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lieux communs (et autres fadaises)
29 juin 2011

sauterelles

LES MOISSONS DU CIEL
de Terrence Malick

Je l'avais vu il y a trèèèèèès longtemps (quasiment à sa sortie je pense, et sans doute en Vf), et j'en gardais juste le souvenir d'un film très beau. J'avais même acheté la VHS (!) (que j'ai toujours, mais je ne sais plus où exactement).
Et voilà qu'on a eu l'occasion de le repasser dans le bôô cinéma, en copie restaurée et numérique, et même avec un critique de Positif pour nous le présenter (Pascal Binetruy). Nous avons tout de même eu une cinquantaine de personnes, quasi, (pas si mal) dont la plupart se sont déclarées enchantées de la soirée. C'est vrai que l'effet Tree of life a peut-être joué dans un premier temps en sa défaveur (de la soirée) mais bon.
Etonnant de revoir le film avec l'éclairage de justement, ce même Tree of life. De voir l'extrême cohérence de la démarche cinématographique du réalisateur et la continuation des mêmes thèmes / dadas / obsessions (l'amérique, la nature, le "mysticisme"), à quelques trente années (un peu plus) et quatre films d'écart.
La copie était, c'est vrai, merveilleuse, et rend justice à la subtilité des éclairages de Nestor Almendros. Emouvant aussi de revoir Richard Gere et Sam Shepard si... jeunes, dans cette histoire quasi de roman noir (il fait épouser sa copine -qu'il fait passer pour sa soeur- à un fermier dont il croit qu'il va bientôt mourir, tout ça pour sortir de la mouise mais bien sûr ça ne finira pas très bien) mais que le traitement de l'image, littéralement,  sublime (en tant que verbe, mais pourrait tout autant l'être en tant qu'adjectif).
Il s'agit bien de sidération (du spectateur) face à cette splendeur visuelle qui, loin d'avoir pris une ride, s'est encore bonifiée me semble-t-il au fil des décades. Qu'il s'agisse de plans d'ensemble (les moissonneurs dans les champs) ou de détails (le verre au fond de l'eau), la même magie opère, et se maintient jusqu'au bout.
Nature, animaux, champs qu'on moissonne, noirceur de l'âme humaine, et une avant-dernière séquence (les sauterelles / l'incendie) bibliquement anthologique.
A voir, et revoir, et revoir encore.

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28 juin 2011

plastoche

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22 juin 2011

accident

OU VA LA NUIT
de Martin Provost

Un film amer. Portait d'une femme qui après (au bout de) trente-deux ans de mariage se révolte soudain et passe à l'acte. Et tue volontairement son salopard de  mari. Avec la même voiture  que celle avec l'aquelle il a tué une autostoppeuse. Et au même endroit. La femme est jouée par Yolande Moreau, et c'est comme d'habitude un bonheur de la voir. Elle joue comme ensourdine, en demi-teinte, et elle n'a presque rien à faire pour qu'on soit, d'emblée, conquis.
Une histoire de famille (mari cogneur, femme soumise, fils homo) abimée, décomposée. Une histoire d'amitié, aussi (Edith Scob, toujours magnifique elle aussi), avec un plan citation / hommage / référence à Thelma et Louise (mais c'est une fausse piste). Une histoire de respect, aussi (le personnage du flic.)
Des maladresses parfois (on a de temps en temps que le film marche à la fois en gros sabots mais à trop petits pas). Le personnage du fils (j'avais écrit "du film"!), notamment, ne me semble pas complètement crédible. Mais on suit avec intérêt cette fuite dont on soupçonne d'emblée la non-issue inéluctable.

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(je trouve l'affiche confuse et pas assez lisible)

