tovarich
(tiens j'ai oublié de chroniquer mon dernier film de l'année!)
CONTES DE L'ÂGE D'OR
de Cristian Mungiu, Ioana Uricaru, Hanno Höfer, Rãzvan Mãrculescu, Constantin
Popescu
(Dans le cas d'un film à sketches roumain, avec
de multiples réalisateurs, on apprécie grandement la fonction copier/coller...)
J'aime bien finir l'année sur un film que j'aime, et là, c'était parfaitement
réussi (bon, c'est sûr, je suis forcément partial : dès que j'entends
les mots cinéma roumain prononcés à la file, je sais que ça va me plaire
absolument...)
Sur un scénario de Christian Mungiu (Palme d'or à Cannes avec Quatre mois...)
voici quatre "légendes urbaines", venues du temps (pas si lointain
pourtant) de Ceaucescu. (D'après ce que j'ai compris, ce n'est plus tout à fait
le film qui a été présenté à Cannes cette année, puisqu'on en a ôté une
histoire d'amour (ou plusieurs ?) qui ressortiront séparément plus tard. Donc
bye bye love et Welcome la ligne du Parti...)
Une visite officielle qui met tout un village en émoi, une chasse à
l'illettrisme et l'enthousiasme qu'elle peut susciter, un cochon -marcheé noir
oblige- qu'on ne sait pas comment zigouiller, et une viste présidentielle avec
une sombre histoire photographique de chapeau, voilà pour pour les
"légendes" en question, racontées avec cet humour typiquement ... roumain
que j'adore (entre ironie et acidité) et mises en images avec ce style tout
aussi typiquement roumain lui aussi, où un certain réalisme rugueux
n'hésite pas à revendiquer son manque de moyens mais l'exploite (le
rentabilise) de façon magistralement optimale (oui oui, je le répète, j'adore
le cinéma roumain et sa belle énergie)
J'ai souvent rigolé, et ce dès le générique sur fond de choeurs virils style
Armée Rouge, tant la trame déroulée de toutes ces exigences bureaucratiques, de
ces humiliations quotidiennes, de ces privations habituelles, de ces mensonges
organisés, de ces absurdités tyranniques, (tiens, ça me rappelle des choses,
huhuhu) est en même temps affreuse, pitoyable, honteuse, insupportable,
dégueulasse, mais par là même, oui, (après coup) risible...Et on en rit
sacrément bien! Plutôt que d'en pleurer, hein...