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lieux communs (et autres fadaises)
12 octobre 2010

parti en sifflotant

CHANTRAPAS
de Otar Iosseliani

En sortant j'étais plutôt ravi, alors qu'en entrant j'avais peur de m'ennuyer un peu. J'ai vraiment beaucoup beaucoup aimé tout le début, même si la suite s'effiloche un peu, se désagrège, enfin surtout s'étire un peu trop (j'ai ressenti le redoutable symptôme dit "des fins successives" : tiens ça pourrait s'arrêter là, ça serait bien (et puis non) ou alors là , ça serait bien aussi, (et re-non), ou encore là...  Tel quel , le film est certes un tout petit peu longuet (n'aurions nous pas, d'ailleurs, deux films pour le prix d'un  ?), mais c'est aussi, pourtant, en l'état, un de mes préférés de l'auteur!
C'est un cinéma que j'ai du mal à définir : "autre", "différent", "décalé", "en marge", "à côté", aucun ne lui convient exactement. Un cinéma de sourire en coin et d'espoirs silencieux, un cinéma d'exigence et de poésie, un cinéma de réalisme et d'ironie, un cinéma de clopes et de gnôle (oui, il semble que les Géorgiens brûlent la vie par tous les bouts : non seulement ils fument tous comme des pompiers, mais ils boivent comme des trous. Ils boivent de tout, du fort de préférence, partout, tout le temps. -Il faudrait compter les plans "sans bouteille" du film! -  Serait-ce donc ce qui caractérise la fameuse "âme slave" ?)
En plus, raison supplémentaire pour ceux qui me connaissent (et ce qui n'a pas échappé à Dominique) c'est en plus un film avec "un film dans le film" (Et quel film ! et quel film (écho) on ne sait plus trop duquel on parle...). Un réalisateur géorgien (qui a un copain et une copine depuis avec qui il partage tout qu'ils sont tout petits, genre Jules et Jimshivili...) essaie de réaliser un film, d'abord sur place (en Géorgie, donc), et ensuite à Paris où il est parti  / on l'a expédié parce que ça arrangeait un peu tout le monde.
Et c'est tout ? Oui c'est à peu près tout, mais c'est vraiment délicieux. C'est, comment dire, du vrai cinéma cinématographique (et à double titre!) Du qui vous fait sourire, qui vous attendrit, qui vous remet d'aplomb dans vos baskets, sans qu'on puisse vraiment expliquer comment la magie opère.
Il y a du Tati (c'est explicite et revendiqué), il y a du Pierre Etaix aussi (qui joue dedans, un monteur démonté, mon dieu je ne savais pas qu'il était encore vivant...) oui, on est dans un registre doux-amer, un peu en sourdine.  Drôle mais pas que. Attendrissant. Entre vraie roublardise et fausse maladresse...

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