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lieux communs (et autres fadaises)
17 janvier 2017

le diadème, la trompette et la tumeur

(Semaine Belge 3)

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NOCES
de Stephan Streker

Film d'ouverture -en avant-première- de notre Semaine Belge 3. Une jeune fillee, Zahira, d'origine pakistanaise, vivant, de nos jours, en Belgique, est soudain confrontée à plusieurs problèmes, concernant son avenir proche et sa condition de jeune fille indépendante et libre. La famille, le poids des traditions, les apparences, les mensonges, la révolte. Jusqu'où tout ça peut-il aller ? Ses parents pensent que, elle pas du tout, le grand frère fait tampon et voudrait aider chacun(e). Ce qui est touchant, c'est que le réalisateur donne à chacun de ses personnages toutes ses chances. Même si la "discussion" a peu de chances d'aboutir : parents, frère, soeurs, copine, père de la copine, chacun a son opinion, sa vision des choses, et y reste cramponné. Avec ses justifications. Ses "bonnes raisons". Et  la demoiselle aimerait pouvoir toute seule de se débrouiller pour tracer sa route... Un film fort et touchant, juste, avec des acteurs magnifiques (avec une mention spéciale pour la jeune Lina El Arabi, parfaite).
On a déjà commencé des Semaines Belges avec des films plus joyeux, mais bon... Sobriété (sans musique ni au début ni à la fin, juste une scène musicale d'un Bollywood à un moment-clé qui le nécessitait) et simplicité sont payantes pour une histoire poignante, où, finalement, tout le monde pense avoir raison (et c'est ça qui fait peur)...

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LA VIE EST BELGE
de Vincent Bal

Deuxième séance, on a changé de ton. Une comédie musicale belge, qui finit par une grande et belle et joyeuse scène de réconciliation musicale entre deux fanfares (de chacune des deux communautés : flamande et wallonne), et qui justifie à elle-seule de voir le film. Le réalisateur tente le pari risqué (casse-gueule) d'un film à la Demy, ou plutôt à la Honoré (Les Bien-Aimés), mi-parlé mi-chanté. Parfois ça passe (et c'est très réussi), parfois ça lasse (c'est maladroit, ou malvenu) , et parfois carrément ça casse (certaines scènes sont presque euh... embarrassantes, tellement elles ne fonctionnent pas). Un film en dents de scie, dans lequel le réalisateur a voulu mettre trop de choses, mais sans aller jusqu'au bout, et du coup s'éparpille un peu, voire fait carrément le grand écart et n'arrive plus à se relever. Plein de petites choses plaisantes, drôles, touchantes (tout ce qui a trait à l'humour). Ce qui a trait à l'émotion, par contre, est beaucoup plus téléphoné, et ce qui touche aux sentiments quasiment insupportable (un désolant roman-photo). Un trompettiste entre deux fanfares, une jeune fille entre deux prétendants (une caricature de bellâtre -Arthur Dupont a déjà été meilleur-  et une esquisse de businessman dilettante amateur de golf)... Moitié-moitié, donc : mi-flamand mi-wallon, le message, mais mi-réjoui et mi-déçu, le spectateur...

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JE ME TUE A LE DIRE
de Xavier Seron

Troisième opus (Celui-ci me tenait à coeur, allez savoir pourquoi).
En un mot : belgissime! La quintessence de la crème de la "belgitude cinématographique". Tout ce qu'on y aime. (Mais voilà que j'ai vérifié sur allocinépointfreu et que le réal est... français. Ca veut dire qu'il est très fort et/ou qu'il a tout compris).
Oui, un film enthousiasmant, dans un noir et blanc magnifique (premier bon point). Un doux barbu (Jean-Jacques Rausin, parfait, deuxième bon point) se fait du souci pour sa mère (Myriam Boyer, qu'on adora maintes fois chez Blier, troisième bon point) qui est atteinte du cancer, et va se mettre à somatiser au point de se persuader que lui aussi est atteint de la même affection (cancer du sein, donc) que sa mère. Un film à l'humour salutairement sans pitié (quatrième bon point) aux dialogues (et à la voix off)comme dirait Téléramuche "qui font mouche" (cinquième bon point),et qui sait tenir sa note singulière, crânement,  jusqu'au bout.
Il s'appelle Michel Peneu, et sa mère Peneu Monique. Il travaille avec son pote (Serge Riaboukine, sixième bon point) dans une grande surface électroménagère (l'occasion d'une petite chorégraphie à trois impayable). Il s'inquiète (tout au long de cinq chapitres rangés dans l'ordre décroissant), donc, pour sa supposée tumeur mammmaire, fait des examens, se fait palper dans les vestiaires (septième bon point), tout en s'occupant du présent & de l'avenir de sa mère (du mousseux, des chats, et lui), rencontre une copine, se fait jeter (s'ensuit une longue scène jouissive  urbaine et nocturne de spleen bituré, huitième bon point)... Pour (je ne vais pas tout vous raconter) -presque- s'achever par une très jolie scène AQV (neuvième bon point).
Et le dixième bon point ? Il serait justifié par la bande originale et les morceaux qui y figurent. Les chansons aussi (rien que C'est l'amour chantonné à deux voix devant un ouvre-porte, c'est magnifique...)
Dix bons points = une image :

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(Et j'arrête là ma distribution, mais il y aurait largement de quoi en distribuer encore plein d'autres. Ce film a pour moi tout pour devenir culte. Belgement culte. Je vais tacher de voir le premier court-métrage de Xavier Seron, avec -déjà- le même interprète principal masculin (ou masculin principal ?). En attendant, (en espérant), bien sûr, son deuxième long-métrage...)

 

Commentaires
H
contrairement à allocinoche j'ai trouvé sur gaugeule qu'il était né en 75 à bruxelles kapitale
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