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lieux communs (et autres fadaises)
31 mars 2015

micro hors-série spécial "le club des policiers yiddish"

(entre les pages 314 et 530)

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Les serveuses sont connues pour leur retour d'âge, leur mauvais caractère, et un air de famille avec les cabines des semi-remorques.

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Pendant l'année de malheur qui avait précédé sa défection et sa reddition au côté juif de sa nature, avant que sa mère soit écrasée par un camion fou rempli de juifs déchaînés, le jeune Johnny Bear avait découvert le basket et Wilfred Dick, alors arbitre de 1,27 mètre. Ce fut la haine au premier coup d'oeil, le genre de grande haine romantique qui, chez les garçons de treize ans, est indiscernable de l'amour ou le plus près qu'ils puissent s'en approcher.

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Landsman reconnaît l'hébreu à l'oreille. mais l'hébreu qu'il a appris porte la marque de la tradition, c'est celui que ses ancêtres ont emporté avec eux pendant les millénaires de leur exil européen, huileux et salé tel un filet de poisson fumé pour conservation, avec une chair au fort parfum de yiddish.

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Retour au village de Jims : une rangée de toitures métalliques autour d'une crique, des habitations entassées pêle-mêle comme les dix dernières boites de haricots sur une étagère d'épicerie avant l'arrivée du cyclone. Des chiens des gamins et des paniers de basket. Un vieux plateau recouvert de mauvaises herbes et de branches épineuses de myrtilles, une chimère de camion et de feuillage.

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Hertz bouscule Landsman en exhalant une haleine parfumée à l'eau-de-vie de prune, avec un relent de hareng à l'huile si fort qu'on en sent même les arêtes.

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Les assiettes sont en fer-blanc émaillé, les verres en plastique, tandis que les couteaux ont des manches en os et des lames effrayantes, le genre d'ustensile qu'on utilise pour détacher le foie encore palpitant de l'abdomen d'un ours.

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Pendant qu'il contemple le saladier de boulettes d'élan, son estomac émet un gargouillis de lassitude, un son yiddish, à mi-chemin entre un renvoi et une lamentation.

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Sur la table de cuisine à côté de lui, la baisse de niveau d'une bouteille de slivovitz mesure à la façon d'un baromètre la dépression de son atmosphère personnelle.

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Quel ton ? riposte Berko, la voix chargée d'une demi-douzaine de tons, pareille à une mesure de partition musicale, un ensemble de chambre d'insolence, de ressentiment, de sarcasme, de provocation, d'innocence et de surprise. Mais quel ton ?

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Litvak se déshabilla et accrocha ses vêtements à deux patères d'acier. il sentait déjà la marée montante des bains, une odeur de chlore et d'aisselles aux relents salés, qui, à la réflexion, venaient peut-être de l'usine de saumure du rez-de-chaussée.

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Il passa la langue dans les zones vides de sa bouche, avec leur consistance de mastic gras. Il était habitué à la souffrance et à la casse, mais, depuis l'accident, son corps ne semblait plus lui appartenir. C'était un ensemble de pièces rapportées clouées les unes aux autres. Une maison d'oiseaux, confectionnée avec des chutes de bois et accrochée à un poteau, où son âme battait des ailes telle une chauve-souris affolée. Il était né, comme tout Juif, dans le mauvais monde, le mauvais pays, au mauvais moment, et maintenant il vivait aussi dans le mauvais corps.

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- Alter Litvak je présume, articula-t-il en tendant la main à Litvak avec un froncement de sourcils, affectant une dureté virile d'une manière qui parodiait et la dureté et la virilté, ainsi que son propre manque relatif de ces deux qualités.

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Par équipes de deux, six hommes aux surnoms pittoresques de marins perdus dans un vieux film de sous-marins se relaient dans la salle toutes les quatre heures. L'un est un Noir, un deuxième un Latino, et les autres sont des géants roses aux gestes coulants et aux cheveux ras, occupant le créneau entre astronaute et chef-scout pédophile.

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Landsman prend une nouvelle gorgée d'eau minérale. elle est tiède, avec un goût de fond de poche de cardigan.

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Lansman considère les choses qu'il lui reste à perdre : une galette avachie en forme de chapeau, un jeu d'échecs de poche et la photo polaroïd d'un messie mort. Une carte des frontières de Sitka, profane, ad hoc, encyclopédique ; des ronces d'aronia, des gargotes et des lieux du crime imprimés dans les circonvolutions de son cerveau. Un brouillard hivernal qui ouate le coeur, des après-midi d'été qui s'étirent sans fin à la manière des arguties des Juifs. Des fantômes de la Russie impériale retrouvés dans l'oignon de la cathédrale de l'Archange Saint-Michel, et d'autres de Varsovie réveillés dans le bercement et le raclement d'un violoniste de café. Des canaux, des bateaux de pêche, des îles, des chiens errants, des conserveries, des restaurants de laiterie. La marquise de néon du Théâtre Baranof reflétée sur l'asphalte humide, des couleurs qui dégoulinent comme des aquarelles pendant qu'on sort d'une projection du Coeur des ténèbres d'Orson Welles à laquelle on vient d'assister pour la troisième fois avec la fille de ses rêves à son bras.

