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lieux communs (et autres fadaises)
31 décembre 2015

l'année-ciné 2015

des films qui m'ont plu, qui m'ont fait fait plaisir, qui m'ont fait du bien, qui m'ont marqué, qui m'ont titillé, qui m'ont caressé dans le sens du poil, qui m'ont désarçonné, qui m'ont fait sourire, qui m'ont ému, qui m'ont touché, qui m'ont bouleversé, qui m'ont surpris, qui m'ont rassuré, qui m'ont accueilli, qui m'ont rendu complice, qui m'ont alpagué, qui m'ont bercé, qui m'ont hypnotisé, qui m'ont pansé, qui m'ont consolé, qui m'ont démangé, qui m'ont provoqué, qui m'ont subjugué, qui m'ont émerveillé, qui m'ont retourné, qui m'ont séduit, qui m'ont obsédé, qui m'ont réconforté, qui m'ont attendri...

307306 019309  331729  424397 427776  131138 082475 354717 548451 082250 546075 402208 236881

+1 qui sortira en 2016 (et n'a pas encore d'affiche française)

Visuel-The-Woods-Web

+1 qui rentre in extremis (vu le 28 décembre!)

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23 décembre 2015

encore et toujours

MARGUERITE ET JULIEN
de Valérie Donzelli

C'était mon troisième film de la journée (après Blade runner et Comment c'est loin), et j'y allais, au départ, par solidarité. (J'ai bien fait, parce que on était un dans la salle, et sinon il y aurait eu zéro spectateur pour cette séance dans le bôô cinéma). Ici, Valérie Donzelli, on l'aime plutôt très bien/beaucoup, on a passé tous ses films en tant que réalisatrice dans le bôô cinéma (La reine des pommes, La guerre est déclarée, Main dans la main), -pas Que d'amour qui est un artéléfilm, une captation télévisuelle de Marivaux mais que j'avais enregistrée-, et aussi pas mal de ses films en tant qu'actrice (les votres, mais aussi ceux des autres, Belleville-Tokyo, Pourquoi tu pleures, Les grandes ondes), c'est dire que de l'amour pour elle j'en ai (on en a), et que ça a fait mal au coeur de voir le retour de manivelle critique bam dans la figure! par elle subi lors de la présentation du film à Cannes, et la façon dont ça a ôté l'envie de le voir à pas mal de gens.

Je reconnais -l'humain est grégaire- que je n'en avais moi non plus pas forcément très envie, l'amour incestueux n'étant pas forcément pour moi un sujet attractif (mais bon, dans Peau d'âne, il est question d'un roi qui veut épouser sa fille quand il se retrouve veuf, hein ?), alors puisqu'on le passait, j'ai fait l'effort.

Et j'ai bien fait.

("Effort" dont j'ai été récompensé, au générique de fin, qui se déroule sur le Midnight summer dream des Stranglers, un morceau que j'adore, et c'était comme si elle me faisait un clin d'oeil, avec son petit sourire mimi, en me disant "Tiens, tu vois, tu as bien fait de venir, ça c'est juste exprès pour toi!")

C'est vrai que, comme toujours chez elle, ça parle d'amour, mais pas de n'importe quel amour tout-venant ou comme chez tout le monde. Ici c'est l'amour entre un frère et une soeur, au XVIIème siècle. Waouh! Mais c'est aussi une histoire racontée, "plus tard", une nuit,  dans le dortoir d'un pensionnat de fillettes par une demoiselle en chemise de nuit, et illustrée avec la fausse naïveté stylisée d'un conte. Conte acidulé, fable pop, les premiers mots qui me sont venus à l'esprit. C'est vrai que j'ai pensé à Peau d'Âne (et les critiques aussi, visiblement) pour le traitement et la mise en images du récit (il me semble me rappelle avoir lu dans une de ses interviews que la référence l'agace). Chez Demy, il y avait une marraine bonne fée jouée par Delphine Seyrig ("J'épouse votre père, tout est arrangé...") grâce à qui tout allait bien, tandis qu'ici il y a un espèce d'oiseau noir de malheur, par qui justement tout va de plus en plus mal (de mal en pire, plutôt qu'en pis), le curé (joué par un Samy Frey des grands jours).

