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lieux communs (et autres fadaises)
2 octobre 2009

ce n'est ni à moi ni en moi

TU N'AIMERAS POINT
de Haim Tabakman

Incontestablement dans le top 10 (voire même le top 2) des films des plus tristes de l'année. Très beau mais très triste. La critique de Libé s'intitulait Barbaque Mountain, et c'est assez exactement ça : deux "ultra-hétéros" (des cow-boys chez Ang Lee, des bouchers juifs  -ultra-orthodoxes qui plus est- ici) tombent amoureux, tentent de vivre leur histoire en dépit du poids des interdits et des conventions sociales (et religieuses), du lieu et de l'époque, et ça finit mal, dans un cas comme dans l'autre.
Ma copine Zabetta m'avait prévenu : à côté, Kaddosh, c'était quasiment les Ziegfield Follies. C'est vrai, on ne se déverrouille pas souvent les zygomatiques. L'histoire d'amour de ces deux-là est plutôt austère, et toute en retenue, mais n'en devient que de plus en plus touchante. De la première rencontre à la boucherie (chien mouillé...) à la première baignade (ablution rituelle) commune, (il serait question de se mouiller ?), du presque premier baiser (oh que cette scène est troublante, des bouches qui se rapprochent se disent non non non  mais se rapprochent encore, quand les corps semblent dire oui oui oui) au premier câlin dans la chambre froide, tout n'est que frémissement, intensité des regards  (qu'ils ont brûlants et doux) électricisation du désir.
La situation n'est pas nouvelle : le bon père de famille "normal" qui tombe amoureux de son apprenti à l'oeil de gazelle, l'un qui sait ce qu'il est, l'autre qui fait semblant de l'ignorer. Ce qui l'est davantage, c'est l'endroit ou Haim Tabakman a situé son "idyllique " histoire : dans la communauté des ultra-orthodoxes qui vivent en vase clos dans un quartier de Jérusalem, hors du temps (en fin, de notre temps à nous). Déjà qu'ils vivent suivant toute une série de rituels très codifiés, d'obligations et d'interdits divers et variés, alors l'homosexualité pensez donc... c'est bien simple, ça n'existe pas ! N'existant pas, cela ne peut donc pas être nommé, et, logiquement, ça ne devrait donc pas pouvoir être puni, si on suit le raisonnement. Et bien non, pas du tout! Et tout le monde s'y met pour condamner, et crier haro sur le(s) baudet(s), et tirer sur l'ambulance... Pas de ça chez nous! Pas d'infâmie ! (oui c'est comme ça qu'ils appellent ça...) Et tout le monde s'y met avec entrain, jusqu'à l'issue prévisible, de part et d'autre de notre paire de tourtereaux mâles...
Le réalisateur traite son sujet avec juste la bonne distance, et son regard à lui est aussi brûlant et doux  Comme dans Brokeback Mountain, il a fait, à juste titre, de l'épouse "délaissée" un des pivots dramatiques forts (même si quasiment muet) dans le déroulement de l'histoire.
Un beau film.

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(bon anniversaire, au fait...)

Commentaires
C
attends un peu, il y a quelque chose qui va arriver par la poste (un peu en retard, dsl!)
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Y
j'aurais préféré un endroit plus intime et un peu plus de chaleur...<br /> <br /> merci quand même...
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