ballons
LA-HAUT
de Pete Docter
Tout comme le moyen de propulsion utilisé par le héros pour trimballer sa maison, on en ressort léger, léger, avec un sourire ravi. Oui ce film est délicieux, emballant, touchant, ravissant, au sens propre. Décidément, les studios Pixar placent à chaque fois la barre un poil plus haut! Comme dans Wall-e on pourrait presque dire qu'il y a deux parties dans le film : la première est une merveille de douceur de sensiblité d'émotion, nous racontant en quelques minutes l'enfance la vie et les amours de Carl, (on n'aborde pas souvent frontalement le thème du veuvage ni des couples sans enfant dans le film d'animation, non ?) qui passe donc ainsi, le temps d'un soupir -ou d'un reniflement, j'avais, au bout de dix minutes de film, la larmichette à l'oeil- de l'état de gamin à lunettes plein de rêves d'aventures ébouriffantes à celui de papy (un peu grincheux) toujours à lunettes (avec même le déambulateur et le dentier, qui s'avèreront d'ailleurs diablement utiles en cours de film) mais aux rêves d'aventures restés hélas en l'état, soigneusement consignés dans l'album "mon livre d'aventures", rédigé par sa défunte épouse. On connaît tous un peu ça, les rêves d'enfance qui jamais ne se réalisent et finissent par se ratatiner au fond d'un tiroir, non ?
Et bien, pour Carl, ça ne va pas (heureusement) se passer tout à fait comme ça : Menacé d'expropriation, puis, encore pire, de maison de retraite, il va essayer de suivre à la lettres les souhaits posthumes de sa chère Elie et faire carrément s'envoler sa maison, soutenue par des millions de ballons multicolores, direction les Chutes du Diable, en Amérique du Sud, sur les traces d'un explorateur, héros de son enfance, mystérieusement disparu il ya très longtemps à la recherche d'un non moins mystérieux oiseau...
Seulement, le vol a un passager plus ou moins indésirable (au début du moins) sous la forme d'un jeune scout rondouillard (et un peu collant il faut bien le dire), Russell, qui souhaite désespérément, grâce à Carl, obtenir le badge "aide aux personnes âgées",le seul qui lui fait défaut...
Et nous voici nous aussi embarqués dans leur aventure, d'abord volante, puis terrestre, et autant dire que le scénario a été mitonné aux petits oignons, tant ça fourmille de situations et de personnages inattendus, surprenants, attachants, ébouriffants... Un oiseau qui ne ressemble à rien (surnommé Kevin...) et qui aime le chocolat, des chiens qui parlent (dont un qui évoque un peu Rantanplan), des personnages de méchants (il en faut!)aussi inquiétants que parfois ridicules, un dirigeable gigantesque... le dosage est vraiment parfait, entre l'aventure l'émotion et l'humour avec des retournements de situation, des running gags et même des petites pointes d'humour noir tout à fait irrésistibles... avec plein de choses suggérées (plus que dites frontalement) qui résonneront différemment en chacun des spectateurs.
Et le retour sur terre final devrait normalement faire venir une larmichette aux yeux des garçons sensibles dont je suis, mais aux autres aussi.
Bref, on n'a qu'une envie, c'est d'y retourner, de refaire un petit tour, encore plus haut...