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lieux communs (et autres fadaises)
9 mai 2008

barbe de deux jours

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Ca faisait un moment que je voulais en parler... A présent que j'ai terminé les deux recueils de nouvelles, je peux vous dire tout tout tout le bien que je pense du monsieur et de ce qu'il écrit (il me reste encore un recueil de textes, "Orphelins", mais que je ne vais pas lire tout de suite car il s'agit d'une autre veine...) J'ai, je l'avoue (et je le répète) un penchant coupable pour les écrivains de nouvelles, américains de surcroit, et surtout avec des tronches pas rasées de trappeur du Montana ou assimilé. D'Ambrosio est tout cela (même si son patronyme évoquerait tout autre chose). On sait juste de lui qu'il a été charpentier, avant, et ses nouvelles, justement, évoquent ce patient travail du bois, cette solidité de l'ensemble, cette robustesse, avec en même temps ce goût de la beauté, ce poli, ce raffinement dans les finitions. Et cette façon de ne jamais finir pif paf bien carré et rassurant, ni virtuose coup de théâtre. Juste ouvert, open, grand air, respirant, à vous de voir...
Les thèmes évoquent une Amérique moyenne, avec des gens moyens, des problèmes moyens, le plus souvent histoires de couples, de familles, comme chez Carver, mais ici l'écriture n'a pas cette sècheresse minimaliste de l'ami Raymond, ce côté autant droit au but que brut de décoffrage. Elle a cette richesse, cette élégance, cette poésie (j'ose le mot), ce moëlleux, qui vous fera revenir en arrière pour relire une phrase ou un passage, ou avoir soudain juste les larmes aux yeux, comme ça, tellement c'est juste, tellement soudain ça retentit.
Dans le premier recueil, "Le Cap" (que j'ai lu en deuxième) m'est ainsi restée tout particulièrement la nouvelle Nostalgie, avant-dernière du recueil, récit en deux parties (Octobre et Décembre) de la désagrégation d'un couple, où il est d'abord question d'un homme en train de pêcher, puis du même homme en train de se promener la nuit avec deux pommes de terre dans ses poches... De la même façon, dans Le musée des poissons morts, celle nommée Drummond et fils, où il est question de machines à écrire et des rapports entre un père et son fils schizophrène. Beau à faire fondre les pierres...

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