22 juin 2011

journal

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19 juin 2011

la troisième compagnie

INFILTRATION
de Dover Kosahsvili

Celui-là, je l'avoue, je l'attendais trop. J'avais reçu les précédents, Mariage tardif et Cadeau du ciel, comme de sonores et viriles paires de baffes, envoyées avec une jubilation féroce. Sonné mais admiratif, j'étais, et donc j'attendais celui-ci de pied ferme, avec le souhait de m'en prendre encore une bonne... D'autant plus que Zvezdo (me) l'annonçait come un "vraiment bon film". J'avoue que j'en suis sorti un peu perplexe, et sans savoir illico dans quelle case je pourrais le ranger. Disons que je l'ai reçu d'une façon moins évidente que les deux précédents.
Parce que c'est un film pluriel (on suit tout un groupe d'hommes), parce que c'est un film historique (l'action se passe en 1956), parce qu'il s'agit de l'adaptation d'un best-seller israélien dans lequel il a fallu élaguer beaucoup, parce que c'est filmé apparemment, comment dire... simplement ? platement ? frontalement ? désinvoltement ? parce qu'enfin le gros grain de la pellicule est quand même un peu attristant à la longue.
Et aussi parce qu'on ne sait pas sur quel pied danser, et ça il faut le mettre sans conteste au crédit du réalisateur, qui réussit à nous mettre mal à l'aise de différentes façons, et qui le fait très bien.
Le quotidien de la "formation" d'un groupe de jeunes gens, d'origines multiples, dont le seul point commun est qu'ils sont a priori "inaptes" (médicalement, psychologiquement, physiologiquement) de façons variées.
D'ordinaire, c'est vrai que j'ai un faible pour les films de bidasses (euh les films "militaires", je devrais plutôt dire, tant le mot de "bidasse" renvoie à de sinistrissimes pantalonnades aussi franchouillardes que seventies) : concentration de corps masculins, testostérone, promiscuité, ambiance de chambrée (en plus c'est vrai que le treillis, en général -mais même en simple soldat d'ailleurs hihihi-, ça vous fait de ces petits culs d'enfer...), etc.
Je pourrais citer Beaufort, Streamers, (pas Full metal jacket que je trouve vraiment too much), Ordinary people, Jarhead... oui, j'aime bien quand il i a beaucoup d'hommes et pas trop de guerre ou de violence dedans... Ce qui est tout à fait le cas de Infiltration. La formation qu'on impose à ce mecs est d'autant plus absurde que la plupart d'entre eux ne sont absolument pas destinés à devenir de "vrais" soldats. Parmi tout cette "meute" on va suivre plus en détail l'histoire de trois soldats, chacun avec une problématique différente, mais avec ceci de commun que, par leur comportement (l'entêtement, l'insoumission ou la lascivité), ils s'opposent au chef de section, un petit mec à lunettes à l'air gentil comme tout mais qui s'avèrera bien cacher son jeu. Il y en a quelquers autres qui reviennent de façon péridodique, mais plus en tant que silhouettes (ou running gags) que comme vrais personnages : le culturiste en short qui passe tout le film torse-poil, le grand barbu épileptique, celui qui a une maladie de peau, etc.
On suit donc ces journées répétitives (crapahuts, garde-à-vous, pompes, corvées, brimades et autres joyeusetés) jusqu'à un shabbat où presque tous partent en perm (l'entêté reste, le lascif aussi, malheureusement avec un caractériel dont je n'ai pas encore parlé parce qu'on ne le voit qu'un peu qui a des comptes à régler avec lui). Parallèlement, l'insoumis va vivre, dans une soirée salonnarde quasiment rohmérienne, une rencontre amoureuse, et le contraste (le décalage) est fort avec le quotidien troufionnesque. retour à la caserne après cet intermède urbain, et re-manoeuvres, vexations et marches forcées, jusqu('à un triple épilogue (chacun des trois lascars qu'on a suivis pendant le film, vous l'aviez deviné) qui nous surprend plus ou moins.
J'adore Dover Kosashvili, je le dis et je le répète, mais encore une fois aussi je m'interroge. Le cynisme est patent, avec lequel il observe ses personnages (impossible de s'identifier à qui que ce soit) et l'ironie amère du constat rend l'ensemble un peu dur à avaler. Pour dire quoi, en réalité ? Mariage tardif était ironique, Cadeau du ciel aussi, tous les deux étaient forts en gueule et sévèrement couillus si l'on peut dire, mais tous les deux aussi  s'attachaient à leurs personnages, les défendaient, en quelque sorte. Ici, rien n'est moins sûr...
La musique aussi, volontairement pompière/troupière distancée, vient rajouter encore un peu d'aigre-doux au constat.
Il me restera de ce film une belle scène de danse du ventre par un nounours torse-poil au ventre aussi arrondi que velu, une autre scène, plus tard, où le même interprète, sous la pluie, et en français s'il vous plaît, une Marseillaise impeccable (c'est drôle,quand même,  pourquoi me suis-je attaché au pédé plutôt qu'au bellâtre ou à l'aspirant-para ?) une autre belle scène pluvieuse et nocturne d'insoumission collective, ainsi qu'une jolie scène finale de remise de lettres.
Et aussi la façon impitoyable qu'a le réalisateur, à plusieurs reprises, de couper net en plein dans une scène, et d'enchaîner direct sur autre chose, désamorçant ainsi quasi-sytématiquement les effets "dramatiques". Raide mais efficace (c'est comme ça qu'on devrait aimer les hommes, hihihi).

