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lieux communs (et autres fadaises)
30 mars 2016

cinquième semaine latino2

CHALA, UNE ENFANCE CUBAINE
d'Ernesto Daranas

Celui-là on n'en savait rien ou presque quand on l'a sélectionné, sauf qu'on l'aurait en sortie nationale. J'avoue que ça ne me tentait pas plus que ça mais bon. J'ai profité du Lundi de Pâques pour le voir avec Marie dans une salle 1 du bôô cinéma étonnamment pleine (entre 30 et 40) pour cette séance de 13h45.
Et ?
A la sortie, plusieurs visages connus  (d'enseignants notamment) arboraient un large sourire, me complimentant sur l'heureux choix de ce film qu'ils avaient visiblement fort apprécié. tandis que je me sentais beaucoup plus réservé. Sans vouloir froisser personne (n'est-ce pas mon Philouchoncito ?) je pourrais résumer à très gros traits en disant que c'est un parfait "film-MGEN" (et que, tout autant que "Chala, une enfance cubaine", il aurait mérité de s'appeler "Carmela, une institutrice cubaine", tant l'institutrice en question occupe autant l'écran que le garnement du rôle-titre, et que ce personnage d'institutrice "qui aurait du prendre sa retraite depuis au moins 10 ans déjà mais qui ne peut se résoudre à abandonner ses élèves à leur problèmes tellement elle y est attachée" ne peut que remuer le coeur et les tripes des pédagogues (ou ex-) que nous sommes...
Enfin un film qui fait l'apologie des maîtresses (et, encore mieux, des vieilles maîtresses). Bon, il faut dire qu'elle a de quoi faire : le jeune Chala en question est qualifié d'ingérable par presque tout le monde (mais il a des excuses : il ne connaît pas son père, sa mère est droguée et se prostitue, il élève des chiens qu'il confie pour les combats -il est trop jeune pour y assister en vrai- à un bellâtre aux yeux clairs en marcel de rouleur de mécaniques qui est peut-être son père (et peut-être pas), il a deux potes dont le père d'un est en prison, il en pince pour une demoiselle bonne élève (qui refuse ses avances dans un premier temps) mais inscrite à l'école de manière illégale (par la maîtresse au grand coeur) et dont le père est qualifié de "provincial" (entendez clandestin arrivé là de façon illégale mais qui se tue au travail toute la sainte journée) et voilà-t-y pas que les "autorités" se réunissent pour placer Chala en foyer, mais aussi pour réfléchir au départ à la retraite ex-anticipé de Carmela, pour une sombre histoire d'inspection et de d'image religieuse ostensiblement affichée dans la classe (mais elle le fut justement par la jeune fiancée putative de Chala, et c'est le jour où elle a appris la mort du fils de Carmela, la maîtresse) et vous voilà donc avec une multiplicité de thèmes et de personnages.
La barque est chargée, mais la nave va...
Seulement voilà, quand on regarde la situation finale et qu'on la compare avec celle du début, on réalise que ça confirme le sentiment qu'on a eu pendant le film (enfin, que j'ai eu, tellement tous les autres avaient l'air, je le répète, ravis) : non non rien n'a changé (ou presque). Le film a démarré, plutôt bien, il a pétaradé joyeusement (enfin, joyeusement le mot n'est pas idéalement choisi quand même) et puis, comme un solex, il s'est mis à patiner (qui se souvient des galets des solex, qui s'usaient et devenaient trop lisses et n'entraînaient plus la roue ? et bien là c'est pareil). Oui, à un certain moment, le film se met à faire du sur-place, à tourner en rond, et le spectateur à trouver le temps long.
Etrangement ça ne m'a pas du tout ému. Peut-être parce que, justement, tout était fait pour que je le sois. Trop, sans doute. c'est un film édifiant. J'ai pourtant la larme facile mais elle doit l'être plus sentimentale que sociétale. M'en sortir alors par une pirouette, en disant que le film était sans doute très bien, mais que ce n'est pas mon genre de cinéma préféré. C'est peut-être juste les films avec des instits qui me gonflent. et avec des travailleurs sociaux. Surtout des travailleurs sociaux.
Vieux con un jour, vieux con toujours (je parle de moi, bien évidemment).

132915Mo
l'affiche "muette"

017823
... et l'affiche "bavarde"

yenne

Commentaires
H
bon diagnostic
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