Et je pense que Frédéric Pierrot et Aurélia Petit devraient être engagés pour jouer les parents dans toutes les futures adaptations cinématographiques de contes de Perrault et consorts tellement ils sont parfaits dans leur(s) rôle(s). Mais ils ne sont qu'au diapason ("à l'aune" ai-je failli écrire) d'une distribution parfaite : autant on est habitué  à voir Jérémie Elkaïm dans un film de Valérie D. (et qu'on en est ravi), autant on est heureux d'y voir s'intégrer avec délicatesse Anaïs Demoustiers (dont je suis épris depuis que je l'ai vue se transformer en moineau chez Pascale Ferrand), comme avait pu le faire Valérie Lemercier dans le précédent Main dans la main. J'ai déjà évoqué le corbeauesque Samy Frey, mais je ne voudrais oublier ni Catherine Mouchet, ni Bastien Bouillon, ni Serge Bozon, ni Gérardine Chaplin en mère-duègne... un patchwork chatoyant de personnalités qui rehaussent encore l'éclat de ce récit fougueux et emballé comme le pur-sang qu'on voit galoper furieusement dans une scène du début.

J'ai beaucoup aimé (encore de l'amour, tiens) la façon dont c'est filmé, cadré, monté, musiqué tout ça. C'est le style-Donzelli, pur jus, et pourquoi donc s'ils l'avaient tant apprécié (et s'étaient tant pâmés) devant La guerre est déclarée, pourquoi ici ont-ils tous jeté le bébé (le frère et et la soeur) avec l'eau du bain, et l'ont-ils piétiné rageusement à la pointe de leurs escarpins vernis, ces pisse-froid de critiques, hein ? Les mots sont cruels en bas du classement : assommant et vain (positof), verbeux et atonal (poris-môtch) embarrassant (le novel obs), tandis qu'à l'autre bout, heureusement clignotent -tiens!- les louanges à la fois des Cahiaîs et des Zinrocks, incestueusement (presque) main dans la main et les yeux dans les yeux, pour une fois...

J'ai été très content d'apprendre que mon amie Zabetta (oui, celle qui a de l'entregent) était du même avis que moi. Et j'avais donc envie de le dire et le confirmer bien haut : Marguerite et Julien, comment c'était trop bien (excusez mon langage, j'ai vu Comment c'est loin juste avant -encore un sacré grand-écart de cinéma!-) J'ai déjà écrit fougueux, un peu plus haut, je pourrais écrire romanesque, passionné(l) incandescent (mais quel qualificatif pourrait décrire un récit comme Les hauts de Hurlevent ? C'est dans cet état-même que le film nous met, le furieusement fiévreux, (fiévreusement furieux?) mais nimbé, paradoxalement de toute la candeur inhérente à l'enfance. Même si c'est tiré de faits réels, c'est une belle histoire qui nous est narrée, un conte qui, en plus de la voix de celle qui nous le raconte, convoque toute la magie, les trucages, les effets, (du plus rustique au plus élaboré) pour en écheveler encore le lyrisme. Pour en décaler la vision. Un film en pop-up, avec des trucs qui se déplient, qui apparaissent, qui se transforment, des machins qu'il faut tourner, des languettes qu'il faut tirer, bref des effets parfois plutôt culottés pour encadrer/décadrer un récit plus solennel. Valérie D. ose. Et c'est important d'oser oser, quand on est cinéaste. Au risque de parfois se casser la figure au coin d'eune scène ou être juste sur le point de.

Et j'ai vu encore comme un clin d'oeil le fait qu'il se termine comme Chant d'hiver (de Iosseliani) commence : en chemise et en place de grève. Et tschack! Chant d'hiver que j'ai vraiment beaucoup aimé... L'amour, on y revient... Et la boucle est bouclée.

