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lieux communs (et autres fadaises)
22 avril 2010

je contracte, je décontracte...

MAMMUTH
de Gustave Kervern et Benoît Delépine

Tous aux abris! Les complices d'Aaltra et de Louise-Michel ont récidivé! On retrouve Yolande Moreau et Bouli Lanners, mais cette fois c'est notre Gros GG qui s'y colle dans le rôle-titre (le Mammuth valant autant pour le véhicule que pour celui qui le pilote). Une banale histoire de retraite et de bulletins de salaire à récupérer est le prétexte à une promenade et toute une série de rencontres du susnommé Mammuth avec ceux qui firent son passé (et ses souvenirs).
Road-movie again, nostalgie forever.
Ce film est un paradoxe. Où, comment, à partir d'une image si (volontairemen)t calamiteuse (le grain, le flou, la couleur tout pareil que dans les petits film super 8 "de famille" que l'on revoit longtemps après avec le sourire et/ou la larme à l'oeil) les deux réalisateurs parviennent à créer un univers à l'image de leur héros : brut et pas aimable en apparence mais tout doudou dedans. Cette histoire plonge ses racines dans le terreau de notre désespoir "ordinaire" et fait pousser ses fleurs de misère sur le fumier d'un quotidien "ordinaire". Humanité, petites gens, exploitation.
On passe de l'humour (entre acide, acerbe et corrosif, on ne sait pas quel qualificatif choisir) -dans la première partie du film- à une émotion toute aussi palpable, prégnante, qui gagne progressivement (en même temps que se fige le rire), mais quand on réalise il est trop tard, on ne peut plus lutter
Le Gros Gérard est comme un somnambule doux, un pachyderme rêveur, en sous-régime  tout de retenue (et ça fait tout drôle -encore une fois je ne suis pas sur que le mot soit juste- de le voir retrouver Isabelle Adjani trente cinq ans après Barocco (oui, oui, 1976, un des fleurons de ma -jeune alors- cinéphilie, mais que je chéris toujours autant- -ça tombe bien, elle n'a pas changé d'un pouce, mais comme dit mon amie Emma, c'est pas gênant  puisqu'elle joue une morte...-) il y aurait comme un effet de contamination de la gaudriole par... autre chose... (du laisser-aller, laisser-filer, laisser-couler, perdre pied ?)
De l'art brut au cinéma brut, il n'y a qu'un pas, et Mammuth le franchit allègrement (quoique la joie et ses synonymes ne soient pas ici vraiment de mise).
C'est un.film violemment poétique, et donc profondément  mélancolique (ou l'inverse ?)
"La beauté sera convulsive ou ne sera pas" écrivait un surréaliste.
Mammuth, lui, se contente d'être.

19296611

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