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lieux communs (et autres fadaises)
23 janvier 2009

zélés...

Aigreurs...
Juste avant la grève générale du 29, nous avons appris à nos dépens, une fois de plus, combien ça fait mal d'être pris à sec, par notre bonne municipalité umpéienne, (notre maire est un fidèle ami de Talonnette Premier) qui a même rajouté une poignée de sable pour faire bon poids ("C'est pour votre bien" , nous a-t-elle répété avec son bon sourire de pasteur bienveillant veillant sur ses brebis égarées, "on ne pense qu'à ça d'ailleurs, votre bien...")
Après donc la mise en place à la hussarde d'un service minimum d'accueil zélé dans toutes les écoles de la ville, le maire-adjoint aux affaires scolaires (on dit comme ça maintenant) a annoncé sans débat au conseil municipal la nouvelle carte scolaire de la ville, rayant de la carte cinq écoles maternelles à deux classes du centre-ville (trois d'entre elles étant rattachées à des groupes élémentaires plus ou moins voisins, les deux dernières étant fusionnées.)
La mesure est ce qu'elle est, mais c'est la façon de procéder qui est vraiment dégueulasse et a fait réagir : les directeurs/trices des écoles concernées ont appris la mesure soit par un article paru dans la presse locale le mercredi 21 janvier, soit, juste la veille, par des journalistes venus dans leur école pour prendre des photos  avant qu'elle ne disparaisse. Et lorsqu les maîtresses en question ont téléphoné à l'Inspection académique, pour s'étonner et demander des précisions, il leur a été répondu qu'on n'était au courant de rien, non non, on ne voyait pas de quoi elles parlaient... alors que le projet a été préparé en concertation soigneuse entre la municipalité UMP et l'éducation nationale, zélée.
Les directeurs ont été conviés à une réunion le lundi soir suivant, réunion où une seule des directrices concernées a, semble-t-il, réagi et haussé la voix. La réaction ne s'est pas faite attendre : elle recevait dès le lendemain la visite officieuse de l'inpectrice de circonscription lui expliquant, grosse modo que, de toute façon c'était la municpalité qui décidait et qu'elle ne devait donc rien trouver à y redire.
Les directrices des écoles de la Zep n'étaient pas conviées à cette réunion, leur sort étant officiellement "en suspens" pour l'instant (en fait il semblerait que la bienveillante muncipalité aie dans ses cartons - "c'est pour votre bien, on vous le répète..." - un projet de réhabilitation du quartier (on rase quelques barres et quelques tours, on remet un coup de peinture sur le centre social local, et on refait un groupe scolaire tout neuf et joli, en réunissant les deux écoles maternelles (3 classes + 4 classes ne devraient plus faire que 6 classes, on économise un poste de direction) et en les associant au groupe primaire (9 classes pour l'instant) qui serait reconstruit un peu plus loin (officiellement "on" ne sait pas encore où...). Et hop, le tour est joué ! Des enseignants se sont inquiétés mais il leur a été répondu que leur tour viendrait, bien sûr, et qu'ils seraient concertés, et qu'on les aimait, et qu'on pensait à eux... Amour, amour, amour... (Il devrait y avoir un A dans le sigle de l'UMP, qui signifierait Amour, tellement ces gens-là nous aiment profondément (et avec une poignée de sable.)
Et c'est au moment où certain(e)s osent élever un peu la voix, toussoter, qu'on leur rappelle que par définition, un fonctionnaire c'est fait pour fonctionner, appliquer la loi sans états d'âme et sans commentaires, (et même, au contraire, s'il est zélé et en fait un peu plus dans le sens du poil et de la brosse à reluire, ça ne pourra pas lui faire de mal, bien au contraire...) Ferme ta gueule, et si t'es pas content, tu te casses (pauvre con). Le devoir d'obéissance, le devoir de réserve.
Mais, comme  il est écrit à propos de ce policier en retraite dans le dernier Télérama (à la rubrique 'ils résistent"), "Un flic (dans le cas présent, mais ça s'applique aussi à tous les autres fonctionnaires) peut refuser un ordre qu'il ne juge pas légitime, confomre à notre code de déontologie. On appelle ça le libre-arbitre."
Résistons.
Mercredi matin, en rangeant des dvd, je suis tombé sur le film de Losey, Monsieur Klein, et j'ai regardé (encore une fois) la fin, qui reconstitue la rafle du Vel d'hiv', et je n'ai pas pu m'empêcher de penser au nombre de fonctionnaires zélés, justement qu'elle avait dû nécessiter. pour que tout se déroule, comme ça, sans anicroche ... C'est pour votre bien, on vous dit.

Commentaires
J
J'aime beaucoup ton esprit critique et le mélange avec les petits rien de la vie.<br /> J'aimerais le mettre en favoris sur mon blog si tu es d'accord... J'attends ton accord ou ton désaccord... :-)
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