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lieux communs (et autres fadaises)
7 octobre 2015

conga

LIFE
d'Anton Corbijn

De la bande-annonce je n'avais, en gros,  retenu qu'une chose : qu'ils avaient affublé Ben Kingsley d'une prothèse nasale, justement ("en gros"), maousse. Et je n'avais pas fait attention au nom du réalisateur, abîmé que j'étais dans la contemplation de cette péninsule. Ben Kingsley joue jack Warner, et on doit le voir trois fois en tout dans le film, mais, à chaque fois, son tarin crève l'écran. (la bande-annonce, en plus n'est pas très attractive je trouve.)
Je ne suis pas très "biopic", en général les reconstitutions m'emmerdent. Sauf si, comme c'était le cas ce soir, je ne connais pratiquement rien de la personne biopicisée. Vous allez rire, mais à part le fait qu'il est mort jeune et qu'il n'a fait que 3 films, je ne savais quasiment rien d'autre de James Dean. (Est-ce que c'est le même dont on parle dans ce vieux film d'Altman que j'avais beauvoup aimé, Reviens Jimmy Dean Reviens ? Oui oui me semble-t-il me rappeler).
Et si Jack Warner a un drôle de nez, James Dean a une drôle de voix. J'avais à chaque fois l'impression que le personnage était doublé par le chanteur d'Anthony and the Johnsons. Ah oui je précise encore que je n'ai vu aucun des trois films de James Dean, ceci explique peut-être cela. Je l'imaginais avec une voix de cow-boy, râpée à la clope et au bourbon, et voilà qu'on me le (re)présente avec une voix de diva... Déstabilisant. Donc j'ai regardé ce film comme s'il y était question de personnages imaginaires, dés héros de fiction, des silhouettes de celluloïd, et ça fonctionne plutôt bien.

Les histoires d'amour j'aime bien. Si en plus, c'est entre deux mecs c'est encore mieux, et si, par-dessus le marché, ils n'en ont pas tout-à-fait conscience, alors, bingo. Le sous-sous-texte gay (SSTG) n'a plus besoin d'être si sous-sous que ça, et tout roule. j'aime les garçons comme ça qui se cherchent un peu, pas trop, mais si finalement, juste un peu plus que ça... avec des kilomètres de points de suspension.
Robert Pattinson semble être une superstar (mais hormis Map to the stars je n'ai vu aucun de ses films, (Twilight pouah! plutôt mourir) par contre all*-ciné nous l'annonce pas moins de 5 fois sur les écrans prochainement, sous la direction de James Gray, Harmony Korine, Claire Denis, Werner Herzog, Olivier Assayas, Ben & Josh Safdie... ça n'est plus le vent qu'il a en poupe, c'est un bon gros cyclone!).

Il est donc question de gens connus (ou qui vont le devenir), de cinéma et de photographie (et même un chouïa de musique, puisque Jimmy D. a un instrument de prédilection qu'il trimballe partout avec lui, et sur lequel il aime à tapoter). Il est question de gloire (naissante), et des règles mises en vigueur auxquelles on est censé se conformer si l'on veut qu'elle perdure. Par le parallèle posé entre les deux personnages : Jimmy, l'"acteur ombrageux", qui semble s'en désintéresser, ou avoir un peu de mal à faire avec, et Dennis le photographe ambitieux qui rêve d'y accéder, le réalisateur nous pose le cul entre deux chaises putatives : la prendre ou la laisser ? Les paillettes les soirées de gala et les couvertures de magazines (et les photographes) ou bien le benedicite en famille, les balades dans la neige et les lectures d'illustrés au coin du feu (et les photographies qui vont avec) ?

La relation entre les deux hommes, l'artiste débutant et l'aspirant artiste, est assez bien vue, reviens/va-t-en, ni avec toi ni sans toi, oui mais non, (avec quand même ce qu'il faut de copines pour ne pas trop faire affleurer le SSTG ni effaroucher le spectateur médian (c'est plus joli que moyen, non ? et c'est aussi plus ambigu, comme "hétéro flexible") hihihi) pour faire sonner tout ça assez juste. A propos de sonner, il faut préciser que c'est un film avec des bruits (plus de bruit que de fureur, d'ailleurs) récurrents (il commence d'ailleurs par un son un peu désagréable qui monte dans le noir, dont on réalise qu'il s'agit d'une ampoule rouge de labo -joli gros plan de filament comme entrée en matière, interprétez-le comme ça vous chante-, et continuera en alternant, pour faire bref,  les frappés de conga de Jimmy et les déclencheurs d'appareil-photo de Dennis -c'est un bruit que j'adore-), pour un film d'ex-photographe (de stars), c'était important de le signaler.

On pourrait dire que finalement chacun des deux a besoin de l'autre, mais qu'ils n'arrivent jamais à partager les choses comme il faut au même bon moment. Jamais synchrones. Mais ça donne deux heures très plaisantes, pas ennuyeuses mais parfois sur le fil de l'indolence, pour un film pas vraiment attaquable (ça se rapprocherait même de l'irréprochable -oui qu'est-ce que je pourrais bien lui trouver à redire ?-) mais pas non plus inoubliablement parfait (ou parfaitement inoubliable ?)
Des moments justes, des acteurs attachants, et pourtant, pourtant... (je n'y ai pas dormi une seconde, ce qui me semble pourtant d'excellent augure). Peut-être trop "classique" (académique ? appliqué ? non, pas vraiment) ou juste trop... prudent. Oui c'est peut-être le mot qui s'en rapprocherait le plus. Ou sage ?

ob_a1e889_affiche-life

L'affiche aussi est impeccable....

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