Oui, encore et toujours...

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22 décembre 2015

en boucle (en boucle en boucle en boucle)

COMMENT C'EST LOIN
d'Orelsan et Christophe Offenstein

J'ai fait les choses à l'envers, j'ai mis la charrue avant les boeufs. Comme je ne pouvais pas voir le film tout de suite, j'ai écouté le disque qui porte le même nom et en constitue la bande originale, dont j'ai kiffé immédiatement ou presque plusieurs morceaux (En boucle, Xavier, Pas n'importe quel toon) et donc en m'installant dans mon fauteuil -pas loin de tiens, deux anciens élèves-, je ronronnais presque en me disant que j'allais pouvoir entendre ces gros sons que j'aimais dans cette salle 4 du bôô cinéma (où nous étions 5 à la séance de 18h).
Bon, petite déception : si tous les morceaux qu'on entend dans le film sont sur le disque, tous les morceaux qui sont sur le disque ne sont hélas pas dans le film, et notamment (justement ? calimérons...) ceux que j'ai cités entre parenthèses plus haut. D'autant plus frustrant que, par, exemple En boucle est crédité à la fin du générique, et devait donc figurer, d'une façon ou d'une autre dans le film, or on n'y entend que la phrase de début ("j'écoute votre cassette en boucle" celle qui est samplée) et la phrase de fin ("j'me suis masturbé sur vot'son les frères"), qui sont enchaînées (mais en étant attentif, on a l'impression qu'elles sont raponcées, comme on dit par ici). Dans les boni du dvd ?

Et le film ? Bon après Blade runner ça fait grand écart radical : on passe de Los Angeles (?) dans le futur à la zone industrielle de Caen aujourd'hui. Et des dynamiques (et énervés) réplicants à deux endives -ou presque- attachant(e)s, certes, mais pas très... toniques. Le quotidien de deux potes, Orel et Gringe,(oui les deux mêmes que ceux de Casseurs Flowters puisque le film est issu de leur premier album) deux joyeux glandeurs/branleurs qui passent la journée avachis sur le même canapé, et à qui on vient un beau matin soumettre un ultimatum : ils ont une journée pour pondre un vrai morceau (et le terminer) sinon on leur coupe les vivres et ils devront se démerder.

Car ce sont des aspirants rappeurs, des apprentis-artistes, des vedettes de la zique au conditionnel. Entre glandeur et grandeur, il n'y a qu'une lettre de différence, mais que d'énergie elle représente. Dans le film, Orel et Gringe sont censés zoner depuis cinq ans sans avoir pu pondre un morceau complet, un bel oeuf qui tomberait doucement, intact, terminé, parfait. Et la journée va se passer à essayer de trouver le temps et l'énergie nécessaires pour ce faire. (Se faire quoi ? hihihi). Voilà pour le fil blanc scénaristique (un peu lâche, le fil, comme un élastique de calbute détendu...) sur lequel on va tirer chronologiquement (comme dans le disque précédent, les heures sont marquées) pour suivre le quotidien de ces deux zozos caennais.

Orel est veilleur de nuit dans un hôtel, avec un patron "pas vraiment raciste", il vit (cohabite ? squatte ?) avec Gringe dans un appart où il accueille aussi les mecs qui se présentent à l'hôtel et qu'il est obligé de refuser à cause de son patron. C'est le matin, ils se séparent, Gringe part aux putes tandis qu'Orel petit déjeune à la piémontaise arrosée au Jägermeister. Le premier va flipper quand il est surpris par la mère de sa meuf, et le second sera ramassé bourré au pied d'un arbre par son père, qui le reconduit à la maison...

