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lieux communs (et autres fadaises)
13 janvier 2016

gosettes

JE SUIS A TOI
de David Lambert

Semaine Belge 2.3
Celui-là je l'avais déjà vu en dvd grâce à la gentillesse du distributeur Outplay, et j'ai pensé qu'il aurait tout à fait sa place dans notre Belge semaine. Et les hasards de la programmation font qu'il s'y imbrique à la perfection.

Un jeune prostitué argentin (Nahuel Perez Biscayart, parfait) se fait envoyer un billet d'avion pour venir s'installer chez un gentil gros boulanger belge (Jean-Michel Balthazar, tout aussi parfait) pour y (re)faire sa vie. L'ours barbu et la crevette à barbounette. Déjà, à l'oeil le couple est plaisamment désaccordé, et il va s'avérer assez rapidement que Lucas (le crevetton) recherchait avant tout un toit, et pas vraiment  l'affection (la tendresse, du désir) que lui témoigne Henry. Surtout que travaille dans la même boulangerie la pimpante Audrey (Mona Chokri, venue de chez Xavier Dolan).

Les choses ne se passent pas très bien entre Lucas et henry, le premier n'y mettant pas vraiment du sien, contrairement à l'autre, éperdu d'amour (ou d'espoir), jusqu'à une première mise au point, (et une menace de le renvoyer chez lui avec armes et bagages ) où Lucas essaye de faire un effort. mais les choses se compliquent encore. Lucas draguouille Audrey, Henry souffre mais fait contre mauvaise fortune bon coeur (il veut simplement ne pas passer pour un cocu, dans ce village belge où l'homosexualité du boulanger semble toute naturelle.) Et le scénario de David Lambert va suivre son cours (j'avais écrit son corps...) avec juste ce qu'il faut de pathos pour redonner un coup d'accélérateur à la fiction (la maladie), tandis qu'évoluent les relations entre chacun des trois personnages principaux.

Le film de David Lambert est d'autant plus réussi qu'il appelle un chat un chat (plus justement, une bite une bite, et qu'il n'hésite pas à le (la) montrer), et qu'il sait ancrer sa fiction dans un réalisme documentairement bien enraciné (la boulange, les fêtes traditionnelles, mais aussi les bars gay) mais en même temps qu'il sait s'en échapper à plusieurs reprises dans des scènes délicieuses qui ont tout l'air de bouffées délirantes (délicates aussi), toujours en lien, d'ailleurs, avec la musique : Henry qui danse dans son atelier en chantant "J'aime les militaires...", le même Henry, qui, bien plus tard, dansera en smoking et noeud-pap' dans le même atelier (avec Achille Redolfi, un autre nounours mal rasé lui, que Joseline avait reconnu (débusqué)  en soutane dans Au nom du fils), scènes auxquelles on peut rajouter celle qui se joue, toujours dans l'atelier, sur le Pour être aimé de toi, de Bourvil.

Tout ça avait tout pour être casse-gueule, mais David Lambert slalome habilement pour nous livrer un film digne et touchant. Et je trouve dégueulasse qu'il soit passé à la trappe de la critique (et de la sortie semi-clandestine) car il méritait vraiment mieux que ça.

(et je réalise que, le 26 août 2015 j'ai mis en ligne

une critique enthousiaste du même film (et que tiens j'avais déjà tiens utilisé les expressions un chat un chat et une bite une bite) que vous pouvez donc relire si le coeur vous en dit.

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