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18 juin 2011

cui-cui & coin-coin

POURQUOI TU PLEURES
de Katia Lewkowicz

Oh la bonne, l'excellente surprise! L'affiche ne m'inspirait pas vraiment, je ne savais rien ou presque de l'intrigue, à part la présence de Benjamin Biolay  (qu'il serait difficile d'ignorer, publicitairement parlant), mais, dès les premières secondes -des mecs qui parlent face caméra pour décrire leur pote-, ça a fonctionné (syndrome "ohlala qu'est-ce que c'est bien..."), et ça a continué comme ça sur sa lancée, jusqu'à la fin (qui referme la parenthèse du film exactement de la même façon).
Tout pour plaire. Question interprétation, déjà : Benjamin B., le cheveu idéalement gras et l'oeil idéalement bas, est par-fait, comme sont par-faites Emmanuelle Devos en grande soeur un peu stressée, Nicole Garcia en maman un peu borderline, Valérie  Donzelli en future épousée un peu à éclipses, Sarah Adler en grain de sable, comme sont par-faits tous les mâles de la distribution : les potes (une bande de joyeux branleurs idéalement pileux -oui je sais ce n'est pas un argument cinématographique-), la belle-famille folklo yiddish (avec un faible pour le gros tonton serreur), sans oublier les ouvriers (qui pataugent dans le futur appartement nuptial...
Question filmage aussi : si le pitch (les quatre dernières nuits de célibat d'un mec qui va se marier et qui est -on le serait à moins- furieusement -mais assez mollement- en proie au(x) doute(s)) n'est pas a priori ni d'une originalité ni d'une intensité folle, le traitement en est véritablement accrocheur : mise en place intriguante, montage nerveux, dialogues percutants, répliques vachardes, humour acide,  personnages aussi touchants qu'énervants, aussi attachants que méritant des claques (qu'ils reçoivent d'ailleurs, parfois), bande-son... décalée (?) revue et corrigée par le señor Biolay himself (ça commence par un remix de La chatte à la voisine et ça finit par une ré-interprétation d'Enrico Macias, c'est dire...), rythme qu'on pourrait qualifier d'alerte (ça va et vient, ça zigzague, ça rebondit sans arrêt, et, surtout en parvenant à soutenir l'allure -juste une petite perte de vitesse un peu vers la fin mais bon...-.
C'est drôle, c'est décalé, c'est attendrissant, c'est malin, c'est original, c'est...
Bref rien de rien à reprocher, bien au contraire, juste plein de compliments, et l'espoir simplement que ça passera, par exemple, dans le bôô cinéma pour la Fête du même nom, pour avoir le plaisir de retourner le voir...

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15 juin 2011

micro94

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Pour Philippe Katherine, les morts sont vivants et les vivants pas morts

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 Chaque matin, je me demande si je sens encore

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"Ca y est! je sens déjà que ça descend  vers mes couilles!"
(Robert de Niro in Mafia blues)

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 J'aurai senti entre l'ascension et la pentecôte, dois-je y voir un signe ?

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les délais de carence

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des roses qui paraissent vieillottes et fripées dès leur naissance

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Un blaireau a mordu au doigt un des pompiers qui tentaient de le capturer, dans un jardin du centre-ville.

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 "J'avais oublié que j'avais oublié..."

