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lieux communs (et autres fadaises)
14 décembre 2015

un homme et une flemme

UN+UNE
de Claude Lelouch

Le titre du post n'est pas de moi, mais je n'ai pas pu m'empêcher de le replacer, il s'agissait du slogan -très bien trouvé- pour une marque de canapés que j'ai hélas oubliée depuis -c'était il y a presque 40 ans hihi-, où j'avais mis un certain temps à repérer le l excédentaire qui transformait femme en flemme.

Et là je trouve que ça s'applique divinement.
Je ne vais pas essayer de me trouver des excuses, j'ai vu la bande-annonce (les, plutôt, d'abord la courte puis la longue) et j'ai vu que ça se passait en Inde, et notamment à Bénarès, où j'étais justement au mois de février/mars, et puis Elsa Zilberstein y était plutôt mimi (est-ce que c'est la nouvelle copine de Claude ? Il me semble qu'il a pour habitude de faire tourner ses copines), Jean Dujardin y belmondait (ou y Georgescloonait, mais à la frenchouille), et il se trouvait que j'avais
- une place à tarif réduit et
- deux heures à tuer avant la représentation du Concept du visage du fils de dieu de Castellucci.
Et donc, en route! La dernière fois que j'étais allé voir un film de Lelouch, c'était Hommes Femmes mode d'emploi, avec Bernard Tapie (!) et c'était sur l'injonction (et en la présence) de Pépin. J'avais trouvé ça pas très bon...

Et bien là c'est pareil. On est bien en Inde, certes, mais on y est arrivé en executive class (pour ce qui est de Dujardin, qui joue un compositeur de musiques de films) ou bien on y est déjà, en femme de consul (Elsa Z.). Ils se rencontrent à un dîner au consulat, et piapiapia elle le soule avec des bourjoufleries spirituelles new-age auxquelles il répond en la chambrant (j'avais écrit cabrant, non pas tout de suite, ça sera pour plus tard), c'est beaucoup moins réussi que, par exemple, Françoise Fabian et Lino Ventura dans La bonne année.
Elle veut être enceinte, il a un caillot dans la tête, et donc les voilà partis tous deux vers le sud de l'Inde, ou se tient une sainte qui embrasse les gens à la chaîne et guérit tout (cette dame existe pour de vrai). Pendant que se morfondent, loin de là, les futurs/ex coinjoints respectifs, qui se rencontreront d'ailleurs -au Consulat- pile-poil la même nuit, d'ailleurs où nos tourtereaux finiront par se connaître au sens biblique du terme (et que d'ailleurs ça ne marchera pas, c'est mieux pour la suite de l'histoire).

Le film est parsemé de poteaux indicateurs énormes : le film dans le film tourné en Inde (d'après une histoire vraie -vraie dans le film- et avec les vrais acteurs de la vraie histoire dans leur propre rôle, toujours dans le film, j'entend) s'appelle Juliette et Roméo (c'est la "version moderne" d'une "histoire d'amour éternelle"), la femme du consul lit un livre gé-nial qui s'appelle un+une (et que la femme de Dujardin -ô coïncidence- lit elle aussi dans l'avion). L'histoire de film dans le film et de musique de film dans le film permet des allers et retours gé-niaux entre la vraie réalité du film et la fausse réalité du film dans le film.

Un homme et une femme donc (ceux du titre), + un homme et une femme (leurs conjoints) + un homme et une femme (ceux du film en Inde) = un homme et une femme comme d'hab' (je ne me fatigue pas trop ni avec l'histoire ni avec la façon de la raconter.) Où se justifie donc la flemme du titre, non ?

Et l'Inde ? En toile de fond, un peu obscènement stéréotypée (genre "ils sont beaux, ils n'ont rien mais ils se contentent de ça, avec leur sourire, leurs dents blanches et leurs habits multicolores, comme c'est pittoresque...") On passe bien une dizaine de minutes à Bénarès, un peu de ghâts par ici, un glouglou de Gange par là, et que je m'ablutionne, et que je crémationne, et que je philosophe à propos de la réincarnation, et on prend le train, on chatouille les pieds sales du mec assis dans le filet à bagages, bref, tout ça est assez... tristoune.

Le retour de voyage et les retrouvailles des deux couples sont croquignolettes et encore plus lelouchesques (ça vire quasiment grotesque), mais ce n'est pas fini, avec un encore plus lelouchien jeu de on se croise/on se rate/ on se voit pas/ si on se voit/ on se sépare/ sans oublier le "on se retrouve des années plus tard et allez les violons"...

(je n'avais qu'à pas y aller, hein, personne ne m'y a obligé, et, visiblement, le film a plutôt bien démarré me semble-t-il...)

016306
(l'affiche, plutôt sympathique et enjouée)

et, en prime l'autre affiche
gao

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