Et le temps va passer, et on va rester l'oeil vissé sur ces deux lascards. On n'est pas du tout dans l'imagerie du clip de rap habituelle : grosses bagnoles, chaînes en or, bitches en maillot de bain, gros calibres. Non, ici c'est plutôt canapé rafistolé, sandwiches en triangle, zone industrielle, solderies, terrains vagues, et moyens de locomotion approximatifs. Comment c'est loin ne se la pète tellement pas que ça en devient touchant.

Le scénar est mince mais les dialogues sont customisés (et les parties musicales chromées étincelantes) et on ne peut s'empêcher d'être attendri, oui, par ce genre de film de famille (on est jeunes on zone on tchatche) que viendraient survoler les ombres tutélaires de Jay et Silent Bob (du Clerks de Kevin Smith). Ah  il y a quand même un deuxième fil blanc scénaristique (Hitchcock parleait de mcguffin), un prétexto (hihi) : pendant tout le film ou presque Gringe reçoit (et répond à) des sms d'une meuf rencontrée téléphoniquement par hasard (un faux numéro), il  s'épanche en sms de la taille d'A la recherche du temps perdu, (mais plutôt option longtemps je me suis touché de bonne heure), il pensera avoir trouvé la meuf de sa life et il s'avèrera en fin de compte qu'il s'agit de
(bah, je vous laisse le découvrir par vous-mêmes)

On était parti de l'hôtel le matin, on y revient le soir. Ca m'a fait penser, la nuit à l'hôtel, à un autre film dont je n'arrive pas à me souvenir (ah si ça revient en même temps que je tape, c'est Les deux amis, de Louis Garrelchounet) mais il y avait aussi un Doillon, si je ne m'abuse, dans le même genre, Carrément à l'ouest.

Plus le temps passe et moins il en reste aux deux zigomars pour pondre leur morceau (le film serait un éloge discret de la procrastination...) et plus l'élastique filmique s'amenuise, mais c'est pas grave, on est dans le mood, contemplatif et (très) discrètement désespéré. Lucide. L'adolescence qui s'est enfuie, les amours qui vasouillent, le temps de s'engager, le constat de l'échec. Heureusement, les morceaux musicaux viennent régulièrement un peu retendre le string. D'où le terme attachant.

Comment c'est loin d'être con. Et comment c'est couillu d'être à ce point loin de la testostéronisation ambiante du rap. (Avec, finalement un SSTG plutôt plaisant. J'aime ce genre "amitié virile ouais on est bien entre potes"). Et comment c'est impatiemment que j'attends le dvd...

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21 décembre 2015

pour hervé, deux figurations de cauchemar

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... comme dans Borgman

 

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celle dont tu me parlais (Füssli)

 

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(celle-ci qui y ressemble beaucoup - Nicolai Abraham Abildgaard-)

 

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(et celle-là qui n'a pas grand-chose à voir, quoique - La vanité de Lionel Baier-)

 

on pourrait ajouter ceci :

Cauchemar2

 

ceci :

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et conclure par ça :

0Max - Bardin le superrealiste - Cauchemar No11

... bonne nuit!

 

 

21 décembre 2015

origami

BLADE RUNNER
de Ridley Scott

Quel bonheur de redevenir petit! (Enfin, pas tant que ça, en 82 j'avais déjà 26 ans hihi). J'avais vu le film à sa sortie, j'avais bien aimé (mais moins bien aimé qu'Alien, vu 3 ans avant). mais je ne suis pas sûr de l'avoir revu depuis. J'ai vu la version charcutée, avec voix-off rajoutée et fin nunuche imposée, et la re-sortie de ce director's cut en copie neuve restaurée en imposait donc la re-vision.

Quel bonheur!

