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lieux communs (et autres fadaises)
12 janvier 2017

le royaume du miel

003
MAI MORIRE
de Enrique Rivero

Entregent, suite. Un film qui sortira fin mars 2017, visionné sur viméo grâce à un lien gracieusement envoyé par le distributeur. En prévision de notre Semana latina 6, à venir elle-aussi.
J'avais déjà vu, du même auteur, Parque Via, en août 2009, à L'Espace St Michel (critique -succincte- ) (et c'est vrai quand même  ce que disait Zvezdo à propos des films vus à l'Espace St Michel...). Il s'agit, ici encore, d'un film plutôt très triste (de la même très tristesse que celle du clip de Twist in my sobriety, de Tanita Tikaram)
Un beau matin, une femme revient chez elle, en barque (il y a beaucoup d'eau de cours d'eau de canaux de rivières et de barques dans le film, l'occasion de maints plans sublimes de reflets divers). Chez elle où elle retrouve sa fille et son fils, sa mère, et sa grand-mère. On ne sait pas pourquoi elle rentre, ni pourquoi elle était partie. Elle reprend sa vie là exactement où elle l'avait laissée, un quotiden plutôt paisiblement tristounet -ou tristounettement paisible- (Twist in my sobriety otra vez) entrecoupé de rêves pas franchement plus joyeux mais plastiquement superbes (où il est à plusieurs reprises question de chaussures). La grand-mère va avoir cent ans, le fiston a peur de la vache, le papa dort à côté, la fillette questionne, et il y a dans la tôle du toit des déchirures/ouvertures très graphiques. Chayo (c'est le nom de dame qui revient) gère tout ça, simplement, comme elle peut. Elle abien une idée derrière la tête, mais elle n'est pas du genre expansive.
Comme le réalisateur, adepte des plans très amples (dans l'espace -et c'est somptueux- mais aussi dans le temps, avec la tentation qu'on sent poindre de temps en temps d'"épuiser" le plan dans sa durée - on n'est pas encore chez Tsai Ming Liang mais bon...-) mais jamais trop loquaces. La vie, l'eau, la nuit, le jour. Les mots, c'est en plus.
Un beau portrait de femme silencieuse, pour un beau film languide, sans enjeu (narratif) apparent, mais sur lequel on se plait à glisser comme les barques lentes le long de ses plans très horizontaux (longitudinaux ?). Oui, un film très "latéral".
Et iens, enfin un film mexicain quieto, se dit-on en repensant aux Escalante, Reygadas, Del Toro, autrement plus de bruit et de fureur. Nous restera ce beau visage de femme face caméra, et toutes les choses qui resteront non dites, derrière ses yeux attentifs.
Parque via avait été récompensé par le Léopard d'Or à Locarno, Mai morire n'a obtenu "que" le Prix de la Meilleure Contribution Technique (Arnau Valls Colomer pour la photo) au festival de Rome 2012, et le Prix spécial du Jury au Huelva Latin American Film Festival 2012. On peut juste se demander pourquoi il aura fallu autant de temps (cinq années, tout de même) pour qu'on se décide à le distribuer en France!

MAI+MORIRE_POSTER

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