Comme l'année dernière (je suis un homme organisé ?) je suis allé faire le test. Et comme j'ai une faculté assez remarquable pour oublier les difficultés d'une fois à l'autre, je me suis donc re-fadé le parcours du combattant : retrouver les jours et heures de consultation (certaines fois les fenêtres de tir -passez-moi l'expression- sont vraiment étroites et pas toujours pratiques...)
Mercredi de 14 à 16 : quand j'arrive, la secrétaire m'annonce qu'il y a "peut-être un problème" : la dorctoresse est en principe absente mais comme elle n'a pas mis de mot l'annonçant, on peut peut-être espérer que. Attendez cinq minutes, me conseille-t-elle en souriant. Dans la "salle d'attente" (une délimitation du couloir par des cloisons transparentes), sur les 6 chaises, trois sont occupées par des pouffettes (on m'a soufflé le mot) : mais si vous voyez bien, le jean, le string, un peu les bourrelets, les yeux maquillés, les créoles, et surtout les portables, qui gloussent et soupirent et ronchonnent en voyant l'heure passer et point de doctoresse à l'horizon ne venir. Je finis par me lasser et quitte les lieux à 14h30 bien passées.
Jeudi : de 12 à 13.30 : je suis allé quand même bouffer rapidos et ai prévenu mes collègues que je serais peut-être un peu en retard. J'arrive à 12h30, et dans la salle d'attente sont assises deux des trois pouffettes d'hier après-midi, qui me reconnaissant me demandent pour quoi je viens, et me confirment qu'hier elles ont attendu plus longtemps que moi mais en vain. La secrétaire arrive, et, toujours souriante nous informe que la doctoresse est là (son bureau est ouvert) mais qu'elle n'est pas là (elle est quelque part dans le service...) Elle finit quand même par arriver (c'est la dame tristounette à qui j'ai eu affaire l'an dernier), qui veut absolument que je passe aussi le dépistage de la siphylis (syphilis ? siphilys?) et c'est dommage que j'ai fait pipi j'aurais pu aussi faire les chlamydiae (et pourquoi pas la lèpre et la peste bubonique, hein, tant qu'on y est...) et me donne enfin mon petit tickson : les résultats seront dispo demain (mais pas pour la syph machin, il faut une semaine). C'est bien, pas trop longtemps à me morfondre attendre! Elle me salue (toujours un peu tristounettement, elle avait aussi le même air quand elle m'a demandé si par exemple je fumais régulièrement du crack ou quoi qu'est-ce...) Je finis par me faire piquer par l'infirmière (qui m'avait distraitement oublié dans la salle d'attente et s'en excuse) et je repars, pile-poil dans les temps...
Vendredi : de 17 à 19 : pas possible
Samedi de 10 à 12 : dans la salle d'attente, il n'y a personne, dans le reste du bâtiment moins de monde que d'hab', aussi. Des téléphones sonnent longuement dans le vide , le bureau de la doctoresse est ouvert, la salle de l'infimière aussi Je prends mon journal et je lis... Au bout d'un certain temps arrive une demoiselle rigolarde qui me fait signe de la suivre et me reproche de ne pas lui avoir fait signe avant, qu'elle ne savait pas que j'étais là (euh moi non plus, d'ailleurs!) C'est l'autre doctoresse ! Le jour et la nuit, quasiment, entre les deux. Toujours en rigolant, elle me fait entrer dans son bureau (le deuxième, celui après celui de la doctoresse triste) et commence à farfouiller dans les papiers pour trouver mes résultats (j'ai sorti mon numéro) et m'explique, tiens, que mon numéro a sauté (ça arrive régulièrement : dans une série, de temps en temps, il y a un numéro qui saute pour la publication des résultats, et là pas de bol c'est le mien : elle a genre les cinq précédents et les cinq suivants mais le mien bernique...) Pas de panique, elle appelle le labo, tombe sur la collègue, lui explique le truc, qui lui passe le chef de machin, auquel elle promet des chocolats pour Pâques en disant que "le monsieur assis en face d'elle (moi en l'occurence) aimerait bien passer un week-end de Pâques tranquille..." Deux minutes après, miracle de la technologie, hop, c'est arrivé sur son écran d'ordi, qu'elle tourne vers moi, toujours en se marrant, pour que je puisse lire les résultats moi-même : Je suis donc négatif, et, de plus, elle me félicite pour la qualité de mes anticorps, qui sont super-forts!
Nous nous séparons (joyeusement) en épiloguant sur le fait que je ne pourrai hélas pas donner de mon sang super-fort (on me l'a refusé la dernière fois, sous prétexte que j'étais pédé) et elle me console en me disant qu'elle non plus ne peut pas donner parce que travaillant en milieu hospitalier, et on conclue en disant "tant pis pur eux!" (ceux qui ne veulent pas de notre joli sang qu'on était pourtant prêt à donner...) Et je sors, plutôt guillerettement (quelques pas de danse genre Fred Astaire et Gene Kelly en duo mentalement).