L'histoire en est finalement très simple : un chasseur de réplicants poursuit 4 réplicants évadés et les tue les uns après les autres. mais le packaging est luxueux, grandiose, et bien au-delà de toutes les starwarzeries du monde.  Ridley scott a créé un univers futuriste cohérent (il y a plus de 30 ans tout de même!) dont la vision tient encore excellemmment la route. La surpopulation, la pluie incessante, la publicité omniprésente. Bon, juste in n'avait pas anticipé les téléphones portables, mais on ne va pas s'en plaindre. C'est plaisant, de voir ça en 2016, la façon dont une anticipation, en plus d'être plausible, devient presque... classique. d'autant plus que la sf n'est pas, finalement, l'élément principal du scnéario. Blade Runner, c'est surtout un polar, qui se passe -simplement!- dans le futur.

Harrison Ford lui aussi, avait trente ans de moins, et porte beau (la dégaine d'Indiana Jones) en même temps que fatigué (c'est ce qui doit plaîre aux femmes, lol). Les adversaires sont à la hauteur : surtout Daryl Hannah -dont je me souvenais très bien- et Rutger Hauer (qui surjoue parfois un peu avec ses yeux mais à réussi à me tirer une larmichette dans sa dernière tirade, celles des larmes sous la pluie...) Quant à Sean Young, elle incarne une très troublante Rachel, qu'on pourrait croire femme fatale dans un polar des années 30 (et j'adore son rouge à lèvres...)

Je me souvenais de la musique (mais pas qu'elle était signée Vangelis), et j'ai attendu jusqu'au générique de fin pour entendre enfin "le" thème dont je me souvenais. Je l'ai trouvée plutôt bien, adaptée,  (la mise en route est excellente). Eric trouvait que c'était ce qui avait le plus vieilli dans le film, moi ça ne m'a pas vraiment frappé. -une grosse machine carrossée eighties avec une musique tout aussi précisément eighties- En tout cas en l'état le film n'a pas pris une ride, la restauration touche au sublime, et on reste vissé sur son siège jusqu'au bout (j'avais complètement oublié qu'il y avait cette scène violente et ces yeux crevés.)

Ce qui fonctionne vraiment c'est que, sans cette voix-off (imposée par les distributeurs à la sortie du film) censée aider les spectateurs à comprendre, le film donne désormais l'impression de nous prendre -enfin!- pour des spectateurs intelligents, et, donc, assez grands pour se débrouiller tout seuls pour comprendre  ce qui se passe (et de quoi il est vraiment question). J'avoue que je n'ai plus aucun souvenir de la (fausse) fin initiale (celle imposée par les producteurs à l'époque), mais que l'option prise par Scott pour celle-ci, "sa" vraie version, est délicatement ambigue, avec la découverte de cette petite licorne en papier plié (et donc la référence au rêve de Deckard, et donc la possibilité que...) ou non, c'est juste un origami point barre, tombé peut-être là presque par hasard. juste histoire de faire gamberger le spectateur.

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19 décembre 2015

micro153

*

"Volodia est sorti torse-nu pour aller se laver dans la rivière."
(
in Les soviets plus l'électricité)

*

les rebeus en jogging, c'est appétissant
Mais les rebeus en molleton, c'est carrément de la gourmandise

*

quand il désigne le poisson,
Lieu prend son pluriel en s et non en x!

*

"pourquoi l'amour est le seul remède au chagrin dont il est la cause ?"
(Lelouch)

*

Les salafistes jettent les homosexuels du haut des immeubles.

*

le droit de vote :
voter pour quelqu'un dont on n'a pas vraiment envie
pour éviter que soit élu quelqu'un dont on n'a pas du tout envie

*

Jean Follain est mort en mars 1971, à minuit dix,
renversé par une voiture en traversant le quai des Tuileries

*

 (Casseurs flowters) j'écoute en boucle En boucle...

*

 Starwars 7, ou 12, ou 25, je m'en tape grave
(je n'en ai vu aucun)

*

Selon l'INSEE, une personne sur quatre vivra deux relations de couple dans sa vie

*

On ne dit plus pâté en croûte
mais pâté croûte (ou  pâté-croûte)

*

(pour Catherine et Marie)
"Les culs sont sans étiquette..."