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une soirée bien bien ratée

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cette lumière qui s'allume toute seule me stresse

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 tailler les rosiers sauvagement

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Je me suis fait une raison

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13 juin 2011

la vérité ou presque

UNE SEPARATION
de Ashgar Farhadi

Curieusement, la projection commença sous le signe de la contestation et de la friction sociale. Il y avait juste devant nous trois insupportables bourgeasses pétasses qui ne cessaient de jacasser et ricanasser avant le début de la séance, mais qui firent mine de continuerpendant le générique, provoquant un "voulez-vous bien vous taire? " de la part d'une spectatrice devant elles, et un "chttt" de la mienne, ce à quoi l'une des trois ricanassa dans le noir "tiens, y a des instits..." avant que -heureusement- d'obtempérer...
C'est donc dans un silence quasiment... religieux (!) que passèrent les deux heures du film. Une séparation est le troisième film d'Ashgar Farhadi, et, comme La fête du feu ou A propos d'Elly, c'est d'abord un film de gens, un film sociétal plus qu'un film d'esthète contemplatif (non que je n'aime pas les films "d'esthètes  contemplatifs iraniens", bien au contraire!)
Des gens avec des problèmes de gens (la fidélité conjugale dans la Fête du feu, la middle-class iranienne dans A propos d'Elly...). Ici, le film débute avec un couple devant le juge, dont l'épouse souhaite divorcer.  Et ce simple fait : l'épouse retourne quelques temps "vivre chez sa mère", va provoquer par un effet boule de neige un enchaînement de faits assez complexe, mettant en cause deux familles,  pour que tous ces gens se retrouvent à nouveau devant le juge, mais pour des faits autrement plus graves.
Le film est suffisamment bien fait pour que cette situation soit véritablement inextricable, tellement chacun des protagonistes n'est ni tout blanc ni tout noir, et a quelque chose à se reprocher, à un moment ou à un autre. Chacun est coupable, d'une certaine façon, et chacun est responsable, aussi, exactement de la même façon...

(J'ouvre ici une petite parenthèse, à propos de la façon un peu éhontément abusive dont le film nous est survendu. La ribambelle d'épithètes dithyrambiques a de quoi laisser un peu pantois. Certes, le film a raflé à Berlin l'Ours d'or du meilleurs film, ainsi que deux prix d'interprétations collectifs, pour l'ensemble des actrices et l'ensemble des acteurs, ce qui reconnaissons-le n'est pas peu, et voilà que tout le monde tombe soudain à genoux, les bras levés dans la lumière céleste de la révélation ultime : Une séparation est "le" chef-d'oeuvre du cinéma iranien, et Ashgar Farhadi est son prophète, prosternons-nous, prosternez-vous. On pourrait rappeler à la majorité de ces mêmes critiques qui aujourd'hui s'extasient avec des sanglots dans la voix qu'ils furent moins bavards sur le film précédent du même réalisateur, A propos d'Elly... , auquel ils n'accordèrent pas beaucoup plus d'intérêt que s'il se fût agi de, mettons, une bouse de gnou séchée. Fin de la parenthèse)

Farhadi conduit son récit linéairement, s'autorisant quelques ellipses, et, comme dans chacun de ses films précédents, tout ou presque pourrait en apparence  se résumer à une seule question. Pour La fête du feu c'était "A-t-il ou non trompé sa femme avec la voisine ?", et pour A propos d'Elly ç'aurait pu être "Qui était vraiment cette jeune fille ?". Ici, la question qu'on se pose pendant deux heures c'est "Est-ce qu'il l'a poussée ou pas ?", sauf qu'on y a apporté une certaine quantités de sous-réponses et de sous-questions. Qui générent à leur tour d'autres sous-questions, etc.
Toute la deuxième partie du film est essentiellement procédurale (les plaignants / le juge, l'accusé / le juge, les témoins / le juge) genre que -je ne sais pourquoi- j'affectionne particulièrement, sauf qu'ici, on n'est pas dans La défense Lincoln (le système judiciaire iranien semble plus rustique -on peut s'en remettre au juge mais il semble aussi qu'on peut se mettre d'accord directement pour retirer sa plainte contre un tas de pépettes),et, spectateur,  on se sent d'emblée à l'étroit, mal à l'aise, dans cette pièce minuscule remplie de tant de gens (dont certains font tant de bruit...). Car le réalisateur affectionne visiblement les intérieurs, les huis-clos, les espaces réduits, sans tomber dans  la théâtralisation, tant il reste près de ses personnages, simplement, à l'affût  de chaque frémissement, de chaque réaction.
Et on ne peut s'empêcher de s'en poser, justement, des questions, et de changer d'opinion régulièrement à propos des personnages (comme je l'ai dit, personne n'est tout à fait blanc, ni tout à fait noir.) Et le réalisateur parvient même à glisser quelques allusions (il ne serait pas forcément facile de vivre en Iran...) en enfonçant encore une fois le clou à propos du poids (et c'est rien de le dire) de la religion, des coutumes et des traditions, qu'elles soient sociales ou familiales, du choc entre entre les différentes classes, et de l'impossiblité, en fin de compte, de régler tout ça parfaitement,  en son âme et conscience, se payant le luxe, dans un très beau plan final, de laisser en suspens la question à laquelle tout autre mélodramatiste aurait cru bon de devoir répondre pour que, justement, le spectateur s'en aille un peu rassuré. Ce qu'il ne sera pas.
Du très beau travail, décidément.
Et j'apprend que les deux films précédents d'Ashgar Farhadi ressortent très prochainement en salle (décidément, voici un distributeur et/ou une attachée de presse qui font un boulot du tonnerre!)

