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lieux communs (et autres fadaises)
28 mai 2010

pas très normales activités

RABIA
de Sebastian Cordero

Une maison, quelqu'un qui s'y cache, des manifestations qui foutent un peu les jetons... On a déjà connu ça, avec des fortunes diverses (La maison du diable qui m'avait véritablement terrifié en son temps...) Bon, ici, ce n'est pas un poltergeist qui s'y cache et se manifeste, c'est un vrai bonhomme, comme vous et moi, (sauf que c'est un émigré sud-américain (on est en Espagne) au caractère ombrageux (on nous l'a assez vite indiqué) qui vient de tuer son chef de chantier et donc, obligé de se faire oublier pendant quelques temps, choisit de se cacher dans l'énorme et vieille bâtisse où travaille sa petite fiancée colombienne, comme bonne) qui essaie tant bien que mal de disparaître aussi parfaitement que possible (dans les hauteurs, la maison a plusieurs étages, et n'est occupée épisodiquement -et partiellement par un couple de vieux aristos aussi friqués que décatis). Et d'occuper, en quelque sorte, les lieux, sans qu'on le remarque. Sauf que, de savoir sa novia si près de lui, il ne peut s'empêcher d'écouter aux portes et de mater par les trous de serrure afin que rien de ce qui la concerne ne lui échappe.
Car la povrecita ne sait pas qu'il est là, juste au-dessus d'elle, d'autant plus qu'il s'amuse (enfin, façon de parler) à lui parler  régulièrement par le biais de la deuxième ligne téléphonique. Ajoutez à ça le fils de la maison, un bon-à-rien aussi alcoolo que sa maman (euh, dans cette maison , "on ne boit plus" : quand on veut se taper un bon gin de derrière les fagots -ce que fait régulièrement la mamie-, on demande pudiquement une "infusion"... oui oui c'est à peu près le seul détail un peu rigolo du film), qui devient violent et libidineux quand il a bu. Vous imaginez la suite -jalousie, colère, rancoeur, violence- , ça va aller mal pour un peu tout le monde : la demoiselle, le fils, et le "fantôme" dans cet ordre, d'ailleurs...
J'avoue que je suis sorti un peu bougon (mais visiblement j'étais le seul à sembler déçu par le film, bien que les autres ont tout de même fini par reconnaître que, oui, bon, d'accord, la fin n'était pas terrible terrible tout de même...) Il y a là-dedans de bonnes choses, de très bonnes choses même (des plans superbes parfois), mais l'ensemble est tout de même trop déséquilibré. Le réalisateur a un peu de mal à choisir un axe et à s'y tenir, et c'est dommage... Il court donc plusieurs lièvres, et s'en essouffle d'autant plus... (le syndrome "sur quel pied danser"...) Quel est véritablement l'enjeu de tout cela ?  L'amour ? la trouille , le constat social ? la revolucion ?
L'artificialité (la gratuité) de la situation est aussi un peu gênante (un huis-clos où les portes ne sont pas fermées / une incommunicabilité où on peut communiquer, il suffirait  en fin de compte de peu de choses pour que la situation redevienne "normale") et cette fin nunuche qui arrive avec ses gros sabots n'arrange rien, heureusement suivie par un petit exercice de plan-séquence en caméra portée en marche arrière  (à la Bertolucci ou Hitchcock) qui nous remet un chouïa d'aplomb et de meilleure  humeur...

19427168
(et l'affiche est ratée...)

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