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Son pouls rapide, sa bouche sèche et son système neurovégétatif sont prisonniers de l'exaspérante routine de sa phobie, mais le poste à galène qui est distribué à chaque Juif pour capter les messages du Messie vibre à la vue de la croupe de Bina, de sa longue courbe galbée comme une sorte de lettre d'alphabet magique, de rune dotée du pouvoir de repousser la dalle de pierre sous laquelle il a enseveli son désir pour elle.

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Alors pourquoi son coeur cogne-t-il contre les barreaux de sa cage thoracique comme le quart métallique d'un récidiviste ? Pourquoi le lit parfumé de Bina lui fait-il l'effet d'une chaussette humide, d'un caleçon qui remonte ou d'un costume de laine par un après-midi torride ?

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Landsman s'écroule sur une banquette dont les coussins couleur ecchymose dégagent un fort remugle alaskéen de tabac froid, mêlé d'une complexe odeur de sel, mi-mer démontée, mi-sueur imprégnant la doublure d'un feutre mou en laine.

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30 mars 2015

le sholem du shammès

LE CLUB DES POLICIERS YIDDISH
de Michael Chabon

club des policiers yi

" Une réussite, comme si Raymond Chandler et Philip K. Dick avaient fumé un joint en compagnie d'Isaac Bashevis Singer... "New York Review of Books.

Je viens de le terminer, et c'est comme de dire au revoir à un vieux pote. Ce (gros) bouquin a une histoire. Zabetta me l'avait donné, il y a quelques années, parce qu'elle n'arrivait pas à le lire, et moi, justement, j'en avais très envie. Je l'avais commencé, je trouvais l'écriture magnifique, mais très dense. Trop, sans doute. Et comme la jubilation que me procuraient ces phrases ne me suffisait pas, j'ai dû le reposer un instant. Et l'instant a duré (quand on pose les livres, des fois, c'est juste que ce n'était pas le bon moment.) Et je suis -volagement- passé à autre chose.
Et, avant de partir en Inde, (juste avant), j'ai cherché quel bouquin je pouvais y emmener (non non non je ne veux pas de liseuse! Je veux un truc, en papier, avec une couverture en carton et des pages qui se tournent), et, après avoir passé en revue les étagères de ma bibliothèque (que les rayons des "poches"), au crible de mes critères de choix : un bouquin assez gros, pour qu'il me dure les quinze jours, mais pas trop "dur à lire", un truc plaisant, avec un héros qui me plaise, peut-être un polar, ou bien pourquoi pas de la s-f... et j'ai soudain repensé à lui, que j'ai trouvé rangé au rayon des 10/18, m'attendant patiemment entre Jorn Riel et Stephen Mc Cauley -non non je ne range pas par ordre alphabétique-. Hop donc! le voilà dans mon sac! (J'avais pris aussi un recueil de nouvelles de Stephen king que j'vais mis dans ma valise, mais il a souffert de certaines conditions atmosphériques plus qu'humides entre les aéroports de Lyon et Istanbul -neigeuses, les conditions- juste au cas où, mais celui-là je ne l'ai pas ouvert du tout, je l'ai juste fait sécher.) Sac où il est resté... un certain temps, avant que je ne l'ouvre : la journée, je n'avais pas le temps, et le soir, hop! je tombais comme une masse, mais, qu'importe, je le transportais partout avec moi, comme une relique.
J'ai quand même fini par le commencer, au bout de presqu'une semaine (il m'en restait encore autant à voyager), et je me suis replongé dedans ; je me souvenais très bien du début : un flic juif -en Alaska- tombe sur le cadavre d'un mec, avec une balle dans la nuque, devant un échiquier où une partie est en cours, dans une chambre de l'hôtel miteux qu'il habite lui-aussi. Un vieux flic, plutôt alcoolo, désabusé, le genre de personnage qui m'attire (dans la famille des Harry Bosch, des Matt Scudder, ces privés que la quatrième de couv' qualifie généralement de "cabossés", ces durs-à-cuire mais avec un coeur gros comme ça à l'intérieur) j'ai donc recommecné à zéro, et j'ai continué, essayant de me rappeler jusqu'où j'étais allé la première fois..
Lui, donc, c'est Meyer Landsman. Et il va donc commencer à enquêter. sauf que, cette histoire de juifs en Alaska, si, la première fois ça m'avait vaguement fait dresser l'oreille ("Tiens, je ne savais pas qu'il y avait une importante colonie juive du côté de Fairbanks...") mais pas plus, cette seconde fois, je me suis un peu plus questionné quand même. Et j'ai appris que, si ce bouquin est vraiment un polar, il a néanmoins gagné trois prix énormes qu'on n'attribue en principe qu'aux romans de science-fiction. Tiens donc, et pourquoi ? parce qu'il s'agit d'une uchronie.