*

 

18 décembre 2015

la tête dans le seau

BORGMAN
de Alex Van Warmerdam

Comme j'étais d'humeur assez joyeuse en ce dimanche après-midi de deuxième tour, j'ai décidé d'en profiter pour regarder l'avant-dernier film d'AVW, puisque le dernier (La tête de Bax) m'avait plutôt beaucoup plu. Encore un film Fortissimo (pour moi c'est plutot bon signe : (voir leur catalogue ici)

Ca commence comme ça, d'ailleurs : très fort. Trois hommes, dont un curé, qui prennent les armes, au sens propre, et marchent vers la forêt, visiblement pour faire du mal à quelqu'un. Ce quelqu'un habite dans un genre de grotte cachée sous les feuillages, il réussit de justesse à s'enfuir, par des souterrains, réémerge à l'air libre plus loin dans la forêt, et continue sa fuite, en réveillant au passage deux autres de ses congénères qui vivent aussi dans des caches souterraines... on est d'ores et déjà de plain-pied (de plein fouet) dans l'inquiétante étrangeté chère à AVW.
On retrouve le fugitif devant la porte d'un coquet pavillon avec jardin, à laquelle il sonne et demande, lorsqu'on la lui ouvre, s'il peut prendre un bain. dans ma tête a clignoté un signal rouge d'alerte, et je me suis souvenu que dans Funny Games de Michael Haneke, les jeunes gens viennent sonner chez leurs voisins pour demander des oeufs, avant qu'on les laisse entrer et qu'ils se livrent au massacre qu'on sait (je n'ai jamais voulu voir ce film, et je pense que je ne le pourrai jamais).
Dans cette belle maison (avec beau jardin) habite un couple (lui hommes d'affaires elle artiste) et ses trois enfants, sans oublier le jardinier et la nounou (danoise). Et c'est là que Camiel Borgman (c'est le nom du monsieur qui sonne) va s'installer, comme une maladie sournoise. En gagnant du terrain et en prenant de plus en plus de pouvoir.
Camiel réussit à s'introduire dans la maison grâce à Marina, et c'est sur elle qu'il va prendre de plus en plus d'emprise. Elle est le point d'appui, le levier qui lui permet de mettre en place son travail de sape, de plus en plus profond, jusqu'au complet descellement des fondations de l'édifice familial.
Une fois que Borgman est "officiellement" dans la place, il va s'y enraciner et se propager (on peut vraiment penser à une contamination, à une épidémie) pour détruire tout ce qu'il est possible de détruire. Avec ses comparses (deux hommes en costume -ceux qu'il a réveillés dans la forêt au début du film- et deux femmes -une jeune et une vieille, dont on ne sait pas d'où elles sortent-. A noter que c'est le réalisateur qui joue un des acolytes, celui avec -brrr- les instruments chirurgicaux...) il va mettre en place un genre d'entreprise de nettoyage par le vide....
Autant La peau de Bax est clairement placé sous le signe du jeu de massacre joyeux façon chien fou et ne cesse  de nous surprendre tout en tournant sur lui même comme si le chien en question voulait avec obstination  se mordre la queue, rageusement mais drôlement, autant ce Borgman (le personnage et le film) ne rigolent pas du tout. J'ai trouvé ça plutôt cynique et cruel, et beaucoup plus statique (sadique aussi, dans doute) dans son déroulement, envisagé de façon presque mathématique. Rectiligne. Il est pourtant ici aussi question, clairement, d'un lieu donné et de la façon dont des personnages l'investissent (et dont le film le gère). C'est à la fois très prévisible et complètement surprenant, tellement le réalisateur rajoute d'éléments perturbateurs et/ou sybillins dans son récit, venant sans cesse rajouter des questions auxquelles il n'apportera d'ailleurs finalement que peu de réponses. Certains y ont même vu de l'humour (mais alors très très noir), j'y ai surtout ressenti du malaise.
Car Borgman est inquiétant, anxiogène, opaque, sarcastique, sardonique...
Mais c'est justement, cette accumulation de bizarreries (les chiens, les instruments chirurgicaux, la façon de provoquer les cauchemars, la représentation théâtrale...) qui fait le charme pervers du film. (Et me restera l'image sous-marine des gens verticaux comme des plantes vertes). Ca m'a sans doute mis mal à l'aise à cause de la référence à Haneke (Funny Games), alors que d'autres y ont vu des clins d'oeil à Pasolini (Théorème) ou a Buñuel (presque tout, en fait), auxquels je suis obligé (tellement cette image m'obsède) de rajouter Wolf Rilla (si si!) et son Village des damnés, pour les personnages des enfants.

