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lieux communs (et autres fadaises)
12 avril 2016

"peut-on débattre de la vérité ?"

L'AVENIR
de Mia Hansen-Love

J'adore Isabelle Huppert, et là, chouette , elle est hyper-Huppert (ou über-Huppert ?). et elle joue le rôle d'une prof de philo. et crac! mon beau rêve se brise : la philo me rebute (j'allais écrire qu'elle m'emmerdait, peut-être était-ce plus juste et plus vrai, justement) elle aurait été chercheuse en physique nucléaire ou spécialiste de la mécanique quantique que cla ne m'eût pas été plus étranger, mais bon c'est comme ça allons-y : donc elle est prof de philo, et avec son mari (André Marcon, délicieux) prof de philo aussi, elle vit dans un bel appart' rempli de livres de philo (on pourrait dire que la philo est l'essence de ce film, oui, le carburant qui fait pétroler le véhicule de sa fiction) elle a des enfants sympathiques (non philosophes), une mère tyrannique (Edith Scob, grandiose), et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes philosophiques jusqu'à ce qu'une série d'incidents fâcheux ne viennent perturber la trame de sa vie, ce qu'on pourrait, somme toute, résumer grosso modo en suivant le plan d'une dissertation, philosophique, justement :
1) thèse : elle n'est pas libre
2) antithèse : elle est libre
3) synthèse : p-t'être bien qu'elle est libre, p-t'être bien que non

Huppert fait ça avec sincérité, avec énergie, avec justesse. Avec un incontestable brio. Qu'est-ce donc qui a fait que le film ne m'a pas plus enthousiasmé que ça ? Peut-être parce que je ne savais pas vraiment sur quelle étagère le ranger, peut-être parce que ça a quelque chose de monstrueux, cet univers philosophique à 99%, peut-être parce que la présence d'Isabelle H. est si forte qu'on a parfois le sentiment qu'elle serait le seul personnage en couleurs dans un univers en noir et blanc ?

Et, en fouillant sur all*ciné.freu (qui range le film dans la catégorie "drame", ce qui me paraît être un contresens), voilà que je tombe sur une critique, tiens, que je trouve excellente, et... juste, oui, une critique de Libé, où la dame synthétise judicieusement  tout ce que j'essayais péniblement d'écrire ci-dessus, et que je vous mets donc .

(je projetais de continuer mon post en utilisant le maximum d'épithètes philosophiques : platonique -pour l'histoire avec le jeune philosophe-, cynique, -pour les jeunes de la maison d'édition-, dialectique -pour les jeunes aux fromages de chèvre-, stoïque -pour Isabelle H. face à l'adversité- et je ne serais pas allé beaucoup plus loin parce que je n'en connais pas beaucoup plus.)

A la sortie, on en a discuté, les autres avaient l'air très enthousiastes, je me suis ouvert à eux des bémols que provoquaient mon aphilosophisme, et j'ai fait mon malin en le résumant d'un "finalement c'est l'histoire d'une femme qui veut se débarrasser de la chatte de sa mère" - ce qui est exactement le sujet du film, mais qui avait davantage à voir alors avec la psychanalyse qu'avec la philo, mais je ne l'ai réalisé qu'après.-

Bon, allez savoir pourquoi, c'est pourtant un film que je reverrai avec un grand plaisir, ça, j'en suis sûr

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(peut-être juste pour le bruit clac clac clac des talons d'Isabelle, allez savoir...)

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