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lieux communs (et autres fadaises)
16 janvier 2013

just a fucking business

COGAN : KILLING THEM SOFTLY
de Andrew Dominik

Bonne surprise : voilà que ça passait pour quelques séances en vo dans le bôô cinéma (alors qu'on n'avait même rien demandé!) j'y suis donc allé (s'il n'était passé qu'en vf je n'aurais pas bougé!). Andrew Dominik, c'est (j'ai cherché en sortant du ciné) le monsieur qui a réalisé L'assassinat de Jesse James par le lâche dont j'ai oublié le nom, qui est quasiment au western ce que ce film-ci est au polar : une quintessence, un exercice de style, une métaphore (plus ou moins) roublarde.
On y retrouve Brad Pitt, qui passe ici du rôle de tué à celui de tueur. Un tueur "propre" engagé pour venir faire le ménage sur una sale affaire de braquage par deux idiots coachés par un à peine moins (idiot) d'un tripot clandestin dont la paricularité est que son gérant a eu, quelques temps auparavant, la mauvaise idée d'organiser son propre braquage (par deux autres idiots). Deux fois de suite, ça fait désordre, et il faut donc y en mettre un peu (de rordre).
Le film est un peu longuet à démarrer parce qu'il faut expliquer tout ça. c'est un film qui parle énormément (mais j'adore ça) avec quelques pics de tension, régulièrement (le braquage étant le premier temps fort).  Brad Pitt est très bien (il ne nous la joue pas du tout beau gosse), mais il est entouré d'une distribution (pas la peine de préciser "masculine", il n'y a pratiquement que ça, à part une pute dans une chambre d'hôtel me semble-t-il) tout à fait à la hauteur : Richard Jenkins en comptable mafieux réprésentant des "on" et des "ils", James Gandolfini (mon armoire à glace préférée) sublime en tueur alcoolo et dépressif, Ray Liotta en souffre-douleur (il a pris quelques heures de vol, lui, depuis le temps ou il jeunepremiérait et sexsymbolait...)
Un vaste règlement de comptes, donc, et un film plus que plaisant. Non seulement  les dialogues sont délicieux, mais la bande musicale a été soignée, ainsi que l'intervention judicieuse, à intervalles réguliers d'écrans de télévision qui parlent de politique américaine (on assiste ainsi  entre autres aux discours du sénateur Obama), histoire de bien casser l'ambiance. festival de tronches, dialogues au cordeau, montage plus que malin. Du grand art, donc.
Qu'en restera-t-il alors ?
Trois scènes : une de tabassage,mémorable,  hyper et complaisamment violente (je me cachais un peu les yeux en disant "c'est du cinéma! c'est de l'humour! c'est du deuxième degré!" en pensant à Killer Joe), une seconde, délicieuse, de championnat du monde des faux-raccords, entre Pitt et Gandolfini, à base de verres de bières et de vodka-machin, et une autre, enfin, magnifique,de meurtre (d'une bagnole à l'autre) filmée au ralenti, qui est une des plus belles scènes de meurtre que j'ai vu(e) au cinéma...
Sans oublier cette fameuse dernière phrase de Pitt "America is not a country, it's just a fucking business!"

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