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lieux communs (et autres fadaises)
22 novembre 2015

éclat dans l'oeil

SNOW QUEEN
de Michael Cunningham

J'avais failli l'acheter (fort cher, au moins 13€!) à la FAL, et je m'étais repris à temps, vérifiant le soir même qu'il était deux fois moins cher sur pr*ceminister (et le commandant donc aussi sec).
Michael Cunningham, je l'ai découvert avec Les heures, dont je suis tombé amoureux, puis j'ai lu La maison au bout du monde et De chair et de sang, que j'ai beaucoup beaucoup aimé. Du temps a passé, et quand le suivant est sorti, Le livre des jours, je l'ai acheté et lu illico (tiens c'était du temps de ma cervicotomie), et déchanté idem : ce fut une énorme déception. Peut-être l'hôpital me rendait-il grincheux, mais j'ai trouvé ça faiblard facile (et systématique me semble-t-il, je ne saurais plus expliquer pourquoi, de toute façon ne me reste de ce roman que l'image atroce de dizaines d'ouvrières aux robes en feu sautant par les fenêtres de leur atelier dont les portes ont été condamnées).
J'ai tout de même ensuite acheté le suivant, Crépuscule, dont je n'ai aucun souvenir, (et pour cause, je l'ai trouvé rangé dans ma bibliothèque avec un marche-pages bleu fiché aux environs de la quarantième page...)

Allez savoir pourquoi (le bénéfice du doute ? et la sympathie inexplicable que m'inspire le bonhomme), j'ai donc commencé Snow Queen. Et j'ai trouvé ça plutôt... plaisant, puis agréable, voire, très agréable, avec certaines phrases qui me plaisaient énormément, voire des paragraphes... Le plaisir retrouvé, quoi, même si, inexplicablement, malgré le fait que je trimballais le bouquin partout avec moi, il est advenu que j'en ai morcelé irraisonnablement la lecture. La première partie s'y prêtait, qui n'était constituée que de chapitres très brefs commençant chacun par UNE PHRASE EN MAJUSCULES. Mais lorsque je le prenais le soir, je ne pouvais en lire que peu, et pendant très très longtemps je me suis emmêlé dans les deux personnages principaux, Tyler et Barrett, deux frères qui habitent ensemble, avec la même femme, Beth, qui est en train de mourir doucement du cancer.

Je me désespérais de ne pas parvenir à en lire plus que quelques pages à la fois (oui, je sais, je n'ai pourtant pas grand-chose d'autre à faire de mes journées, hein, les esprits chagrins) mais peut-être en même temps avais-je envie que cela durasse (je sais ça n'existe pas, mais c'est plus joli que durât, non ?) ainsi plus longtemps. Et quand est arrivé un trèèèès long chapitre je me suis posé dans mon canapé (enfin façon de parler, je me rappelle très bien où j'étais mais je ne vais pas vous le dire en vrai ici) et je l'ai lu jusqu'au bout, et j'ai enchaîné sur la -plutôt très triste- partie suivante, et je ne me suis presque plus arrêté, et c'est vrai que c'est beaucoup mieux comme ça. D'une traite.

C'est très Cunningham, new-yorkais, bobo, avec de la neige dans Central Park, les petites rues du Lower East side (que j'ai eu le plaisir de moi-même arpenter voici trente ans et -argh!- des brouettes), une boutique où on vend des choses vintage et très chères, de la cocaïne qu'on sniffe en douce, une chanson qu'on essaie d'écrire, une cohabitation idéaliste (idéalisée ? le triangle amoureux est habituel chez M.C), et une apparition lumineuse et nocturne (dont il sera question tout au long du roman), sorte de mcguffin fluorescent que les personnages se renvoient affectueusement comme une patate chaude. Avec, en plus, un clin d'oeil amical à La Reine des neiges d'Andersen, conte qui était particulièrement cher à mon coeur depuis l'enfance, avant qu'on en fasse un film Disnuche une comédie musicale un spectacle de patinage et que sais-je encore et que ça commence vraiment à me casser les oreilles et le reste...

reste un roman très agréable, quelques passages magnifiques, à recopier (surtout sur l'amour, le désir, le temps qui passe, et autres sujets réjouissants) avec un petit cristal fiché dans l'oeil (ce fameux fragment du miroir brisé de la reine des neiges qui me faisait tant délirer quand j'étais plus petit -oui oui, j'ai un jour été plus petit-).

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