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lieux communs (et autres fadaises)
13 mars 2012

graine pourrie

ELENA
de Andreï Zviaguintzev

Vu en enfilade (!) du précédent le deuxième film dont j'avais vu la bande-annonce au moins 74 fois dans les diverses salles parisiennes.  Ladite bande-annonce racontait d'ailleurs à peu près tout assez précisément, Russie, image bleu glacé, violons de Phil Glass, portrait de femme, affrontements familiaux et sociaux. Amertume, malaise. Après Portrait au crépuscule, on nous confirme que la vie en Russie n'est pas spécialement youp la boum, et que cela a visiblement peu de chance de s'arranger, dans l'état des choses (et des gens).
Un film sec mais en même temps lyrique. Depuis longtemps un premier plan  n'avait pas  aussi bien exprimé la notion de durée -et donc de malaise-. Des fenêtres, un arbre, un corbeau. (immobilité, croassement). Puis un autre. A mi-chemin entre Angelopoulos et... Hitchcock, par exemple.
Portrait d'une femme qui se dédouble, d'un côté épouse d'un vieux riche russe pas très sympa (on ne sent pas leur couple véritablement ruisseler d'amour), dans leur grande maison impeccable et glacée, et de l'autre mère d'un chômeur qui vit en HLM pourrave avec femme et enfant(s) et qui passe son temps à zoner sur son canapé en attendant que sa chère maman, justement, lui ramène un peu de sous pour pouvoir aller refaire le plein de bière et de cacahuètes. entre les deux, elle prend les transports en commun.
Evidemment il lui en demande plus, et elle fait en sorte que, et ça continue en escalade mortifère et désabusée. Glacé, vous dis-je. Un thème unique (et bien choisi) de Phil Glass vient à point pour donner un genre de contrepoint répétitif (et lyrique) à ces existences fangeuses (et répétitives). Qui attend le générique de fin pour se laisser un peu aller, plus loin que les quelques premières notes qu'il aura répété pendant tout le film.
Sans concession, comme avait pu l'apparaître en son temps, disons La fille aux allumettes, de Kaurismaki. Noir. Même plan à la fin qu'au début, et il n'y a même plus d'oiseaux. un sacré porttrait de femme. Nadezhda Markina, multi -récompensée (une flopée de prix d'interprétation dans différents festivals) n'est pas tout à fait la Mère à l'enfant toute de douceur et d'amour suggérée par l'affiche (ou peut-être que si, justement...)
Intensément sombre.

 

20017349

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