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lieux communs (et autres fadaises)
12 avril 2015

et, pourquoi pas ?

A TROIS ON Y VA
de Jérôme Bonnell

Oui, qui se souvient de Pourquoi pas! le deuxième film de Coline Serreau ? Un trio amoureux (deux mecs et une fille : Sami Frey et Mario Gonzalès, et Christine Murillo -dont ma soeur dit que c'est notre cousine mais je ne suis pas sûr...-), dans la France de la fin des années 70, un parfum d'utopie amoureuse, de l'amour, de l'humour, on s'en était bien bien régalé à l'époque, avec les copines et les copains (j'avais arghh à peine 20 ans), on avait même cru d'ailleurs un moment que ça pouvait être un modèle mais on s'était vite rendu compte que non non.
J'ai repensé à Pourquoi pas! en voyant A trois on y va. Par la similarité de la situation amoureuse (ici, on a deux filles pour un garçon, les temps changent), par l'injonction donnée par le titre, par ce ballet des sentiments, ce trouble, cette confusion, oui, qui constitue(nt) l'essentiel de la matière -soyeuse et chatoyante- du film.
Jérôme Bonnell, d'abord, parlons-en un peu. Un réalisateur qu'on aime beaucoup par ici (n'aurait-on pas d'ailleurs passé quasiment tous ses films dans le cadre de notre programmation dans le bôô cinéma ?). Un réalisateur "discret" sans doute, mais pour lequel j'éprouve une énorme tendresse, surtout depuis le magnifique J'attends quelqu'un, (et la révélation que j'en avais eu de la divine Florence Loiret-Caille). Il y a des noms de réalisateurs, comme ça, qui me font éprouver de l'impatience quand je vois qu'ils vont sortir un nouveau film : Bonnell, Ameur-Zaimèche, Weerasethakul, Jarmusch, Porumboiu, Zang-Khe... Tiens ça y est je bave...
Parlons aussi d'Anaïs Demoustier, découverte-en moineau notamment !-  dans l'aérien Bird people de Pascale Ferran (tiens, elle aussi, que j'aime énormément, avec une belle constance...) ; elle "confirme", ici, (plus que dans le film d'Ozon) toutes les raisons qu'elle a de me plaire, mais il faut dire qu'elle est magnifiquement entourée/soutenue par ses deux "partenaires" amoureux : Sophie Verbeeck et Félix Moati.
C'est l'histoire d'une jeune avocate qui vit un début histoire d'amour compliquée avec une autre jeune femme, histoire qui va encore se compliquée quand une nouvelle relation va se nouer entre la jeune avocate et le copain de l'autre demoiselle... Bonnell filme tout ça avec son élégance habituelle, mais sans jamais trop s'apesantir, tout se joue comme une comédie un peu légère, sensuelle, pleine d'élans, de doutes, d'hésitations, de virevoltes, de ressorts comiques parfois presque boulevardiers (Ciel mon mari! cache-toi ma chérie) mais surtout beaucoup de grâce, de tendresse, d'attention(s). Une construction plaisamment (et discrètement) géométrique, avec des parallèles et des symétries, entre autres figures (sans oublier les hyperboles et les tangentes -celles qu'on prend-).
Plus que d'un film choral, il serait surtout question ici d'un trio (à cordes) cherchant l'accord parfait pour jouer le mieux possible la même (vieille) partition. C'est délicieux, c'est drôle, c'est attendrissant. A la sortie, j'ai dit "c'est charmant" comme j'aurais pu dire "ça m'a enchanté".
Et je ne partage pas les réserves de Jean-Luc (et d'autres) sur les fameuses trois dernières minutes. Telles que, ça me va tout à fait, il y a des indices qui pouvaient l'annoncer, me semble-t-il. (j'aurais été un peu gêné au contraire que ça se termine comme ça juste avant sur la plage.) Les happy endings de 2015 ne sont pas ceux de 1977, et c'est tant mieux!

071757

 

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