(un blanc dans le cerveau de l'auditoire, suspendu à mes lèvres ?). Mais si, comme Pavane de Keith Roberts (en roman) ou, plus facile Inglorious bastards de Quentin T., au cinéma. Un univers qui a commencé comme le notre mais où, à un moment, un événement s'est (ou ne s'est pas passé) ce qui fait que ça a continué pas exactement comme ça a continué chez nous. Ici, ça a bifurqué tard, en 1946 :

- Dans «Le Club des policiers yiddish», vous imaginez que les juifs, dans les années 40, n'émigrent pas en Israël mais en Alaska. Comment l'idée vous est venue d'installer l'Etat juif dans cette région glaciale?

- En 1940, le Secrétaire à l'Intérieur de Franklin Roosevelt, Harold Hickes, a proposé, pour des raisons humanitaires, de permettre aux réfugiés juifs en provenance de l'Est de s'installer dans certaines parties de l'Alaska, qui était encore un territoire, pas un Etat. Il y avait aussi un intérêt économique, les Etats-Unis cherchant de la main d'œuvre pour exploiter les ressources de la région. Bref, Roosevelt s'est intéressé quelque temps à cette nouvelle Frontière dans le nord-ouest et une loi a été proposée au Congrès pour créer ce refuge. Le projet n'a finalement pas été retenu, mais j'ai imaginé les conséquences de la chose, si la loi était passée.

- Le monde que nous connaissons n'aurait jamais existé...

- Non. Parce que des millions de juifs auraient été sauvés, et auraient immigré aux Etats-Unis. L'Allemagne n'aurait pas été obligée de consacrer autant de moyens, en hommes et en matériel, pour tuer les juifs. Ils n'auraient peut-être pas perdu la guerre contre la Russie, parce que les soldats allemands, affectés dans les camps, auraient pu être déployés sur le front de l'Est. La guerre, du coup, aurait sans doute été plus longue, et les Etats-Unis auraient été obligés de lâcher une bombe atomique sur Berlin en 1946. Quant à Israël, il y aurait eu moins de pressions, après la guerre, pour la création de cet Etat, car les Etats-Unis ne se seraient pas sentis aussi coupables de n'avoir sauvé personne. De toute façon, en 40, Eleanor Roosevelt et Harold Ickes étaient les seuls à se préoccuper des juifs. Le secrétaire d'Etat de l'époque ne voulait rien entendre.
(extrait d'un entretien avec Michael Chabon)


Donc, pas d'Israel dans cet univers-là, mais des millions de juifs entassés dans le district de Sitka (oui oui, ça, par contre, ça existe en vrai). Je reviens donc à mon privé, Landsman, qui va donc mener l'enquête avec son cousin Berko (un autre dur-à-cuire cabossé, lui aussi, moitié juif et moitié indien) et sous la supervision de Bina qui est son supérieur hiérarchique mais aussi son ex-femme. Rajoutons que tout le monde est un peu nerveux parce que l'attribution des territoires alaskais avait été faite pour une durée limitée dans le temps, et voici qu'est arrivée ou presque l'heure imminente de la rétrocession...
En même temps que Landsman poursuit son enquête, le lecteur le suit, le découvre, s'attache à lui, et découvre aussi progressivement  l'hstoire de ce district de Sitka, à travers les personnages que Landsman rencontre et contre lesquels son enquête rebondit. La perception de la personnalité du mort, notamment, évolue sans cesse au fil du roman. Il sera beaucoup question de juifs, certes, mais aussi d'échecs (le jeu). Tout ça est d'une richesse et d'une virtuosité incroyables. Landsman, son cousin, sa soeur, son ex-femme, son père, une chronique familiale intense, touchante, solide, drôle, émouvante...
Car ce qui caractérise ce bouquin, à part le fait qu'il soit une uchronie déguisée en polar,  encore plus que son intrigue touffue (qui, vous vous en doutez va se ramifier de plus en plus jusqu'à déboucher sur... non non je ne vous dirai pas quoi) c'est la qualité de son écriture, son style, son humour -à froid- : ça m'avait déja ravi la première fois (mais pourquoi donc l'avais-je interrompu ?).  Chabon a truffé son texte de mots d'argots yiddish (ne vous inquiétez pas, il ya un glossaire à la fin) et la façon même dont tout ça est raconté est ju-bi-la-toire : descriptions, énumérations, comparaisons, états d'âme, coups de blues, coups de sang, considérations sur l'existence, combien de fois me suis-je arrêté pour le plaisir de relire ce que je venais de lire. Je me suis mis à faire des cornes sur les pages, pour pouvoir retrouver plus facilement ces pépites. L'écriture de Michael Chabon, enfin, l'écriture de ce roman, est comme une épicerie fine, où l'auteur vous ferait goûter à des douceurs jusqu'à satiété. C'est une écriture riche, gourmand, calorique, à la façon des pâtisseries extrême-orientales... Un bouquin qui se déguste, véritablement.
Dans le prochain post, je vous recopierai quelques extraits, pour voir si le coeur vous en dit...

