéma sacrément intriguant.

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23 novembre 2007

manifestations

DE L'AUTRE CÔTE
de Fatih Akin

C'est très beau, c'est très fort, c'est très bien fait (et c'est énervant de penser que le réalisateur a à peine trente et quelques années, tant de talent, c'est indécent, c'est agaçant, et en plus il est craquant... tiens me lancerais-je dans la critique blonde ?)
Venant après le très destroy Head-On et le joyeusement bordélique Crossing the bridge, De l'autre côté pourrait, à première vue, ressembler à une respiration apaisée. On pourrait même parler de film de la maturité, s'il n'en avait pas déjà fait preuve, notre Fatihchounet, dans ses opi précédents, de maturité grave.Il est, encore une fois, question de racines, (et de déracinement), d'affection (et de désaffection), de familles (et de défamillement ?),  avec toujours ce très grand écart, géographique, affectif, social, douloureux entre la Turquie et l'Allemagne.
Le film est divisé en trois parties, la première, grosso modo,  met en jeu un père, sa maîtresse et le fils de celui-là, la seconde, tourne autour d'une mère, sa fille, et la maîtresse de celle-ci (qui est la fille de la maîtresse du père du premier segment, mais aucun des personnages ne le saura), ces deux parties "annonçant la couleur" par leur titre ("la mort de Yeter", "la mort de Lotte"), tandis que la dernière partie se décentre sur un autre triangle : la mère, du fils et de la fille, avec à la toute fin (assis,face à la mer, très Barton Finkesquement) l'amorce peut-être d'un nouveau lien (ou plutôt d'un lien renoué, retrouvé). Certains (clic clic Hervé) n'ont pas aimé les coïncidences, moi, ça ne me gène pas, bien au contraire!
Comme je l'ai dit plus haut, c'est très fort, mais en même temps très finement fait. Les personnages, comme tout un chacun, sont doubles (ou tout du moins duels) : Le papa turc est parfois un sacré rigolo et d'autres fois un vrai sale con, (très jolie scène avec son fils, où, mangeant une glace, il lui demande tout à trac "Et en ce moment, tu baises qui ?" sur le ton de la conversation la plus badine), la maman allemande (Hanna Schygulla, retrouvée, après toutes ces années, merveilleuse) est parfois une vieille réac rigide et d'autres fois  profondément humaine...
Ces êtres sont incomplets, en recherche, double ou moitié, bref ce qui manque ce qu'on cherche ce qu'on a perdu... Et leurs trajectoires sinuent, zigzaguent, parfois se brisent ou simplement s'infléchissent, dévient. La vieillesse, la solitude, l'engagement, la sagesse, le savoir, l'amour... Tous ces liens qui nous lient ou délient, qu'il faut parfois avoir le courage de rompre, ou au contraire de renouer... Etre capable d'affirmer un choix, une révolte (d'ailleurs les deux premières parties débutent chacune par une manif'... C'est dans l'air du temps, hein ?)
On sort de là les yeux pas trop secs, le coeur un peu chamboulé, la tête... apaisée ? Merci, Fatih! (j'aimerais de tout coeur être capable de dire merci en turc...)