borgman 

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(deux affiches "éloquentes", mais pas la française, que je n'ai pas retrouvée et que je trouvais fort laide)

 

17 décembre 2015

les suédois

(fin de rêve)

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En traversant ce bâtiment immense (un bateau ?) je repasse dans cette pièce (où je suis déjà passé plus tôt dans ce même rêve) où un groupe de gens d'un certain âge (les hommes en costard et les femmes en robes un peu "années 60") sont en train de danser au son d'une musique peut-être un peu "années 60" aussi.
C'est comme une fête d'anniversaire (ils ont des chapeaux pointus en carton sur la tête) mais ce n'est pas vraiment joyeux, presque même un peu pathétique (et la pièce est assez petite, il faut se frayer un passage au milieu d'eux, en plus ce n'est pas très bien éclairé.). Ce sont des Suédois, je le sais.
En passant parmi eux, je réalise qu'il s'agit d'une danse précise : ils ont aussi des chapeaux pointus  sous les pieds, pointe en bas, et il faut donc danser -un genre de jerk- en gardant l'équilibre. L'un d'eux s'approche de moi, et, mettant la main sous mon menton, fait le geste de me tortiller en pointe le peu de barbe que j'y ai, ce qui n'est pas très agréable et me fait grimacer (ça fait un peu mal parce que ça tire les poils).
S'approche alors une dame qui me montre la suite de la petite danse, il s'agit de faire le même geste avec la main mais au-dessus de la tête. Je me passe donc la main au-dessus de la tête et j'y entortille mes cheveux pour en faire une petite mèche verticale, et là, la dame sourit, et je réalise qu'en faisant ce geste, j'ai réussi à conserver mon équilibre (car je prends alors conscience que j'avais moi aussi  des chapeaux pointus sous les pieds) et que j'ai donc "réussi" la danse (et que je peux donc sortir de la pièce).

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15 décembre 2015

anti-calendrier d'avent (première quinzaine)

1er décembre

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2 décembre

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3 décembre

titano


4 décembre

salam

5 décembre

boiron-tube-granules-opium-9ch

6 décembre

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7 décembre

Symptomes-apnee-sommeil-diagram-ortholemay-1

8 décembre

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9 décembre

Stasis-Dermatitis_thumb

10 décembre

amoxy

11 décembre

ça se rapproche

12 décembre

enfiler-bas-de-contention

13 décembre

2nd tour

14 décembre

original

15 décembre

joyeuses fêtes perdu

15 décembre

14 décembre 2015

un homme et une flemme

UN+UNE
de Claude Lelouch

Le titre du post n'est pas de moi, mais je n'ai pas pu m'empêcher de le replacer, il s'agissait du slogan -très bien trouvé- pour une marque de canapés que j'ai hélas oubliée depuis -c'était il y a presque 40 ans hihi-, où j'avais mis un certain temps à repérer le l excédentaire qui transformait femme en flemme.