29 mars 2015

peliculas latinas (1)

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Premier jour. Un joli film cubain "né sous une bonne étoile". Très, oui, très joliment filmé (et on voudrait nous faire croire qu'à Cuba ils sont pauvres!), l'histoire d'un joli couple (elle -dixit Joseline est "belle de partout"- tandis que lui -les yeux la barbe les frisettes- est mimi joli tout plein, et bien tout autant joli de partout qu'elle en ce qui me concerne, j'aimerais bien avoir un profesor comme lui) un peu à l'étroit dans sa maisonnette-hangarounet, où s'entassent les lits de la grand-mère un peu acariâtre et de la (grosse) fillette née d'un premier mariage de elle (à tel point qu'ils sont obligés d'aller forniquer ailleurs, les pauvres, même pas tranquilles chez eux), et un peu à l'étroit aussi dans ses finances : l'argent est rare et tous les moyens sont bons pour le faire rentrer, même ceux "que la morale réprouve" (ou que la policia verbalise). Elle travaille dans une usine vide, qui "attend sa réouverture prochaine", lui est instit et apprend, notamment à nager à ses élèves sur des chaises au fond d'une piscine sans eau... Un film doux, coloré, ensoleillé, verdoyant, épicé, tendre... Un peu indolent aussi, question scénar (tout est pratiquement joué dès le début, et pas grand chose ne sera solutionné à la fin, la vie continue, l'herbe est verte et les tracts continuent de pleuvoir), où quelques péripéties joueraient le rôle de glaçons dans un cocktail genre Cuba libre,  parfait pour ouvrir cette semaine sud-américaine.

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Là, c'est le deuxième jour, et ça rigole déjà nettement moins. Un film expérimental brésilien (si si) qu'on annonce de 1h35 mais qui m'a paru en durer deux. L'histoire d'un conducteur de tram et d'une surveillante vidéo du trafic, "librement adaptée d'une nouvelle d'Edgar Poe", et filme en -petit- format carré (arrondi dans les coins) format parfait par exemple, pour une scène de photos style photomatons ("changez de coiffure"). On s'ennuie assez longuement et assez longtemps (Il est seul, il est taciturne, ils se croisent, elle le draguouille, il ne répond pas à ses avances...), le format et le cadrage insistent sur la solitude et la mornitude et la démoralitude du héros (et donc du spectateur), oui on s'ennuie, et pourtant, et pourtant...  Soudain joue un certain effet de sidération, (à partir, me semble-t-il d'un plan magnifique de deux visages qui se croiseront jamais) où le spectateur (moi, donc) se sent moins exclus, et est comme pris par la main. Ou peut-être accepte de jouer le jeu. Il y a des chansons brésiliennes (qu'en principe j'abhorre, mais qui là sont tellement décalées qu'elles en deviennent savoureuses, une sur "quel bonheur" et l'autre sur "il est bon de se rappeler qu'un verre vide est rempli d'air") qui font penser que peut-être l'imperturbable et keatonien sérieux du récit (et de son personnage principal) ne seraient en fin de compte qu'un clin d'oeil complice déguisé. Ca vous donne en tout cas envie de lire cette fameuse nouvelle.

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Là c'était gala, un film en sortie nationale, on avait même réussi à avoir une actrice présente pour rencontrer les spectateurs (mais ce qui n'a pas été un argument décisif pour augmenter leur nombre et leur motivation, tant pis pour eux). Téléramuche l'avait chroniqué-expédié en quelques lignes à la limite du mépris, mais bon ça n'est pas tous les jours qu'on a la chance de voir un film péruvien!, et on s'était donc lancés. le film a été -assez idiotement  je trouve- retitré Un octobre violet à Lima (qu'on pourrait davantage supputer chronique lysergique et hallucinatoire) et raconte les histoires de plusieurs personnages (un flic et sa femme malade, un supporter de foot et son copain en prison, un faux-monnayeur et son envie de participer à la Procession du Seigneur des miracles) toutes histoires qui vont se croiser bien sur lors de la séquence finale, celle de ladite procession filmée "en vrai" (ambiance qu'on pourrait rapprocher de celle de la Bataille de Solférino, par le nombre et la ferveur de ses participants). Si le film a l'énergie, le rythme et les cojones, il pêche néanmoins par quelques maladresse(s) (flottements question interprétation, complexification inutile de la temporalité, utilisation insupportable de l'Adagio d'Albinoni pour "dramatiser" la scène finale..., surgissement réguliers des poncifs qu'on se doit de trouver dans tout bon mélodrame) mais comme je le disais, on n'a pas tous les jours une actrice péruvienne, et toute mimi de surcroît, qui vous fait la gentillesse de se déplacer, alors n'imitons pas Téléramuche, et indulgeons, et attendons donc le prochain film du réalisateur!

