paternité(s)
Journée de prévisionnement ACID / Diversité à Dole
3 films :
JE SUIS LE PEUPLE
d'Anna Roussillon
Déjà vu (et fort apprécié) à Belfort / Entrevues 2014. La réalisatrice (française) a posé sa caméra (Ozu en Egypte) pour filmer le quotidien d'un poignée d'habitants d'un village égyptien, pendant les "événements" (et la révolution) de fin 2011 à l'été 2013. ces gens assis, face caméra, et qui s'entretiennent avec la réalisatrice (qui est derrière, qu'on ne voit jamais, mais qu'on entend, et dont on partage le regard.
L'affiche est assez laide (et confuse), je trouve, et risque de desservir le film
L'image utilisée à Belfort était me semble-t-il beaucoup plus forte (et donc efficace) :
CRACHE COEUR
de Julie Kowalski
Un premier film... malcommode, portrait d'une adolescente pas sympathique du tout, qui agit toujours "contre" la situation en cours, systématiquement, tant et si bien qu'on est content quand, aux trois-quarts du film, son gentil papa (qu'elle n'appelle que "connard") finit par lui coller une tarte, (on lui en collerait bien aussi sec un autre pour la peine). Elle réussit quand même à fiche le bazar avec son père, sa petite soeur, l'ouvrier polonais qui bosse chez eux, le fils dudit ouvrier polonais, en accumulant les mensonges et la mauvaise foi... Le film a été tourné en grande partie en France, avec une dernière partie, en Pologne, souhaitée par la réalisatrice (il s'agit d'un premier film) "pour aller à rebours des clichés". Mouais...
DE L'OMBRE IL Y A
de Nathan Nicholovitch
Celui-là je l'attendais (Hervé et Dominique m'en avaient dit grand-bien en revenant de Cannes, où il figurait dans la programmation ACID). On était prévenu(s) que "le debut était raide"... Il l'est, à plus d'un titre. Mirinda, un travesti prostitué français d'un certain âge est amené à rencontrer, au cambodge, aujourd'hui, une fillette cambodgienne, prostituée, (et mutique) avec qui il va faire une 'traversée" du pays. Le film est rude, cahotant, sans concessions, âpre, dense (plusieurs fils narratifs s'y nouent et entremêlent, sans qu'on en voie forcément, le dénouement -dénouage ?-) et soudain, au détour d'une scène, assez tard dans le film (la fillette tend à l'homme ("le vieillard") les billets qu'elle a conservés jusque là, billets qu'il refusera) les larmes sont montées, sans prévenir, et sans que je puisse les arrêter. Et j'ai reniflé, comme ça, jusqu'à la fin, (qu'Idir nous avait qualifiée de "touchée par la grâce") et qui est parfaitement magnifique. C'est rare qu'un film me secoue à ce point-là (la dernière fois, c'était -déjà avec Dominique et Hervé- La guerre d'un seul homme, d'Edgardo Cozarinsky, qui n'a absolument rien à voir), et j'en étais d'autant plus touché que nous avons ensuite eu la chance de rencontrer le réalisateur (qui avait fait spécialement le déplacement) mais nous avons hélas dû repartir avant la fin...
David d'Ingéo...
et David d'Ingéo...