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lieux communs (et autres fadaises)
12 juin 2009

fluides corporels

SUNSHINE CLEANING
de Christine Jeffs

Avouons-le, j'ai eu un peu peur au début. Pas tant par la scène d'ouverture (un mec se fait joyeusement sauter le caisson au fusil de chasse dans un magasin d'armes, oui oui, je me suis caché les yeux) que par la façon dont le film se met en place, et présente les différents membres de la famille dont il va être question. Il y a quelque chose d'un peu maladroit, de laborieux, d'artificiel... Comme si le montage claudiquait. Et puis, plus on progresse et mieux les choses se mettent en place, s'ordonnent, s'organisent, et plus on y prend de plaisir.
Bon précisons que nous n'avons pas affaire à la comédie survitaminée soeurette de Little Miss Sunshine qu'essaieraient de nous vendre plus ou moins en loucedé les producteurs (les seuls points communs éntre les  deux étant -justement- "sunshine" dans le titre et l'acteur qui joue le grand-père,  pour le reste circulez, et ne les écoutez pas, ces filous!) Une fois qu'on a écarté ce conditionnement fallacieux, reste un agréable film, pas vraiment guilleret tout de même.
L'histoire de deux frangines (une sage et souriante, et une punkette révoltée) qui tentent de s'en sortir en fondant une petite entreprise de nettoyage de scènes de crimes. Il y a aussi le grand-père (dont les boulons ont de temps en temps besoin d'être un peu resserrés) et le fiston (qui a des problèmes à l'école, peut-être parce qu'il est surdoué, mais qui est sacrément -en même temps- attachant et agaçant) sans oublier l'amant de la proprette (un flic marié qui n'est visiblement pas prêt à quitter sa chère et tendre) et la "maîtresse" de la punkette (mais bon il ne faudrait pas que je vous racontasse tout quand même!)
Le thème de la maternité (et de la filiation) est omniprésent et la mort (comme l'amour, mais ce n'est pas nouveau) est présentée comme une problématique terriblement abstraite mais en même temps horriblement prosaïque et terre-à-terre (un être disparaît, certes, mais il laisse des traces...) Il est -encore une fois, mais il ne faut pas cesser d'enfoncer le clou)- question des à-côtés du rêve américain et de ses laissés-pour-compte, dans cette chronique douce-amère (non non, vous ne vous taperez pas les cuisses de rire pendant une heure trente!) avec de jolis moments attendrissants (les problèmes de personnes) et d'autres qui le sont... moins (les problèmes de lieux, -du crime- notamment...) 
En tout cas, un film qui fonctionne, plutôt  bien bâti, qui sait alterner les moments de comédie avec d'autres plus larme-à-l'oeil (pas forcément les plus réussis, une ou deux scènes notamment vers la fin, même pour un garçon sensible comme moi sont presque un peu too much) et qui sait habilement tricoter les petites histoires des protagonistes et même celle de leurs  à-cotés (les seconds rôles sont aussi également attachants...) pour le plus grand plaisir du spectateur...

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