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Troisième jour : Une avant-première ! Le nouveau film de Lisandro Alonso, qu'on aime énormément ici et dont on a passé tous les films ou presque dans le bôô cinéma (et qui sortira le 22 avril!). J'avoue que sur le papier ça me faisait un peur : Viggo Mortensen, des dialogues en danois, co-production d'une demi-douzaine de pays, le film avait-il vraiment sa place dans la semaine latino ? Dès le début, je dois dire que j'ai été rassuré et conquis. D'abord par le nombre de spectateurs à la séance, qui confirmait donc qu'on avait bien fait de prendre le risque, mais, surtout, par le film lui même. Dès le premier plan, on est happé. Sous le charme. Séduit. Un format pas courant (rectangulaire arrondi dans les coins, comme les vieilles diapos en kodachrome 64, dont il a d'ailleurs le rendu magnifique des couleurs), une caméra qui se pose et reste encore même quand le personnage a quitté le cadre (de très longues focales, pour de très longs plans, c'est ça le bonheur cinématographique, exacerbé chez Lisandro Alonso). C'est Viggo Mortensen qui est au centre du  projet -et y a  aussi apporté des sous- (il a même composé la -parcimonieuse- musique), et c'est  normal qu'on ne voit que lui ou presque pendant une grande partie du film. L'ambiance rappelle, par exemple, celle de La dernière piste de Kelly Reichardt (film "en costumes" mais minimalisé, western "déchenillé", comme on dirait ici). Ici, la Patagonie, la fin du XIXème, des soldats, argentins, danois.  Mortensen joue un gradé danois dont la fille s'est enfuie pendant la nuit avec un jeune soldat, et qui part donc à sa recherche à travers la pampa. Et c'est sublime. (quand je suis enthousiaste, je suis enthousiaste!). d'autant plus que la toute dernière partie vous oblige soudain, spectateur béat,
-1) à remonter votre mâchoire avec votre main pour arrêter de baver d'admiration
-2) à reconsidérer tout ce que vous venez de voir et à vous interroger
Ca, c'est du cinéma, et du grand!

 

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J'ai vu celui-ci juste après Jauja, et c'était peut-être une erreur. D'abord parce que Jauja m'avait fait vraiment beaucoup d'effet, et ensuite parce que celui-ci, même s'il a obtenu le prix de la meilleure photo à Venise, est tout de même très très aride, quasiment documentaire à peine scénarisé, et que, étant fatigué, j'ai donc hélas eu du mal à résister et oui j'ai honte j'y ai pas mal dormi. Je me suis réveillé sur une image finale qui m'a fait me poser des questions, une image rétrospectivement glaçante. Ah, c'est un film chilien, qui parlent de dames qui élèvent des chèvres et font du fromage dans la misère, et apprennent que, par décision gouvernementale, lesdites chèvres doivent être abattues parce qu'elles bouffent toute l'herbe. On est au temps de Pinochet, mais, là où vivent les trois soeurs, tous ces évènements se déroulent très loin, et leur écho n'en parvient que très assourdi. Du cinéma incontestablement courageux, pour ne pas dire vaillant. Chapeau, donc.

26 mars 2015

la cuarta semana latina

Composition4
Caramba! Le printemps est revenu, et elle aussi, notre Semana Latina, la quatrième du nom!
(hihi, et l'affiche, bien sûr, c'est moi qui l'ai faite!)