Et là je trouve que ça s'applique divinement.
Je ne vais pas essayer de me trouver des excuses, j'ai vu la bande-annonce (les, plutôt, d'abord la courte puis la longue) et j'ai vu que ça se passait en Inde, et notamment à Bénarès, où j'étais justement au mois de février/mars, et puis Elsa Zilberstein y était plutôt mimi (est-ce que c'est la nouvelle copine de Claude ? Il me semble qu'il a pour habitude de faire tourner ses copines), Jean Dujardin y belmondait (ou y Georgescloonait, mais à la frenchouille), et il se trouvait que j'avais
- une place à tarif réduit et
- deux heures à tuer avant la représentation du Concept du visage du fils de dieu de Castellucci.
Et donc, en route! La dernière fois que j'étais allé voir un film de Lelouch, c'était Hommes Femmes mode d'emploi, avec Bernard Tapie (!) et c'était sur l'injonction (et en la présence) de Pépin. J'avais trouvé ça pas très bon...

Et bien là c'est pareil. On est bien en Inde, certes, mais on y est arrivé en executive class (pour ce qui est de Dujardin, qui joue un compositeur de musiques de films) ou bien on y est déjà, en femme de consul (Elsa Z.). Ils se rencontrent à un dîner au consulat, et piapiapia elle le soule avec des bourjoufleries spirituelles new-age auxquelles il répond en la chambrant (j'avais écrit cabrant, non pas tout de suite, ça sera pour plus tard), c'est beaucoup moins réussi que, par exemple, Françoise Fabian et Lino Ventura dans La bonne année.
Elle veut être enceinte, il a un caillot dans la tête, et donc les voilà partis tous deux vers le sud de l'Inde, ou se tient une sainte qui embrasse les gens à la chaîne et guérit tout (cette dame existe pour de vrai). Pendant que se morfondent, loin de là, les futurs/ex coinjoints respectifs, qui se rencontreront d'ailleurs -au Consulat- pile-poil la même nuit, d'ailleurs où nos tourtereaux finiront par se connaître au sens biblique du terme (et que d'ailleurs ça ne marchera pas, c'est mieux pour la suite de l'histoire).

Le film est parsemé de poteaux indicateurs énormes : le film dans le film tourné en Inde (d'après une histoire vraie -vraie dans le film- et avec les vrais acteurs de la vraie histoire dans leur propre rôle, toujours dans le film, j'entend) s'appelle Juliette et Roméo (c'est la "version moderne" d'une "histoire d'amour éternelle"), la femme du consul lit un livre gé-nial qui s'appelle un+une (et que la femme de Dujardin -ô coïncidence- lit elle aussi dans l'avion). L'histoire de film dans le film et de musique de film dans le film permet des allers et retours gé-niaux entre la vraie réalité du film et la fausse réalité du film dans le film.

Un homme et une femme donc (ceux du titre), + un homme et une femme (leurs conjoints) + un homme et une femme (ceux du film en Inde) = un homme et une femme comme d'hab' (je ne me fatigue pas trop ni avec l'histoire ni avec la façon de la raconter.) Où se justifie donc la flemme du titre, non ?

Et l'Inde ? En toile de fond, un peu obscènement stéréotypée (genre "ils sont beaux, ils n'ont rien mais ils se contentent de ça, avec leur sourire, leurs dents blanches et leurs habits multicolores, comme c'est pittoresque...") On passe bien une dizaine de minutes à Bénarès, un peu de ghâts par ici, un glouglou de Gange par là, et que je m'ablutionne, et que je crémationne, et que je philosophe à propos de la réincarnation, et on prend le train, on chatouille les pieds sales du mec assis dans le filet à bagages, bref, tout ça est assez... tristoune.

Le retour de voyage et les retrouvailles des deux couples sont croquignolettes et encore plus lelouchesques (ça vire quasiment grotesque), mais ce n'est pas fini, avec un encore plus lelouchien jeu de on se croise/on se rate/ on se voit pas/ si on se voit/ on se sépare/ sans oublier le "on se retrouve des années plus tard et allez les violons"...

(je n'avais qu'à pas y aller, hein, personne ne m'y a obligé, et, visiblement, le film a plutôt bien démarré me semble-t-il...)

016306
(l'affiche, plutôt sympathique et enjouée)

et, en prime l'autre affiche
gao

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