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lieux communs (et autres fadaises)
1 août 2010

le chien et les vaches

TAMARA DREWE
de Stephen Frears

Encore une sacrée belle surprise : je m’attendais à un truc genre Vera Drake ou Raining Stones, bien âpre, bien social, bien flippant, un portrait de femme solitaire se battant courageusement contre la funeste adversité et les inégalités sociales dans un univers black black qui pue les fish and chips et la sueur des dockers le soir au fond des pubs… Eh bien pas du tout du tout !
Stephen Frears a, cette fois-ci, adapté une BD (que je ne connaissais absolument pas). (Il le reconnaît lui-même, cet homme est un
adaptant.)Une histoire -au départ- théâtralement bucolique et agreste : un home d'écrivains (genre chambre d'hôtes à la campagne pour écrivaillons en panne à ressourcer) créé dans un village (qualifié de "trou du cul du monde" par une de ses -jeunes- habitantes) riant, vert et bouseux juste ce qu'il faut, par un couple "modèle" (lui écrivain auteur de polars à succès / elle s'occupant de tout le reste, les poules, les hôtes, l'entretien de la maison, le ménage, les pages du jour à taper de son mari, les gâteaux pour les petits quatre heures, oui, bref, de vraiment tout le reste...)
L'époux trompe son épouse, elle l'apprend, s'nsuit une scène de ménage et d'anthologie dont sont d'ailleurs témoins -repas du soir oblige- tous les écrivains hébergés (dont un certain quinqua, américain et de surcroît spécialiste de Thomas Hardy.

Arrive juste après (en sautant la barrière) la jeune Tamara (celle du titre) dans son petit short en jeans, partie bien des années plus tôt à London, et revenue (avec le nez refait) au village pour (pour quoi au juste, déjà ? ah oui, revendre la maison de sa mère, maison dont s'occupe un robuste ... métayer (?) qui nous aura d'ailleurs fait pour la scène d'ouverture du film un numéro de bûcheronnage torse-poil tout ce qu'il y a d'agreste et de viril -et de cin d'oeil cartepostalesque ?-.) s'occuper donc de cette fameuse maison (qui est aussi celle où le robuste bûcheron a vu le jour), mais, surtout, à vrai dire, on va s'en rendre compte assez vite, foutre un sacré joyeux bordel.

Tout ça est observé par deux gamines dans toute la splendide horreur de l'adolescences (à vrai dire, c'est d'ailleurs plutôt elles qui vont foutre un joyeux bordel, mais bon, c'est quand même Tamara qui est le pivot de tout ça.)

Ajoutez un batteur (de groupe de rock) en Porsche jaune, dont une des adolescentes est raide amoureuse, le chien dudit batteur, et la voisine aussi (qui a un troupeau de vaches). Un ordinateur aussi, et tout peut démarrer.

Et pour démarrer, ça démarre. Je parlais de théâtralement, et c'est vrai qu'il y a un peu de ça, dans la présentation des personnages, la mise en place de(s) l'actions(s), (qui entre, qui sort, c'est impeccablement scénographié / chorégraphié) car bien vite tout ça va incroyablement se compliquer (qui aime qui, qui trompe qui, qui fait quoi...) dans un méli-mélo -comme dirait Téléramuche- de plus en plus
jubilatoire.
Bref, une rafraîchissante comédie estivale.
Avec tous les ingrédients pour vous faire passer un bon moment : scènes de ménage à la campagne, fornications bucoliques, promenades bou(s)euses, personnages en surchauffe, répliques assassines, herbe verdoyante et grasse à souhait, bons mots non expurgés, et, pour enrober tout ça, un ineffable sens du rythme et de la mise en scène, qui saura dans une même scène vous couper le rire gras sous le pied et quasiment vous y faire venir la larme à l'oeil (ce qui -anatomiquement parlant- semblerait a priori plutôt incompatible mais bon...)

19463867
(bon, c'est vrai que si j'vais un peu regaré l'affiche avant, j'aurais vu que ça promettait un film... léger)

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