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lieux communs (et autres fadaises)
26 avril 2014

la dernière pièce du puzzle

UNE PROMESSE
de Patrice Lecomte

Celui-là, soyons franc, je n'avais pas véritablement l'intention de le voir, MAIS COMME c'était le lundi de pâques, qu'il pleuvait, que tout en ville était fermé ET QUE j'avais hélas un trou entre les deux films que je voulais voir (Pepper Land et Tom), j'ai donc regardé à quoi correspondait la séance intercalaire : un film d'animation (bof) le Resnais (mouais) et tiens un Lecomte en anglais, avec des acteurs anglais, et d'après Stefan Zweig... c'est donc pour celui-là que j'ai opté, en me disant (le lâche) "De toute façon, au pire,  si ça m'ennuie je m'endors, et basta..."
Bon j'avoue que j'ai un tout petit peu dormichouillé au début, mais comme disait Livchine "Ce n'était pas un sommeil hostile...". Après, dès que j'ai eu l'oeil ouvert, je ne l'ai quasiment plus refermé . C'est... très Zweig : le mari et la femme, dans une maison très grande et très belle, lui beaucoup plus vieux qu'elle (hum hum) mais ils ont un enfant... Arrive une jeune homme, jeune, donc, comme il est annoncé, et beau, et les hormones ne tardent pas à bouillir de part et d'autre (pas le mari, bien sûr, joué par Alan Rickman, que, il y a quelques décennies j'appréciai énormément dans un rôle d'amant défunt : Truly, Madly, Deeply... mais bon là il est vieux, et il ne pense pas à la rigolade, il ne pense qu'à son usine, et ça tombe bien :  le jeune homme doit être ingénieur stagiaire ou un truc dans le genre , désolé c'est au début que ça s'est dit et je dormais...) surtout quand le mari décide d'embaucher le jeune homme comme secrétaire particulier et quasi bras droit de l'entreprise, et en même temps de l'héberger dans sa grande maison, au lieu de la minable chambre de bonne sous les toits qu'il  occupe en ville... Un jeune homme, une jeune dame, une passion portée à incandescence qui ne peut pas éclater au grand jour, des frémissements, des regards, des pâmoisons silencieuses, on est vraiment chez Zweig... Au bout d'un moment, quand il commence à y avoir anguille sous roche, le mari décide d'envoyer le jeune homme au Brésil pour une durée indéterminée, ce qu'il est bien obligé d'accepter, d'où souffrance douleur déchirement vase brisé larmes et -enfin!- échange de la promesse qui donne son titre au film.
C'est très impeccablement réalisé, un peu corseté ("un peu trop amidonné, peut-être" pensais-je) mais cette rigidité formelle est plutôt en adéquation avec celle, morale, de l'époque et du récit. L'histoire d'une passion zweigienne (le feu/la glace pour résumer, et le carcan des conventions par dessus), avec tous ses passages obligés et/ou attendus (ah, cette confession à mi-voix du mari expirant) et même -attention spoiler - une happy-end nunuchissime dont je ne suis pas certain qu'elle soit dans le texte original, connaissant Stefan Z., mais, comme je ne l'ai pas lu, je ne peux rien affirmer!
Bon, toujours est-il qu'on a déjà vu Lecomte plus inspiré et plus personnel, me semble-t-il...

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