Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
4 mars 2017

roquette

062
EAT SLEEP DIE
de Gabriela Pichler

Mais comment a-t-on pu passer à côté de ce film épatant ? (Encore une fois un grand merci à Uncut -j'adore ce nom- l'offre d'unviersCiné).Un premier film, sorti en 2013. L'histoire de Raisa, qui perd son boulot dans une usine de salades (elle est licenciée) et en cherche désespérément un autre. Le sujet, l'héroïne, la caméra portée qui la suit, et tout le monde de rouler des grands yeux effarés et de les lever au ciel en répétant "Rosetta"...
C'est vrai, les frères Dardenne se seraient pas complètement étrangers au tableau, SAUF QUE le ton du film est aux antipodes. Rosetta m'avait laissé le souvenir d'un film tendu, opressant, barbelé. Désespéré. Alors que celui-ci semble aller plutôt en sens contraire. Grâce à son actrice principale, Nermina Lukac, carrément sensationnelle (mais qui n'a hélas plus rien re-tourné depuis), grâce à la qualité des autres personnages autour d'elle (une mention spéciale pour son père, et pour son copain Billy), et grâce à l'énergie joyeuse qui sous-tend le film (Raisa et son père ont des origines monténégrines, ceci explique-t-il en partie cela ?).
La réalisatrice a choisi de nous montrer, clés en mains, que la situation en Suède n'est pas aussi youp la boum qu'elle le fut il y a un certain temps, et que le beau rêve scandinave non seulement a fait long feu, mais n'a pas hésité à péter à la gueule d'une bonne partie de ses habitants. Les petites gens, bien évidemment, on les piétine, ici, comme partout.
Raisa a bien la même volonté que Rosetta, la même niaque, la même détermination (farouche, la détermination est toujours farouche), seulement elle n'en fait pas tout un plat. La rage au coeur, mais avec le sourire. Et même des chatouilles. Encore une fois, on reste scotché devant l'abattage de la demoiselle. D'autant plus qu'elle est affectueusement filmée. Pas de la caméra qui tressaute et soubresaute (et qui par le passé put à l'occasion nous donner mal au coeur), il s'agirait ici bien plutôt d'accompagnement. oui quelque chose d'affectueux et de joueur, dans le frôlement et la proximité.
Une très belle surprise.

20541918

Commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 511