26 mars 2015

de charisme en syllabes

UN HOMME IDEAL
de Yann Gozlan

Il y avait Pierre Niney, avec sa tête de chaton et ses grand yeux délicats, il y avait l'affiche, qui me faisait miroiter une bluette romantique, il y avait la séance de 16h (il était 15h55), il y avait Le printemps du cinéma, et ses séances à 3,50€, il y avait deux heures à tuer avant d'aller chez les S, et j'y suis donc entré, sans savoir du tout ce que j'allais voir.
Ca commence plutôt pas mal : un pauvre jeune déménageur, aspirant-écrivain, trouve un manuscrit écrit par un soldat français lors de la guerre d'Algérie. hop! il l'envoie à un éditeur en le signant de son nom (après l'avoir recopié sur son ordi), et re-hop! l'éditeur le rappelle, il adore le roman, le roman est publié, il obtient un prix, le jeune homme comblé en profite pour dégotter la femme de sa vie, et hop hop hop! "trois ans après" nous dit le film, le voilà qui arrive en ouikinde, dans sa belle voiture ed'sport, chez ses beaux-parents, qui ont une super-belle maison friquée sur la côteavec sa fiancée chérie et on se demande alors qu'est-ce qui pourrait bien arriver dans cet océan de bonheur narratif, ensoleillé de surcroît où tout n'est que politesses, citronnade, piscine, et armes de collection.
Sauf que, bien sûr.
L'éditeur téléphone, et le presse d'envoyer son nouveau texte, ce pour quoi il a reçu une avance faramineuse (et bien sur, le jeune homme est incapable d'écrire une nouvelle ligne) et il lui répond que c'est en cours et que ça avance bien (premier mensonge), puis la banquière téléphone à son tour pour lui dire qu'il est très à découvert, et qu'il faut renflouer, et il lui dit que son éditeur doit lui envoyer une avance et que ça va s'arranger (deuxième mensonge), et voilà qu'il reçoit une lettre anonyme contenant la photo de l'homme à qui il a volé son roman (là il ne peut rien répondre, mais il ne va pas tarder à faire connaissance avec l'horrible maître-chnateur qui le menace de révéler la vérité à tout le monde.) Aïe aïe aïe.
A partir de là, le film part en vrille, le jeune homme se met à faire des mensonges de plus en plus gros, et des conneries de la même taille (faux attentat, vrai-faux cambriolage, vrai meurtre avec débarrassage de corps nocturne et jetage dans la mer et retour à la nage) les gens se mettent à être de plus en plus cons et coopérants (personne n'entend rien, personne ne se réveille la nuit, personne n'a de doutes) et le scénario semble progresser au coup par coup, en poussant de moins en moins de délicatesse le cursueur de l'invraisemblable) puisque chaque problème est "réglé" par le jeune homme par la mise en place d'un autre, à ce ryhme-là on n'est pas près d'en sortir. D'autant plus que le réalisateur ne se prive pas, pour pimenter la sauce, de rajouter quelques scènes de cauchemars ou de fantasmes (imaginons le pire qui pourrait arriver, genre "on dirait que le sang du cadavre dans le placard coulerait du plafond sur la nappe immaculée de la salle à manger...), assez gratuitement (Il faut bien faire "thriller").
Les histoires d'imposture peuvent être assez plaisantes, mais là, pour le coup tout s'enchaîne de façon dommageable (les scénaristes se sont dit "qu'est-ce qui pourrait arriver de pire ?") soit parce que trop prévisible, soit par ce qu'invraisemblable (cette façon énervante qu'ont les "problèmes" de ne se manifester qu'un à la fois, pour que le spectateur puisse suivre (pourquoi à un moment l'éditeur arrête-t-il de téléphoner, la banquière de bloquer, le maître-chanteur de harceler ?), comme quand Bruce Lee est entouré par douze redoutables tueurs ninja de la fureur du dragon de la mort qui tue, mais qu'il attendent chacun leur tour pour venir bien se faire tataner et karatéker par le champion). ici, pareil, chacun attend sagement son tour, et le spectateur a le temps a la fois de voir venir venir les choses et de faire la liste des invraisemblances...
J'avais un peu pressenti le coup, quand Zabetta, à la caisse du bôô cinéma, m'en avait juste dit "Pierre Niney est très bien" -elle l'avait vu la veille- (sous-entendu "mais le reste du film bof bof...")
La fin tagada tsoin tsoin est très horriblement morale (oh le pauvre renégat en sweat à capuche trempé qui regarde par la vitrine de la librairie le monde bourgeois et champagné qui l'a rejeté -ou qu'il a rejeté ?- et s'éloigne à tâtons dans la nuit solitaire et glacée...). Bon, c'était 3,50€ mais je l'ai vu en plus dans un salle pleine de vieillard(e)s cacochymes qui commentaient à voix plus ou moins haute, comme s'ils étaient en tête-à-tête dans leur salon, ce qui n'a pas vraiment arrangé mon humeur...