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8 juin 2011

a minima

QUELQUES JOURS DE REPIT
de Amor Hakkar

Il y a des films qu'on a vraiment vraiment envie de défendre, parce qu'ils apparaissent fragiles comme des oisillons morts-nés, des films conçus en dehors d'une économie de marché, des films drastiques, des films ténus, des films un peu à côté, des films très un peu plus loin.
Des films où il aura  été avant tout question d'économie, de réduire encore plus un budget lilliputien, pour satisfaire une besoin, une pulsion (à ce niveau-là ça semble tellement vital) de faire du cinéma.
Un film réalisé par quelqu'un du cru, un voisin quasiment. et dans lequel d'ailleurs interviennent deux acteurs qui sont des "vrais gens", qu'on connaît. C'est incontestablement un "vrai" film, mais dans lequel la fiction a été tellement grattée jusqu'à l'os qu'on voit quasiment au travers de la trame, qu'il ne subsiste que l'indispensable, le minimum vital, et qu'on ne pouvait rien ôter de plus sinon le récit s'effondrait sur lui-même, se désagrégeait.
Deux hommes en fuite, des homosexuels iraniens arrivés en france clandestinement et sans papier, qui vont passer quelques jours dans le Jura, avant d'être à nouveau expulsés. Les "quelques jours de répit" du titre. L'un des deux rencontre une veuve qui l'invite à faire chez elle quelques travaux de peinture. Il y va. L'autre (le plus jeune des deux) reste  à l'hôtel,il est un peu inquiet...
Peu de choses sont montrées, et encore moins sont dites. Ca m'a un peu dérangé, cet hyperminimalisme forcené. Le réalisateur aurait pu ajouter quelques bouts de gras fictionnels autour de l'os tout sec de son anecdote. La tendresse entre ces deux hommes semble aussi abstraite que l'homosexualité pourrait l'être en Iran.
Marina Vlady a de bien beaux yeux, Samir Guesmi s'en tire avec tous les honneurs (j'aime vraiment beaucoup cet acteur.) et Amor Hakkar assure des deux côtés de la caméra.
Suis resté sur ma faim. Dommage.

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3 juin 2011

algernon

Je ne sais pas si vous connaissez ce roman de science-fiction qui m'avait enchanté dans ma jeunesse, d'ailleurs : le héros, débile léger au début, devenait subitement très intelligent suite à une injection, mais réalisait ensuite qu'il allait redevenir comme avant, dès que le produit aurait cessé d'agir (grosso modo)

eh bien ici pour l'instant, c'est la même chose : j'ai arrêté la cortisone ce matin, comme prescrit, et donc je sais que désormais, à plus ou moins brève échéance, je vais redevenir comme avant, et ne plus rien sentir à nouveau... ça a quelque chose de déprimant, mais en même temps je me fais une raison, et je goûte à tout ce que je peux goûter, et je sens tout ce que je peux sentir, puisqu'en principe, dans un jour ou deux, tout celà ne sera plus qu'un joyeux souvenir

comme si c'était possible d'enregister les goûts et les odeurs

(c'est incroyable la quantité d'odeurs de parfums qui flottent partout, qui se télescopent se mélangent s'enchevêtrent)

je m'use les narines à sentir, tandis que je sens sens bien que ça s'amenuise, irrémédiablement...

 

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