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lieux communs (et autres fadaises)
28 janvier 2017

all that jazz ?

014

LA LA LAND
de Damien Chazelle

J'y suis allé dès que possible (une unique séance en vo quotidienne), avant d'en avoir trop d'avis et d'échos autour de moi. Manque de bol, c'était la séance de 18h dans le bôô cinéma, et comme pour Nocturama, j'ai encore loupé les premières minutes du film (ce qui est extrêmement rageant, d'autant plus qu'il s'agit d'un ballet en plein embouteillage dont je n'ai donc vu que la fin...) j'ai envoyé un mail au sous-directeur pour tenter de résoudre le problème.
Il s'agit quand même là d'un sacré battage médiatique, d'un emballement (dans tous les sens du terme = hop, emballé c'est pesé!) critique orchestré en plusieurs vagues successives (Cannes 2016, puis les Golden Globes, et voilà bientôt celle des Oscars qui rapplique...) avec le flux de la dithyrambe qui enfle qui enfle. On s'est tellement employé à nous rebattre les oreilles de combien c'était grandiose, et magnifique, et parfait et génialissime et troulalaïtou qu'on serait en droit de se sentir légitimement un tout petit poil déçu pendant... Un acteur (Ryan Gosling), une actrice (Emma Stone), un univers (le show-bizz, cinéma pour elle musique pour lui), un scénario basique (boy meets girl, grosso modo). Rien de nouveau sous le soleil hollywoodien. D'autant plus qu'Hollywood, ici, justement, aurait tendance grave à se regarde le nombril en  nous faisant des clins d'yeux. Success story, love story, business story (le dernier Woody Allen, au fait, ne se terminait-il pas, grosso-modo comme ça ?) regardez comme c'est facile de devenir rich and famous quand on le veut vraiment. On pourrait ronchonner tout ce qu'on veut tout à loisir...
Et pourtant, on n'a pas le temps (de ronchonner) , parce que tout ça fonctionne. Et que ça fonctionne même très bien. Même si l'histoire est... prévisible (on se doute depuis le début spoil qu'elle va devenir actrice et que lui va ouvrir son club de jazz), on suit avec plaisir cette route scintillante, cette yellow brick road, ce chemin de (je) crois, qui va de petit a je suis pauvre mais heureux à petit b je suis riche et (un peu) malheureux (et de je ne t'aimerai jamais à je ne t'aimerai pas toujours, ou l'inverse -ou le contraire-).
Le couple Gosling / Stone fonctionne plutôt bien (bon, je persiste à penser qu'elle a un étrange visage et des yeux demesurés mais on ne juge pas sur le physique, hein) malgré les réserves inconscientes qu'on aurait pu avoir a priori (qui a vu Ryan Gosling réduire un mec en chair à pâté dans un ascenseur dans Drive se souvient que, ce gars-là, il vaut mieux ne pas le contredire, et donc se dit que la damoiselle qui lui chantonne lalala je ne t'aime pas ferait peut-être mieux d'y réfléchir à deux fois...).
(J'ai à plusieurs reprises pensé à Liza Minelli et Robert de Niro -on a connu plus déplaisant parrainage...- dans New-York New-York -et le titre, ici, n'en serait-il pas, d'ailleurs, un subtil démarquage ? -) Tout ça est mis en forme brillamment (les chants, les danses, les chorégraphies, la musique, les éclairages, la couleur -même si je continue de me demander pourquoi dans le bôô cinéma le son est-il SI FORT ? Les nouvelles dgénérations seraient-elles sourdes ?-), avec élégance et énergie, c'est du Hollywood fraîcheur de vivre 100% pur jus, et on serait bête de bouder son plaisir.
D'autant plus que, midinet un jour midinet toujours, je n'ai pu m'empêcher d'avoir un hoquet d'émotion (et la larmichette montante qui va avec), au moment où... (et juste après, dans la longue et magnifique scène où...). Du beau boulot, scintillant et bluffant, qui se présente comme l'apologie du vrai (vrai jazz, vrai amour, vrai talent) juste comme il faux. Et des claquettes avec aux pieds de jubilatoires gros sabots en technicolor et méga dolby. On se fait peut-être rouler dans la farine scénaristique, mais avec des paillettes, du piano, et des étoiles plein la tête. C'est une grosse machine rutilante, je devrais peut-être me montrer plus circonspect, mais, je viens de vérifier dans Téléramuche, Pierre Murat déteste : encore une bonne raison d'être pour, allez.
Oui, il est fort, ce Damien Chazelle, et je vais finir par aller le voir, son Whiplash...

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Commentaires
C
Oups! Merci Hervéchounet! (Voilà au moins un lecteur attentif...) Dans mon enthousiasme sautillant j'ai effectivement confondu à deux reprises Ryan Gosling et Ryan Reynolds... Voilà, c'est réparé!
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H
il reste un duo Reynolds/stone dans ton texte
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