26 mars 2015

nerf olfactif

D'Inde, encore, mais cette fois-ci à propos d'un fait (d'un effet) surprenant : j'y ai (là-bas, dès les premiers jours retrouvé les sens du goût et de l'odorat, qui me faisaient défaut depuis au moins 10 ans (c'est utile d'avoir un blog, ça donne des repères!). Lors des deux voyages précédents, je n'avais rien "senti" (et les autres membres du groupe m'enviaient, à certaines occasions spécialement (mal)odorantes).
Et là, allez savoir pourquoi, c'était là, et j'avoue que ça fait sacrément plaisir de re-sentir, de goûter des plats, quand on en discerne les saveurs des différents ingrédients et épices (les autres fois, je n'avais que l'effet "bouche en feu", ce qui est hélas un peu limité...)
Et le plus beau, c'est que non seulement j'ai senti là-bas, mais que je continue de le faire ici. Pas de façon constante (c'est ça qui est énervant) : mon olfaction est intermittente, imprévisible, versatile. J'ai quelques élements-tests qui me permettrent de vérifier : l'odeur fleurie du liquide vaisselle, par exemple. Je ne sens pas tout le temps, et je ne sens pas tout. Je sens les odeurs proches (le parfum d'une amie quand je lui fais la bise, par exemple, celle du café quand je suis au-dessus de la tasse), j'ai rarement une "odeur d'ensemble", et il me semble que cette capacité se ratatine, se retire imperceptiblement un peu plus chaque jour. Pour la plupart des repas, j'ai encore la chance de pouvoir goûter les saveurs des différents éléments, mais pas toujours.
J'en profite donc, tant que c'est là : le goût du chocolat, celui du jus d'orange, des apéricubes, des biscuits à la rose, du magret de canard avec des pommes, du beurre sur le pain, des fruits secs, du pinard (ah, retrouver les saveurs fruitées du viognier, par exemple...), du jambon cru, du cantal, de la cancoillotte au savagnin... rien que du bonheur je vous dis...
Evidemment, depuis que j'ai commencé à écrire ce post, du temps a passé, et les choses ont évolué : il semble que, même sil'orat n'est pas toujours présent (j'ai un odorat intermittent du spectacle) le goût, bien que réduit, le soit quand même toujours un peu (hier à midi au FJT j'avais le goût des patates, celui des brocoli, et celui du poisson, et, au dessert, j'ai même perçu la pointe de rhum dans le tiramisu...).
Comme a résumé le médecin que j'ai vu hier "Y a qu'a croiser les doigts..."

25 mars 2015

micro141

"Y a un monsieur qui respire très fort, je sens que ça va me gêner..."
(une dame, changeant de place avant le début du film)

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"j'ai le coeur qui s'emballe...
qui s'en bat les couilles..."

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"j'avais déprimé toute ma vie sans savoir que l'unique remède serait l'annonce de ma propre mort."

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Comment allez-vous ?
Comment allez-vous faire ?
Comment allez vous faire foutre
(Albin de la Simone)

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Deux soirs de suite, je suis rentré du cinéma en écoutant du Steve Reich sur France-Mu

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Je rentre de paris le 3 mai, et la première date de concert d'Albin de la simone est le 4...

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"j'ai passé l'âge de dormir en dortoir..."

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L'Inde prolifère

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photographier n'importe quoi, n'importe comment...

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l'ado qui, après avoir remercié d'un signe de tête vigoureux l'automobiliste qui l'avait laissé traverser la première moitié du passage piétons, me remercie du même signe de tête vigoureux quand je m'arrête à mon tour pour le laisser finir sa traversée

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 jeunes gens à joaillerie auriculaire

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retour d'Inde : deux semaines sont passées comme une seule

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trois quéquettes à l'air à la fin de cette pièce, quel délice!

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23 mars 2015

jolis messieurs d'inde (1)

