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lieux communs (et autres fadaises)
29 juin 2016

fête du cinémaun

avec Joseline pour deux séances de la fête du C.
d'abord je l'accompagne voir

THE WITCH
de Robert Eggers

Ca me faisait vaguement envie, et puis c'est plus rigolo d'avoir peur à deux... (Elle aussi est bon public, et sursaute quand il faut sursauter, quand le réalisateur fait exprès de vous faire bondir...) Sauf que là, pas vraiment. D'abord le film est en vf (la synchro est plutôt bien faite) ensuite il est en costumes (comme sur la boite de céréales Qu*ker Oats), et pendant une bonne première heure ça ne fait que jacasser de religion de dieu de jésus de péché de satan de repens-toi de tes péchés, de à genoux pécheresse, prières, prêchi-prêcha et bondieuseries à tel point qu'on se croirait dans la version ciné d'une brochure des Témoins de Jéh*vah... En plus le père de famille ressemble à Bruno Lochet, des Deschiens, (il n'y est pour rien, et en plus j'aime beaucoup Bruno Lochet) mais là ça fait bizarre et ça n'aide pas à adhérer à l'histoire. D'autant plus que c'est un peu du grand n'importe quoi n'importe comment, justement l'histoire. C'est un film pour lequel l'adjectif inepte semble avoir été tout spécialement créé.

(là je reviens après avoir fait un crochet par all*ciné pour trouver le nom du réalisateur, et j'hallucine à propos de la revue de presse : à part les Cahiaîs tout le monde à trouvé ça sublime génial merveilleusement terrifiant chef-d'oeuvre et j'en passe... le lapin diabolique les aurait-il tous envoutés ?)
Car il y a un lapin diabolique. Si si. Enfin, on me souffle à l'oreille qu'il s'agit d'un lièvre. Ok, un lièvre diabolique alors.

Allez va, je vous raconte. il y a longtemps (il était une foi), une famille d'Anglais pauvres qui ont émigré aux Etats-Unis sont chassés du village où ils vivaient pour cause de foi trop intègrement déviante. (Les Témoins de J, à côté, c'est Camping 3). Ils vont s'installer (papa maman et les cinq enfants) tout seuls dans le trou du cul du monde, juste à côté d'une inquiétante forêt (très bien filmée, il faut le reconnaître.) Le papa (celui qui ressemble à Bruno Lochet) passe son temps à couper rageusement du bois à la hache (réminiscence : comme Josh Brolin le papa possédé dans Amityville), tout en faisant toute la sainte journée des quizz cathos à son fiston.
Comme enfants, il y a, hormis le fiston (imbattable en quizz cathos), la soeur aînée (qui est la blonde et virginale héroïne du film), une paire de jumeaux plus jeunes (garçon/fille) qui passent leur temps à discuter avec le bouc noir de la famille, et le tout petit dernier, un joli bébé d'amour. Gazou gazou. Qui va disparaître assez rapidement (très rapidement même, juste le temps d'un gazou) et dont le réalisateur nous explique alors par l'image qu'il a été couic! par une sorcière (la ouitche du titre) pour l'accomplissement d'un rituel de sorcellerie, avec dame toute nue qui s'oint avec de la pâte de bébé pilée au mortier.
Après ça tout dans la famille va partir à vau-l'eau (à bouc-l'eau, plutôt) : le papa et le fiston qui étaient partis dans la forêt (pour tuer un loup) se retrouvent face à face avec un lapin diabolique, puis une nuit l'héroïne et son frère repartent dans le bois avec le cheval de Papa son chien et son fusil (on ne sait pas trop pourquoi), la fillette est retrouvée mais pas le chien (égorgé) ni le cheval ni le fusil, et nous (spectateurs omniscients) on sait que le fiston a rencontré dans la cabane de la forêt (celle ou le bébé a été pilé) une belle jeune fille  mi Blanche-Neige, mi-Chaperon rouge, qui l'attire l'embrasse et couic! noir on n'en saura pas plus.
Sauf que quand il revient à la maison  il est tout nu et comme possédé. Et il finira par cracher une pomme ensanglantée qui le gênait pour respirer (je n'invente rien promis juré craché) et  couic! il meurt. Ensuite ça part dans tous les sens, tout le monde ment, accuse tout le monde d'avoir menti, avoue ses mensonges, soupçonne tout le monde d'être sorcier, d'avoir fait un pacte avec le diable, le père enferme les enfants restants dans la grange avec le bouc pour qu'ils y passent la nuit, la mère voit réapparaître ses enfants morts, le père coupe du bois comme un fou, il y a un drôle de machin qui se matérialise dans la grange pendant la nuit, au matin couic! le père se fait encorner par le bouc (les jumeaux couic! couic! sont morts) la mère couic! aussi mais je ne sais plus comment, et ne reste que la jeunette seule avec le bouc, à qui elle demande de lui parler et qu'on entend lui répondre en off (malin, le réalisateur), et elle finit par aller dans le bois où il y a un sabbat, elle enlève sa chemise de nuit et elle s'envole joyeusement sous les arbres, et voilà. Ah oui, à un moment, dans la grange, on a encore vu réapparaître le lapin diabolique mais je ne sais plus quand.
Ahahah! là il faut éclater d'un grand rire diabolique en s'envolant comme  notre héroïne  tout nu sous les sapins.

Je suis très perplexe, quand même. Les critiques qui ont adoré, auraient-ils tous signé avec leur sang dans le livre du bouc noir ? J'aimerais tout de même qu'on m'explique cet effet de sidération collective critiquesque (Sorciers, sorciers, vous êtes tous des sorciers ! réminiscence de Rosemary's baby, qui, lui -le film- continue de me foutre authentiquement les jetons...). Même 4€ ça semble bien cher payé.

Le réalisateur a été primé à Sundance 2015 comme "meilleur réalisateur", c'est peut-être ça qui a fait jubiler les critiques ?
Merchandising : Tout a été extrêmement bien pensé:

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l'affiche française est bien moins originale que ses homologues américaines. Elle "vend" plus ("survend" serait plus juste). Le cadre noir ("mmmmh vous allez avoir peur"), l'accroche sur le cinéma d'horreur (pour les aficionados), la silhouette de femme nue (pour les libidineux) la double référénce à Sundance et à Gérardmer (la réconciliation entre les intellos et les fantasticos) et puis vous avez remarqué la graphie du titre ? c'est pas WITCH mais VVITCH qui est écrit (pour les sémiologues / graphomanes ?) bref ça ratisse large...

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Les affiches américaines sont quasiment parfaites... Simples, fortes, graphiques, accrocheuses (mais bon elles vendent "autre chose" tout à fait autre chose que le film qu'on va voir en réalité).
Tout comme la bande-annonce, très très très menteuse, qui vous fait croire/craindre un genre de "Blair Witch au Moyen-Âge" absolument terrifiant alors que pas du tout.
Bon ceci dit, on ne peut pas nier que le réalisateur soit habile (à défaut d'être sincère ?) et considérer ce film comme un exercice de style un "on va faire comme si...", et donc attendre, quand même, de jeter un oeil sur son prochain film. En priant pour qu'il ne s'agisse pas de The Witch 2...
Finissons avec deux images et ce qu'elles suggèrent :

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(vous ne trouvez pas, pour Bruno Lochet ?)

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last, but not the least, le lapin lièvre diabolique

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