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lieux communs (et autres fadaises)
23 mars 2010

métropolite

TSAR
de Pavel Lounguine

Comme je l'ai chuchoté à Zabetta pendant le film "Y a pas, ces russes, tout de même, ils savaient s'amuser!". Au vu de cette fresque historique (un bout de l'histoire d'Ivan le Terrible), pleine de bruit et de fureur, (et de fourrures aussi) de soudards, d'exécutions, de supplices divers et variés, de traîtres, de capitaines et de princes, de paysans et de cavaliers, avec les Polonais comme des antéchrists (on les attend autant que Godot) et leur invasion supputée en tant que fin du monde (promise et bien méritée!)
On s'approche successivement de l'inéluctable en quatre cercles concentriques (La prière du tsar / la guerre du tsar / la colère du tsar / le divertissement du tsar) où sont exposées ses relations avec Filipp (oui, comme celui des 2b3 mais celui-là est nettement moins rigolo), un religieux ami qu'il va nommer son nouveau cosmopolite (pour remplacer le précédent qui s'est enfui et réfugié dans un couvent) et dont le film va peindre l'ascension puis la chute et enfin la béatification, car le pauvre (saint) homme a la malchance de ne pas être en odeur de sainteté, justement, chez la garde rapprochée du tsar, une troupe d'excités qui se baptisent eux-mêmes "les chiens du tsar", et qu'on reconnaît au fait qu'ils portent, plutôt qu'une queue de renard ou un protège-volant en fourrure, une tête de chien coupée accrochée à leur selle.
Ambiance.
Ca faisait quelques temps que je n'avais pas vu de film de Lounguine (depuis Taxi blues et La noce...), je gardais le souvenir d'un cinéma très... russe (viril, alcoolisé,teigneux, mal dégrossi,  le genre où les mecs s'embrassent pour se saluer mais n'hésitent pas à se coller des ramponneaux pour un oui pour un non) et ben là c'est la même chose sauf que c'est en costumes, et que c'est encore plus violent, parce que si le pauvre tsar est complètement brindezingue, ses "gardes" sont véritablement fous furieux. Et le pauvre pope a fort à faire pour tenter de se battre (et de faire entendre raison) seul contre tous, avec juste sa petite foi.
Car qui dit "reconstitution historique russe" dit "icône". Et qui dit "icône" dit "religion". Et qui dit "religion" dit "foi". Et c'est peut-être ce qui me gêne ici. l'irruption de la foi comme ultime valeur à laquelle se raccrocher. Le bon dieu sans confession, quoi. La scène des moines dans l'église en flammes est évidemment très forte, mais bon.) Autant ça ne me "dérangerait" pas chez Paradjanov ou Tarkovski (où le mysticisme fait loi), autant ici, oui oui, ça me gêne aux entournures (de la soutane...) Mais bon moi, c'que j'en dis...

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