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lieux communs (et autres fadaises)
12 septembre 2014

a dream within a dream

ENEMY
de Denis Villeneuve

Je n'avais pas tellement aimé le premier film du monsieur (Incendies) que je trouvais... manipulateur (l'adjectif vaut ce qu'il vaut, faute de mieux), j'ai zappé le deuxième (Prisoners), et suis donc pourtant allé voir celui-ci lundi à 13h45 et en VO, surtout pour étrenner mon statut de "jeune sénior" (j'y étais d'ailleurs tout seul dans la salle), alors que je n'en avais pas a priori forcément très envie, mais Pépin me l'avait vanté à demi-mot avec une mine gourmande, et je lui ai donc fait confiance...
C'est... étrange.
Après une scène d'ouverture dont on comprendra (peut-être) à la fin le pourquoi, on rencontre le héros (Jake Gyllenhaal, qui, n'en déplaise à l'ensemble des critiques, ne livre pas une double prestation si extraordinaire que ça), prof d'histoire, qui se découvre un double parfait en visionnant un dvd. C'est le début des embêtements... (mais qui est vraiment l'enemy du titre ?)
Filmé beigeasse, jaunâtre, cotonneux, poisseux. Une sensation générale de vague torpeur, d'engourdissement, avec parfois l'impression de déjà-vu, ou de ne pas comprendre ce qu'on voit, comme ces rêves avec des scènes qui se répètent en boucle, des gestes qu'on n'arriverait pas à accomplir, des choses abominables qu'on devine plutôt qu'on ne les voit (mais ce qu'elles suggèrent est peut-être encore plus abominable), des éléments apparemment disjoints qui pourtant se rejoignent (ou peut-être le contraire), des fausses pistes, des chausse-trapes, des pièces mystérieuses, des enveloppes scellées "personnel et confidentiel", des rêves, des rêves dans le rêve, des réveils, des endormissements,  bref un magma sans doute un peu psy -mental serait plus juste- (les critiques évoquent souvent Lynch et Cronenberg, ils n'ont sans doute pas tort) dont on ne peut pas  parler trop précisément sans risquer de déflorer le sujet (et donc de gâcher le plaisir du spectateur).
Car le plaisir, ici, serait de réagencer tous les éléments disparates dont on dispose pour reconstituer chacun sa propre petite histoire, avec ses bon sang mais c'est bien sûr!, ses failles, ses incohérences (et le plus drôle c'est que chacun pourrait bien avoir raison. ) Comme dans ces puzzles de hmmm milliers de pièces, des fois on tient deux morceaux dont on est certain qu'ils s'emboîtent nickel, et pourtant pas du tout.
Le sentiment que, chez Lynch ou Cronenberg, le malaise résulte d'une nécessité interne, une soigneuse (in)cohérence, alors qu'ici, (mais qui suis-je pour juger, hein ?) on n'en est pas trop sûr, tout ça pourrait n'être qu'esbrouffe dolanesque ou jemenfoutisme... (là mettez le qualificatif qui vous agrée), on se laisse mener en bateau, mais pour aller où ?
Non on n'est vraiment sur de rien (un ? deux ? et Mélanie Laurent ? et l'araignée ? et la mère ?), mais, comme conclut Pierre Murat dans Téléramuche (et, pour une fois je suis plutôt d'accord avec lui) "mais on s'en fout"...

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