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lieux communs (et autres fadaises)
25 septembre 2015

guillotine

FOU D'AMOUR
de Philippe Ramos

C'est un homme mort qui nous raconte son histoire (je m'y suis fait, mais, je me souviens que, plus jeune, j'avais eu du mal à gober que c'était le cadavre flottant dans la piscine qui nous avait raconté Boulevard du crépuscule, mais c'est ça être spectateur et accepter la magie du cinéma...)
Un cadavre tout juste guillotiné, celui d'un curé (le film est "librement adapté" d'un fait divers, l'histoire du curé d'Uruffe, qui évangélisait joyeusement (au sens biblique du terme) ses paroissiennes, jusqu'à ce que l'une d'elles, une jeune fille mineure, tombe enceinte, et qu'il l'assassine pour éviter le scandale.Une affaire rondement menée.) Melvil Poupaud interprète le curé en question, (la dernière fois que j'ai vu un curé en soutane qui dialoguait avec dieu au cinéma, c'était Fernandel... Ah non il y avait peut-être aussi Nanni Moretti, dans La messe est finie, non ?), et incarne donc un genre de Don Camillo queutard qui nous narre son histoire, en  précisant bien que "s'il fut -un peu- coupable, il fut néanmoins victime..."), post mortem. Un petit diable en soutane, prêt à tout pour parvenir à satisfaire ses lubriques desseins. Mais bon, plutôt un bon petit diable, pas mauvais bougre (genre "à être curé on n'en est pas moins homme...") et qui nous raconte son histoire avec le sourire en coin et les yeux qui pétillent.
Au début, tout du moins. le film commence très légèrement, joyeusement, sur le ton de la comédie légère, et légèrement paillarde (mais à l'image chastement, comme un porno soft des années 70), et va progressivement s'assombrir, en même temps que les perspectives d'avenir de ce plus si joyeux cureton. (On a même droit, dans la "joyeuse" première moitié, à une apparition savoureuse de leurs éminences curetonnes Jacques Bonnafé -que j'adore toujours autant- et Jean-François Stévenin, comme sur une image pieuse d'Epinal et du beau temps jadis, ou une publicité pour Chaussée aux Moines -ou autre fromage pieux de cet acabit-.)
On peut sans doute reprocher (tendrement) à Philippe Ramos de n'avoir pas tout à fait réussi à négocier le virage sec qui va de la pantalonnade (la soutanade, plutôt, dans le cas présent) au drame (comme s'il n'y croyait pas tout à fait lui-même) ce qui rend la dernière partie du film un  peu flottante, bancale...

207488

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Commentaires
Z
"Don Camillo queutard": huhuhuhu.....
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M
j'ai bien aimé… Je trouve que Ramos en fait quelque chose d'un peu irrévérencieux même si les spectateurs ne l'ont pas en odeur de sainteté… bisous
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