spirit
NORD
de Rune Denstad Langlo
Un film norvégien, pas si courant, par les temps qui courent (justement). Avec un plan d'ouverture suffisamment intriguant et bien composé pour vous harponner dès les premières secondes. (Avis aux spectateurs du FICA -ils se reconnaîtront- amateurs avérés de paysages mêêêrveilleux, il leur est fortement recommandé de venir ici se rincer l'oeil...)
Un nounours neurasthénique (dépression, thérapie, cachetons, alcool) ancien champion olympique, plaque tout (enfin, juste sa baraque où il a mis le feu accidentellement) pour enfourcher sa motoneige direction plein nord, là-bas où il vient d'apprendre qu'il a un fils de 4 ans...
Road-movie donc (plutôt no-road-movie, ou, encore mieux, just-snow-movie) puisque l'on va suivre Jomar (le barraqué barbituriqué) sur sa route blanche, au fil des gens qu'il rencontre (buddy-movie, donc, aussi). Succession -plus ou moins rapide, certains n'ont droit pratiquement qu'à une porte ouverte ou un coup de fusil- de gens du cru (une fillette qui s'ennuie avec sa grand-mère, un ado tourmenté, des bidasses cool, un vieillard en apparence serein...) avec qui il va partager des moments...
Les Norvégiens ne sont pas des gens extrêmement expansifs, ils disent ce qu'ils ont à dire (s'ils y arrivent), et basta. Un ou deux verres de gnôle par-ci, un petit pétard par-là... On se sent
comme pris d'une ivresse légère (...) On les écoute, et on passe ainsi l'essentiel du film avec le sourire aux lèvres, et les yeux brillants devant ces paysages enneigés plus grands que nature.
Ca fonctionne, juste à la bonne vitesse (la musique qui accompagne tout ça est très bien aussi), bref on aurait envie d'y être aussi (le nounours poupon barbu y est sans doute pour quelque chose), les décors sont impressionnants, les personnages attachants, et, y a pas à dire, une maison en flammes sur fond de nuit polaire, c'est sacrément cinégénique!
Que demander de plus ?