phorie
Et pendant que je savourais Envoyée spéciale, Michel Tournier était mort.
Je l'ai beaucoup lu (et aimé) il y a longtemps.
J'avais emmené Les météores en Scandinavie (74? 76 ?)
J'avais adoré Le Roi des Aulnes, (et je ne me souvenais pas du tout qu'il avait eu le Prix Goncourt en 1970 -hihi j'étais trop jeune...)
et encore avant Vendredi ou les limbes du Pacifique.
puis il y avait encore eu les nouvelles du Coq de bruyère
et nos chemins (littéraires) s'étaient ensuite séparés
Je n'ai pas lu Des clés et des serrures, son livre sur la photographie, ni les romans qui ont suivi, allez savoir pourquoi... mais c'est quelqu'un que j'ai toujours respecté (et dont j'ai gardé tous les romans dans ma bibliothèque, ce qui n'est pas forcément le cas de chacun...)
Je me souviens du choc, de la fascination, éprouvés en lisant Le roi des aulnes, de son héros Abel Tiffauges, ses variations sur le thème de la phorie, de l'imagerie de St Christophe, (sa fascination pour l'Allemagne), et de combien j'avais été déçu par le fait qu'il soit incarné au cinéma par John Malkovich (dont je ne conteste pas le talent, mais qui me semblait manquer de "carrure" pour incarner le personnage que je m'étais figuré en lisant le roman).
Je me souviens du personnage d'Alexandre, le "dandy des gadoues", un personnage d'homosexuel "flamboyant" des Météores (et que le roman traite de la gémellité).
Je me souviens de Vendredi, et de la façon de faire pousser des mandragores...
Je me souviens que plusieurs contes du Coq de bruyère ont été adaptés (illustrés) en albums-jeunesse (Amandine ou les deux jardins, Pierrot ou les secrets de la nuit... et peut-être aussi un autre qui se passe sur/au bord de l'autoroute et dont j'ai oublié le titre)
Il est mort paisiblement, à 91 ans...
Surpris, en allant fouiller dans ma bibliothèque, justement :
- En ont, incompréhensiblement, disparu Les météores
- Le roi des aulnes y est toujours, non pas dans l'adition Folio dont j'avais le souvenir mais en collection blanche NRF, en très mauvais état (le livre tient à peine debout, tant il a, visiblement, vécu.
- La nouvelle que j'évoquais dans Le coq de bruyère était L'aire du muguet
- Je retrouve, en collection blanche NRF Le vent Paraclet et Le médianoche amoureux , que je n'ai aucun souvenir d'avoir lu(s)
- Plus de traces, non plus, de Vendredi, sur l'étagère des Folio...