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22 mars 2015

de quoi on parlait quand on parlait d'amour

BIRDMAN
d'Alejandro Iñarritu

Si Marie ne m'avait pas filé sa carte de ciné avec une place à utiliser le jour-même, je n'y serai peut-être pas allé. Je n'en avais pas plus envie que ça (il est arrivé qu'Iñarritu m'agace, l'affiche est très laide, les films à oscars bof, et surtout Michael Keaton en slip -c'est l'extrait que j'en avais vu-, bof-bof). Donc, merci à Marie, parce que j'y ai passé vraiment un sacré bon moment...
Au début, ça démarre comme une espèce de comète, de feu de bengale, de paroles, d'allées et venues dans un théâtre, et le sentiment que quelque chose me mettait un peu mal à l'aise, presque m'oppressait. Et j'ai fini par mettre le doigt dessus : il n'y avait aucun changement de plan visible, tout s'enchaînait, tac tac tac, sans aucune rupture (ni, donc, aucune respiration, et c'est ça qui me gênait, ce besoin d'oxygène. Si Hitchcock avait déjà fait ça pour La Corde, l'effet produit n'était pas du tout le même, on n'avait pas la sensation d'un film en apnée, asphyxiant quasi, tellement c'était plan-plan chez Hitch alors que là c'est quasiment cocaïné (survitaminé, en tout cas).
On a donc Michael Keaton, ex star de cinéma (il a tourné 3 films sous le déguisement de Birdman, et a refusé le quatrième), qui tente de (se) remonter sur les planches, à Broadway, en mettant en scène l'adaptation d'une nouvelle de Raymond Carver On prend le train en route, juste la veille de la première générale (visiblement, à Broadway, il y a toute une série de générales publiques avant la première) avant qu'un projecteur ne casse la tête d'un des quatre acteurs de la pièce, qui va être remplacé au pied levé par le copain (Edward Norton) d'une des actrices (Naomi Watts), un mec assez imbuvable qui va mettre assez vite le bazar dans cette ambiance déjà assez survoltée avant qu'il n'y intervienne. Tout le monde est -plus ou moins- énervé, et le fait donc savoir à Michael K -ses acteurs, donc, mais aussi sa fille, son ex-femme, sa nouvelle copine -qui lui annonce qu'elle est enceinte- Il y en a un qui reste zen, son avocat (Zach Galifianakis, en Jiminy Crickett barbu à lunettes et à poil doux, magnifique de sobriété), contrebalancé (la dualité ange/démon) par la voix qu'il entend régulièrement (et qu'il est le seul à), celle de Birdman, le personnage qu'il a autrefois glorieusement incarné, et qui vient lui donner des conseils, -un peu comme le chat dans The voices si vous voyez ce que je veux dire-.
J'aime les films qui parlent de théâtre (il y en a plein que j'adore, Vanya 42 ème rue, La fausse suivante, To be or not to be, par exemple) et j'aime aussi les films qui parlent de cinéma, tout autant. Birdman fait les deux, même s'il parle du théâtre plus frontalement que du cinéma. C'est en apparence un film sur le théâtre, mais c'est aussi -et plus profondément- un film sur le cinéma. (Broadway versus Hollywood), sur le star-system, sur les studios, sur les films de super-héros, sur la fugacité de la "gloire", et l'utilité -désormais indispensable, l'indispensabilité, donc- des réseaux sociaux, aujourd'hui.
Le choix des comédiens est plus que judicieux (Keaton avec derrière lui l'ombre de ses deux Batman, Norton avec sa réputation d'artiste duel, Naomi Watts en écho à Mulholland Drive -et dont j'apprend, par wikipedia, qu'Edward Norton est effectivement un de ses ex, (pardon pour les autres actrices dont je ne connais pas le nom), et... j'en remets une louche, Zach Galifianakis, plus que parfait dans le naturel et la simplicité).
On suit donc, dans le bruit et la fureur, Michael Keaton au centre et son cortège autour (pour parler cosmogonie, on aurait le soleil, peut-être un peu vieilli et refroidi, et son staff de planètes, comètes et satellites, se préparant à briller de tous leurs feux pour le jour de la première) bim bam, les couloirs, les coulisses, la scène, re-les couloirs, hop! sur le toit, paf! on redescend, zou! on remonte, whizzz! on entre et on ressort,  sans que le réalisateur ne nous laisse le temps de reprendre notre souffle (et j'avoue que j'étais tellement obnubilé par cette idée de plan-séquence que je me suis mis à surveiller de plus en plus attentivement l'apparition des fameuses coutures (il n'a pas pu tourner deux heures comme ça d'un seul coup sans reprendre sa respiration! (Sokourov est assez secoué pour l'avoir fait dans L'arche russe, mais il y avait une continuité, logique, topologique qui justifiait "le" long travelling qui constitue le film), ou, tout du moins, les respirations, les "appels d'air". On peut en trouver deux, simples et très visibles (les plans sur le ciel avec le passage du jour à la nuit, et vice-versa) et une troisième, (avec un plan de couloir vide, où finit par apparaître, me semble-t-il, Michael Keaton)... mais à la fin j'étais beaucoup trop pris par ce qui se passe -se joue- sur l'écran pour penser encore à disséquer la façon dont c'était fait. Après un petit passage à vide (disons, dans le cas présent, une légère baisse de tension et d'énervement) au milieu, un genre de léger sur-place, le film repart très fort, très très fort, de plus en plus haut, vous empoigne et ne vous lâche plus.
Iñarritu, ici, m'a, pour une fois, pleinement convaincu. C'est noir, c'est acide, c'est tendu, ça s'agite, ça lévite, ça gravite, ça virevolte, ça survolte, ça palabre, ça se cabre, ça tourne, ça entourne, c'est un peu comme le manège à la fin de L'inconnu du Nord-express, qui devient brindezingue et se met à tourner de plus en plus vite... on se cramponne, comme les gamins, on est en même temps étourdi et émerveillé, et on en redemande...
Quand ça ralentit et que ça finit par s'arrêter, on descend, on a les jambes un peu en coton, un peu la tête qui tourne, mais avec un sourire grand comme ça... Ca c'est de l'attraction!

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en voilà 3 différentes, ils ont choisi la plus  moche, me semble-t-il...

 

20 mars 2015

le papa des papas

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Non.
Les papas sont tristes.
Leur papa, Alain le Saux, est mort mardi, a-t-on appris. C'était le frère jumeau de Philippe Corentin, a-t-on aussi appris.

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Moi, j'adorais ses livres de papas (et on a même acheté les 4 boites des papas, à l'école!)

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