tout le long le long le long de l'eau...
AU VOLEUR
de Sarah Léonor
Un drôle de premier film (me semble-t-il) quasiment double (ou jumeau) (une version douce de Tropical malady ?) Où dans un premier temps, Guillaume le voleur, (fils de Jacques le voleur repenti), rencontre et séduit (mais il n'a pas grand-chose à faire pour ça, la vérité serait peut-être même qu'il se laisse juste séduire) par Florence la prof d'allemand TZR (non non ce n'est pas une maladie génétique). Des fragments (des échardes, des esquilles) inscrits dans une réalité assez réaliste. Menus trafics, allées et venues, larcins, chapardages, qui vole un oeuf..., billets qui changent de main, et les flics qui rôdent, et un drôle de pépiement d'oiseau en signe d'alerte ou de ralliement.
Et puis, pour une raison assez réaliste (bagnole volée, flics, etc.) voilà ceux-là qui se carapatent, en voiture d'abord (une vraie course-poursuite comme dans les polars) puis, la voiture embourbée, à pied d'abord, en courant, gibier furtif, dans les futaies, les taillis et autres sous-bois, puis les voilà en barque, le long d'une rivière en pleine cambrousse, toujours fuyant(s), dérivant, comme si soudain le récit avait perdu pied, en tout cas le pied qu'il avait plongé dans le réel très réaliste, et, bifurquant, se prenait soudain à flâner. à se laisser porter, ou du moins à partir ailleurs. Bien qu'on sache très bien, dès le début, que cette histoire-là n'est pas forcément vouée à bien se terminer...
On s'embarque avec eux de bon gré, d'autant plus que ce conte est doublement épaulé, par une nature superbement filmée autant que par une bande-son, aussi étrange qu'originale (trop, peut-être ? semblait s'interroger mon ami Jacky lors du générique de fin...). Où l'on verrait même, à un moment, passer comme une réminiscence du Dead man de Jim Jarmusch.
Guillaume D. fait son Guillaume (enfin, reste au diapason des personnages joués dans ses ultimes films, Versailles et autres Inséparables...) et le fait excellemment, comme d'habitude, mais j'avoue que, ce film-là, j'avais envie de le voir surtout pour la merveilleuse Florence Loiret-Caille (qui m'avais déjà quasiment tirer des larmes dans le très beau J'attends quelqu'un, de Jérôme Bonnel), et elle l'est toujours autant, merveilleuse...