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21 novembre 2007

le jour de grève est arrivé

C'est fou ce qu'on peut arriver à faire de choses, un jour comme celui-là... se réveiller comme d'hab' à la sonnerie du réveil, petit-déj', et se dire alors qu'on est un peu fatigué et qu'on en reprendrait bien une couche (de sommeil), se remettre au lit, prendre le temps de lire un peu (Seul à Berlin) et hmmm se rendormir jusqu'à 9h, puis bidouiller un peu sur l'ordi, (internet est réparé), et partir pour son rendez-vous chez le dentiste (cette grosse dent au fond, qui commence à faire un peu mal quand on touche, ne serait-elle pas annonciatrice de l'abcès du siècle ? Non non, rien à la radio, juste une dent de sagesse qui fait son intéressante) puis passer chez régis boire un kir et prendre des nouvelles d'Emma, puis retour à Vesoul, commander une pizza chez mon pizzaïolo velu préféré (Bianca fine : chèvre et jambon cru), aller en ville, se garer vant la manif', profiter de l'heure qui reste pour aller faire un tour chez le coiffeur (c'est le bon moment, dira-t-il, il n'y a personne) en repartant vers le lieu de rassemblement passer devant un mgasin de koultour et dénicher un dvd de Altman avec Trois Femmes et Un mariage, l'acheter, et juste avant, un petit macaron banane/chocolat chez justement le chocolatier champion du monde, arriver enfin à la manif' (c'est drôle une manif à seize heures, non ?) retrouver les gens, les habituels qu'on connaît et les autres, prendre sa place dans le cortège qui s'ébranle, raconter des conneries sur l'uhaimepêt et les RG, trouver que finalement c'est pas une mauvaise idée, la manif de nuit, les gars de la sncf ont des feux de bengale pour illuminer, prendre des photos alors, et la pyrotechnie vous donne un côté ce soir on vous met le feu, faire le "petit tour" de ville habituel, s'arrêter devant la mairie, stabuler un peu, parler encore, à droite à gauche et à l'annonce du vous pouvez vous disperser, assister vraiment à une dispersion-éclair, avoir envie d'une bière (se dire que la pizza y est pour quelque chose), repartir à la voiture réussir à repartir (il ya des voitures partout) se dire qu'on irait bien faire un petit tour, tomber alors dans un embouteillage monstrueux, et au bout d'un quart d'heure de surplace, faire demi-tour pour revenir chez soi, la boire enfin, cette fameuse bière, et avoir encore soif après (qu'est-ce qu'elle était altérante cette pizza) grignoter et somnoler un peu sur le ca'pé en attendant l'heure du cinoche (avoir acheté son billet à l'avance), et reprendre la voiture pour aller voir De l'autre côté, y retrouver une collègue pour qui on a gardé une place, être surpris d'y voir un papa d'élève (c'est la première fois en 10 ans!) pleurer un peu  c'est beau (j'en reparle) et retour finalement maison directos, sans aucun crochet... oui, on en fait des choses, dans une journée de grève, et en plus ON N'EST PAS PAYE! (qu'on se le dise!)

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19 novembre 2007

heaven

FAUT QUE CA DANSE! (2)
de Noémie Lvovsky

J'y suis retourné parce que je voulais en avoir le coeur net : est-ce que c'était vraiment si bien que ça ? Un film qui vous reste si longtemps en tête (et en coeur), ça cache quelque chose ; en plus j'avais lutté contre la fatigue à un moment et je voulais voir ce qui m'avait alors échappé. et quand j'ai écrit mon billet, j'avais parfois du mal à faire le tri entre les deux films avec Valérie Bruni Tedeschi que je venais de voir : il y a finalement trois choses en commun : la piscine, le bébé et le vomi (mais ça n'a aucune importance)
Les deux qualités frappantes du film,  c'est d'abord cette "légèreté" (j'ai un peu de mal à trouver le mot exact... aérienneté ? ) cette façon de parler de choses graves, sombres, sans jamais s'apesantir, insister, surligner. La vieillesse, la mort, la solitude sont omniprésentes, et pourtant ça rigole et ça virevolte. Douceur, délicatesse, drôlerie. Et la seconde, c'est l'extraordinaire justesse de l'ensemble des acteurs. Rarement on les a vus à ce point en état de grâce. D'une finesse émouvante. Et en même temps d'une grande simplicité.
J'avais à peu près cité les principaux dans mon précédent post, je rajoute monsieur Mootoosany (Bakary Sangare), le grand black débonnaire (en plus il a des yeux qui, je ne sais pas pourquoi, m'ont fait penser exactement à ceux de Nard, mon ami bûcheron, et de penser comme ça à lui, ça a encore rajouté à mon émotion) dont le sourire immense vient ensoleiller tout ça encore davantage.
Et j'ai été aussi sensible au fait que c'est un film où on voit au moins autant qu'on vit. Bulle Ogier, perdue dans la contemplation d'on ne saura jamais quoi, les divers extraits de films qui interviennent dans le récit, les rêves que font les un(e)s et les autres, les histoires qu'ils (se) racontent, et les écrans divers qui sont contemplés en mangeant (de Vikash Dhorasoo aux poissons joufflus d'un aquarium de restaurant), c'est vraiment au plaisir de l'oeil.
Faut que ça danse! entre ainsi dans mon panthéon personnel des films qui "font du bien et qui pourraient presque vous redonner foi en l'humanité" (comme FisherKing, comme Cria Cuervos, comme Syndromes and a century...) Si j'ai les yeux mouillés à la fin, c'est déjà bon signe, mais si en plus j'ai un sourire béat, ça se précise, et que, en plus, j'entends me dire "merci pour ce film"  la copine que j'y avais emmenée, il n'y a plus de doute, c'est direction le top 10.

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