Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
24 avril 2016

les yeux qui s'allument

MIDNIGHT SPECIAL
de Jeff Nichols

Je me suis régalé... Un vrai plaisir de gamin, comme quand j'avais découvert E.T ou Rencontres du troisième type (je ne cite absolument pas ces films au hasard, mais, sur l'échelle pu plaisir cinéphile, ça concorde tout à fait. Malgré une fin, j'ai fini par l'admettre quand on a discuté, à la fin, devant le cinéma, un peu emphatique, et pas vraiment indispensable (mais on peut toujours se dire que ce n'est pas de la faute du réal, que ce sont les vilains producteurs (comme pour Night of the  demon de Jacques Tourneur) qui l'ont forcé à mettre en images ce qu'on aurait tout aussi bien pu juste imaginer.
Le démarrage est par-fait. On est tout de suite dedans (même vanat le début du générique!). Deux hommes en fuite avec un enfant (on en entend parler à la télévision dans une chambre de motel, et on suit les deux hommes et le gamin en question qui quittent cette même chambre de motel en catimini.) Ce qu'on en dit, puis ce qui se passe. On comprend vite que ce gamin (dont les journalistes déplorent n'avoir "aucune photo à montrer") est quelqu'un de très important, puisqu'il est aussi recherché par le gourou d'une secte ("The ranch"), par le FBI, par un scientifique de je ne sais plus quel acronyme ( NSA ?). Bref le pays tout entier est en alerte, à la recherche de l'Alton perdu. On réalise aussi que l'enfant en question est doté de pouvoirs mystérieux (il a les yeux qui s'allument -c'est pour ça qu'il porte en permanence des lunettes de piscine-, il est capable de réciter ce qui passe à la radio même quand elle est éteinte, il peut perturber l'orbite des satellites, bref tout le mond le veut, tout le monde est est sur les dents.)
Il est accompagné par son père (joué par Michael Shannon, acteur fétiche du réalisateur, toujours bien) et un copain à lui (joué par Joel Edgerton, que j'ai trouvé spécialement bon), et ils s'efforcent d'aller retrouver la mère biologique du gamin (joué par chérie-chérie Kirsten Dunst, que je n'ai pourtant pas reconnue lors de sa première scène).
Et le film est formidable, parce que formidablement écrit et formidablement filmé. Comme on début : ce qui se passe et ce qu'on en dit. C'est un film fonctionnel, mais pourtant pas réduit à l'action pure ni aux bourrinades. C'est un film efficace, mais qui bombe le torse (et sait aussi baisser la tête) avec son t-shirt "C'est du vrai cinéma". On a connu Jeff Nichols plus mutique et plus pittoresque ( Louisiane, bayous, etc.) plus "mesuré". mais on s'installe sans rechigner dans le véhicule quasi-hollywoodien dont il nous a ouvert la portière et qui roule à tombeau ouvert la nuit avec les phares coupés (si si!).
Et on prend plaisir à comptabiliser les bornes (cinéphiles) sur l'accôtement, les balises, les clins d'oeil/hommages/références à Spielberg (qui ne peuvent pas tous être des coïncidences): le personnage s'appelle Roy, comme dans Les Rencontres..., il y a un intervenant-clé au nom français, comme celui que jouait François Truffaut dans Rencontres... (tiens j'ai appris qu'initialement c'était Godard qui avait été pressenti pour jouer le rôle, mais vu qu'il demandait beaucoup trop cher, Spielberg s'était alors "rabattu" sur Truffaut), il est question d'un gamin et d'un extra-terrestre, comme dans E.T, et d'un extra-terrestre qui veut "téléphone maison" et repartir chez lui comme dans E.T aussi. Et des militaires qui bouclent la zone où va se passer "quelque chose" en obligeant les civils à évacuer dans un interminable convoi, comme dans Rencontres... et un lieu précis qu'il est vital d'atteindre, oui, comme dans Rencontres...
Les gentils sont en cavale, et doivent se méfier de tout (et de tous), et Jeff Nichols sait parfaitement entretenir la tension, et alterner les moments de poursuite et de parano avec des scènes "familiales" plus calmes, auxquelles succèdent des scènes-choc avec effets sonores et/ou pyrotechniques qui vous font sursauter sur votre fauteuil. (Je me suis fait avoir plusieurs fois).
A la fin j'étais "fin heureux" comme on dit par ici (même s'il ya avait un petit quelque chose qui me dérangeait, et sur lequel les autres ont tout de suite mis le doigt : c'est vrai que la fin "n'en finit pas de finir" (dixit H.), que la longue scène de "matérialisation" n'était pas forcément si (longuement) nécessaire, ou peut--être si justement, pour pouvoir finir en beauté sur ce plan  magnifique sur un champ vide (les Inrocks ont adoré, et moi aussi...). mais même avec ce bémol, Midnight Special reste quand même un film jubilatoire, oui, oui!

(Et ce qui est drôle, c'est qu'à la fin, sur le parvis, chacun(e) faisait "son" classement des trois films de Nichols nous avons projetés, et personne n'avait le même... A priori, le mien serait
1) Midnight Special
2) Take Shelter
3) Mud
mais ceci reste à revoir dans quelques temps...)

052102
de dos...

506834
... et de face (beaucoup plus flippant, non ?)

Commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 413