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lieux communs (et autres fadaises)
26 janvier 2017

festival téléramuche 2

On y revient, samedi aprèm', où j'avais originellement prévu d'enchaîner Nocturama et Paterson, mais où j'ai finalement commencé par L'économie du couple -le seul que je n'avais pas vu- suivi de Nocturama.)

011
L'ECONOMIE DU COUPLE
de Joachim Lafosse

On l'avait programmé dans le bôô cinéma mais je l'avais raté (zappé ?). Joachim Lafosse, on a déjà passé trois de ses films, (Elève Libre, A perdre la raison et Nue Propriété) dont deux au moins m'ont procuré, et c'est un euphémisme, un certain sentiment de malaise. L'ouverture et la mise en route de celui-ci vont le confirmer assez vite, il s'agit d'une situation de conflit (une maison où vivent un couple et ses deux filles jumelles, couple visiblement en guéguerre dont on va mettre un instant à comprendre ce qui se joue là et pourquoi. Et c'est filmé, justement, comme un champ de bataille. Ca pourrait être une lointaine version belge de La guerre des Rose (film que j'aime beaucoup), version moins friquée, mais Bérénice Béjo (elle) et Cédric Khan (lui) sont bien plus impressionnants que leurs (lointains) cousins) américains. Elle s'appelle Marie (tiens, comme dans Le passé d'Ashgar Farhadi) et fait montre d'une rageuse (et pugnace) détermination, envers lui. Lui donc est joué par Cédric Khan, que j'ai connu d'abord en tant que réalisateur (qui ne m'a d'ailleurs jamais vraiment convaincu) avant de le voir jouer, et de l'y trouver, vraiment, excellent (dans Alyah en frangin fauché et énervant et Tirez la langue mademoiselle encore en frangin, mais rival amoureux). Il a une stature, une présence, incroyables. Je pensais pendant le film "Cet homme-là, il est intense.". il est large comme un ours et pourtant porte en lui cette petite étincelle de tendresse, de drôlerie, de fragilité , qui fait toute la différence. Splendide spécimen d'hétéro (pur et dur) à poil dur mais avec un petit coeur qui bat. J'adore.
Il est question d'un couple qui se déchire, terra quasi incognita pour moi, et j'ai donc été d'autant plus attentif à cette -pour moi plutôt exotique- guerre de tranchées conjugale. Qui a tort, qui a raison, là n'est pas (n'est plus) le problème. Et boum! De part et d'autre on fait feu. On campe sur ses positions. On se drape dans sa mauvaise foi. Et on y retourne.
J'aime la façon dont Joachim Lafosse empoigne le filmage comme ces deux-là leur(s) histoire(s). La façon dont tout ça sonne juste (le gratin sort du four avec du brûlé, le gâteau au chocolat dans son papier de cuisson). Et ces deux-là qui se crient dessus (mais pas toujours, il y aura aussi quelques -très peu- scènes "douces".) Tout ça pour, finalement, une différence de vues de 50000€.
Un sacré film, d'une belle force, et avec une scène finale magnifique. (et on regrette de ne pas voir davantage Marthe Keller, tout aussi grandiose). Je n'avais pas trop eu envie d'y aller, allez savoir pourquoi.Eh bien, j'avais tort. (mais ce n'est pas une raison pour me crier dessus).
Et encore merci au Téléramuche Festival!

020785

un léger énervement ensuite : on fait la queue pour Nocturama, il y a pas mal de monde qui piétine dans le hall du bôô cinéma, la caisse ouvre à 17h55 pour le film annoncé à 18h (alors que les autres sont à 18h15) -c'est comme ça dans le bôô cinéma- sauf qu'ensuite il y a encore un sas à franchir -le contrôle des billets- et que celui-ci ne semble pas disposé à s'ouvrir. La file d'attente s'accroît, ils finissent par ouvrir, et, quand j'arrive dans la salle, il est 18h05 et le film est déjà commencé. Depuis n minutes (alors que d'hab' on a droit a toute une charretée de pub). Ca m'agace (même si j'ai déjà vu le film deux fois, j'ai horreur de rater le début...)

012
NOCTURAMA
de Bertand Bonello

Je ne m'étendrai pas sur le sujet, j'ai déjà dit tout le bien et le re-bien que j'en pensais. Il serait alors ici question de re-re-bien, ce qui commencerait à -bien, justement- faire. Bon, même avec le festival Téléramuche, il y avait hélas peu de monde dans la salle (bon, ils avaient mis le Dolan en face, mais quand même...). Même sans les n premières minutes, c'est toujours aussi bien filmé, cadré, monté, joué, et tout et tout... J'ai du mal à (m')expliquer pourquoi ce film me fascine autant (et à la troisième vision au moins autant qu'à la première...)
Tiens je vous mets un lien ici vers la critique qu'en avait faite Olivier Père sur son blog, et qui contient un autre lien vers un entretien avec Bonello.
Et je ne peux m'empêcher de recopier les (jolies) dernières lignes de la critique qui parut dans les Inrocks :
"La détonation de la balle qui l’abat est sèchement raccordée sur des flammes qui dévorent tout l’écran. Qui promet le paradis et voue à l’enfer ? Pourquoi la première station de métro où se retrouvent ces jeunes gens est-elle La Fourche ? Qui tient la fourche et jette aux flammes ? Seul Robert Bresson, instance suprême qui hante le film, a la réponse : le diable, probablement."

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(Et heureusement que je n'avais pas prévu de revoir Paterson ce soir-là : quand on est sortis de Nocturama : à 20h12, le hall du bôô cinéma était plein à ras bord et ça avait l'air de sérieusement bouchonner aux caisses...)

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