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lieux communs (et autres fadaises)
23 juin 2009

perfusion

LA FENÊTRE
de Carlos Sorin

A une semaine d'intervalle, un autre moment de bonheur cinéphile venu d'Argentine. A des années-lumière de La sangre brota. Probablement un des plus beaux films vus cette année. Au bout de quelques minutes, j'avais déjà les larmes aux yeux, c'est dire. Un film très calme, très doux, très simple, pour parler du dernier jour de la vie d'un vieillard. Unité de temps, unité de lieu, nous serons face à la même bâtisse de l'aube au crépuscule.
Un papy malade dans son lit, donc, les deux femmes qui s'occupent de lui, un médecin qui vient faire sa visite, voilà pour l'essentiel, le quotidien. Pour l'extra-ordinaire, un accordeur de piano,  venu pour remettre en état le vieux piano du salon, sur lequel personne n'a  joué depuis longtemps,  pour une bonne raison : le fils du papy alité est parti il y a bien longtemps, c'est désormais un pianiste de renom, et il doit revenir aujourd'hui rendre (une dernière) visite à son père.
Un papy dans son lit, le lit dans la chambre, et pour à la fois l'isoler et le rapprocher du dehors, le rectangle magique de la fenêtre (qui donne à juste raison son titre au film). C'est un  beau jour d'été (la lumière est superbe), un rayon de soleil qui passe entre les contrevents, un souffle d'air, une mouche égarée qui bourdonne, et voilà la vie, le monde du dehors qui vient chatouiller, titiller, le vieillard... L'appel du dehors. Sa perfusion à la main, le voici qui s'aventure à l'extérieur, avec sa veste sur les épaules et son panama sur la tête, dans le jardin d'abord, puis le voilà qui se hasarde un peu plus loin, et un peu plus loin encore... dans un genre de road-movie au ralenti, une expédition minuscule, un voyage presque immobile mais d'autant plus touchant (j'étais peut-être particulièrement réceptif, mais j'avais régulièrement  les yeux mouillés...)
On aurait souhaité que le film se déroule, comme ça, paisiblement, jusqu'à a fin (que le spectateur connaît des les premières images), simplement, mais peut-être que Carlos Sorin n'a pas "osé" tenir la même note  jusqu'au bout de son historia minima. La deuxième partie est donc un peu plus "narrative", et, en ce qui me concerne, émotionnellement moins forte (mais heureusement peut-être...) En tout cas une touchante façon de parler de la mort (et peut-être un peu du cinéma aussi, non? la "fenêtre" en question faisant  tout de même assez penser à ce rectangle d'images virtuelles qui s'ouvre soudain dans le noir, à ce rayon de lumière qui nous attire  vers un au-delà ectoplasmique qui n'est peut-être pas la vie, mais qui y ressemble parfois rudement...)

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Commentaires
C
si si señora, fue un gran momento!<br /> :o)
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M
sì sì bueno...... bien cocoonée à drte par toi et à gcche par qqun qui se réconforte d'images bref un film qui m'a caressée de ses douceurs de ses regards de ses gestes ...eh oui j'étais tt prés de tt ça!!! hasta luego!
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